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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Le féminisme m'a rendue misandre

Publié le 30 Janvier 2020 par Nina in féminisme, misandrie, Femme du XXIe siècle

 

Est-ce que ce ne serait pas un bon titre putaclic, ça. Si, bien sûr que si. Mais à un moment, va falloir expliquer deux ou trois choses à ceux qui adorent définir les féministes comme des rageuses qui haïssent les hommes… sans comprendre que notre (plus que relative) radicalité, c'est à leur comportement qu'on la doit.

Féministe misandre

Longtemps, je n'ai pas été féministe. Ou féministe de salon, dirons-nous. J'ai toujours été pour l'égalité des sexes, évidemment. Je suis fort satisfaite de pouvoir gérer mon corps à peu près comme je veux, surtout sur le sujet de la contraception. Et j'ai toujours considéré être un "je" plutôt qu'un "nous". Je n'ai jamais voulu dépendre d'un mec. Après, je trouvais certains propos "extrêmistes" et j'étais assez défavorable à toute discrimination positive. Pas parce que je remets en questions les compétences des femmes, juste que je trouvais que ça faisait cache-misère.

"Hé mais regardez, en France, on a l'égalité des chiffres, on gère". Aujourd'hui encore, je me méfie des chiffres qui vont bien pour masquer une certaine réalité. Mais j'ai conscience qu'à un moment, si t'essaies pas de dézinguer l'entre-soi et l'inégalité avec quelques lois… Bon, ça marche quasi jamais mais ça, c'est un autre débat.

Egalité homme-femme

Et puis, j'ai viré féministe. Une vraie, avec du poil sur les jambes ! Enfin, ok, c'est parce que c'est l'hiver car en vrai, j'arrive pas à passer au-dessus de cette injonction. Alors que j'ai littéralement trois poils en plus… Bref, j'ai viré féministe grâce notamment à Twitter qui m'a éduquée sur de nombreux sujets. Fait tombé les peaux de saucisson que j'avais devant les yeux. Expression un peu dégueu. J'ai réalisé tous les vices du patriarcat, l'oppression masculine, les normes dans lesquelles on élève petites filles et petits garçons… car l'éducation semble partir du principe que, bambins, nous sommes tous cis et hétéros, évidemment. Aujourd'hui, j'en suis au point où, si je devais me séparer de Victor, mec assez déconstruit, je ne pourrais pas me remettre en couple avec un homme. Sauf à en trouver un aussi déconstruit mais je suis pas sûre d'avoir la force. Alors oui, certaines meufs ont également besoin d'un peu de déconstruction, je dis pas. Je hurle de rage dès que l'une d'entre elles me sort le couplet de "mais y a des menteuses aussi" quand on parle harcèlement sexuel voire viol ou les "mais elle avait qu'à partir aussi" quand il s'agit de féminicides. Mais je me rappelle que je suis née dans un petit cocon aussi et que j'ai pas toujours eu de notions de tout ça. Et que certaines pourraient me trouver pas assez déconstruite. 

Fille dans son cocon rose

Mais pourquoi je dis que le féminisme rend misandre ? Tout simplement parce que dès que tu es étiquetée féministes, les hommes viennent t’agresser. Surtout ceux qui chialent en mode “c’est difficile d’être un homme.” Oh, bichon… ta gueule. Ceux qui hurlent à la misandrie sont précisément ceux à cause de qui j’ai désormais une méfiance quasi paranoïaque des hommes. La fin totale de ma patience quant à leur incapacité d’écoute. Je parle manspreading “non mais ça c’est un truc de jeunes”. Et je vous dis pas tout le mansplaining et male tears auxquels j’ai droit dès que j’explique aux hommes, même pas méchamment, qu’il n’y a rien de bon à être femme. On vit dans une société qui massacre les femmes dans une relative indifférence mais à la moindre évocation du mot “féminicide”, t’as un connard de mascu qui débarque pour nous expliquer qu’il y a aussi des hommes qui meurent, assassinés par leur moitié. Oui, Jean-Mascu, c’est vrai… un tous les 13 jours et plus de la moitié dans un cas de légitime défense de la part de sa compagne. Vraiment, tais-toi.

Photo trouvée sur le site Fais pas genre (clic)

Etre féministe rend misandre… pas le courant de pensées mais parce que beaucoup d’hommes ne tolèrent pas notre existence. Et à chaque fois qu’on ouvre la bouche, ils débarquent en troupeau nous rappeler à quel point ils sont problématiques. Et pour ceux qui ont envie de me faire un ouin ouin à base de not all men, je vous prie de vous taire.

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U
Si le bisounours ne s'intéressait pas au féminisme, il n'aurait pas tenté de s'engager sur un sujet aussi central que les rapports homme-femme. Je désirais simplement savoir quel étaient vos pistes de solution, car vous dressez un portrait très sombre qui semble sans issu, autre que de se méfier de façon "quasi-paranoiaque" des hommes. <br /> <br /> Dans tous les cas, meilleurs chances dans vos projets. <br /> <br /> En espérant que les générations futures auront des échanges moins houleux,<br /> <br /> Bonne journée,
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N
L'issue est simple : ce sont aux hommes de s'éduquer. Désolée mais c'est un peu dur pour nous de prendre pour résolution de moins se faire tuer, violer, mépriser, harasser par la charge mentale... Et ça commence déjà par admettre que les hommes sont soutenus par un système patriarcal qui en fait des prédateurs et que non, je n'ai pas une vision sombre mais, au contraire, une vision parfaitement réaliste. Vous voulez que ça aille mieux ? Allez raisonner vos potes plutôt que d'expliquer aux féministes qu'elles sont quand même bien pessimistes. Vous ne vous intéressez pas au féminisme, vous êtes juste venu chercher vos cookies de "mec bien qui fait l'effort de s'intéresser". Lire un article et argumenter en long, en large et en travers pour plaider la cause de son sexe, c'est l'exact opposé... (arrêtez de me répondre et allez piocher dans l'infinie bibliographie sur le sujet si ça vous intéresse vraiment). L'issue est simple : la fin du patriarcat. Vous, vous continuez à mettre dos à dos les féministes (qui demande l'égalité des sexes) et les ant-féministes (qui la refusent) mais y a un côté qui tue et l'autre non. Rien que le parallèle de base, il est foireux.
U
Merci pour le reply. Votre message initial, même si publié > 1 an, est certainement toujours d’actualité, surtout dans le contexte de la pandémie et des violences désormais plus cachées.<br /> <br /> La réalité décrite dans votre message, celle où une femme doit constamment vivre en mode fight-or-flight parce que des mecs crasses se cachent à chaque coin de rue, ou même possiblement derrière chaque interaction, est horrible. Ce n’est pas une critique ou une insulte. Je ne cherche pas non plus à caricaturer vos propos. Si cette représentation était en effet la réalité pour toutes et pour tous, cela serait tout simplement horrible. Mais, sans vouloir vous offenser, cela n’est pas le cas. Oui, cette réalité caractérise une minorité d’hommes crasses. Oui, cette minorité, on (les hommes) le réalise aujourd’hui, était et est plus répandue que ce qu’on pouvait croire. Néanmoins, ma situation, comme celle de la quasi-totalité de mes proches, soit celle d’avoir l’exemple de relations homme-femme respectueuse au sein du milieu familiale, n’est pas une exception. Cette dynamique caractérise fort probablement une proportion sans cesse grandissante de foyers, probablement déjà en majorité dans certaines sphères de la société. Le plus important là-dedans, c’est que la description, très noire, que vous semblez faire des hommes, et de la société, n’est pas une fatalité, et certainement pas un absolu ou une évolution inévitable des relations homme-femme. <br /> <br /> L’ère à laquelle ces prises de conscience se produisent n’est pas anodine. On se débarrasse précisément des aspects ayant contribué pendant des siècles à ce fléau. Le niveau d’éducation monte en flèche, les dogmes religieux (et leurs idées préconçues) sont en chute, et nous avons désormais un accès incroyable à l’information et, par le fait même, à une fenêtre donnant sur des réalités alternatives, permettant de mieux interpréter la nôtre. C’est cette réalité qui donne énormément d’espoir. Et je ne pérore pas, pour reprendre votre terme, en la soulignant. Ces changements sont basés sur une seule chose, l’éducation, comprendre plus justement la réalité. Or, cette éducation devra continuer de se faire à deux. Comment, autrement, pouvons-nous corriger ce que vous soulignez, si l’autre est d’emblée perçu avec méfiance et rejeté? Vous utilisez le terme « conviction » à la fin de votre message. Cette conviction qu’est la vôtre, et celle de celles la partageant, est-elle donc immuable? Comment être optimiste et pouvoir entrevoir la voie menant à des relations non juste harmonieuses, mais synergique, si on est convaincu que l’autre, et le système, est pourri à l’os, sans possibilité de changement? <br /> <br /> Ceci n’est pas qu’un exercise théorique. Sans vouloir mélanger les choses, comme bien d’autres, hommes et femmes, j’ai vécu et vu des événements qui m’ont longtemps laissé extrêmement amer et pessimiste quant à certaines dynamiques et intéractions sociétales. Même aujourd’hui, et probablement pour toujours, dès que la moindre pensée de ces événements se pointe, toujours à l’improviste, la haine, cette haie qui brûle, ressurgit instantanément. Certes , il est naturel, par impératif d’auto-préservation, d’ensuite analyser et percevoir chaque interaction à travers un certain prisme. C’est triste mais c’est normal : c’est cela que la violence fait. Cette garde est fonctionnelle. Toutefois, il est, je crois, nécessaire d’être conscient qu’il y a une possible différence entre la réalité et la perception qu’on en fait subjectivement via ce prisme. Il est nécessaire de garder une certaine ouverture à l’autre, aussi précautionneuse soit-elle. Autrement, on se retranche tous dans nos tranchées et le projet social disparait.
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N
Et allez, du not all men. Mais tu crois quoi ? Que je vis seule dans une tour entouré de méchants hommes qui sont une minorité et c'est pas de bol ? Que je ne parle jamais aux autres femmes. Je suis plutôt chanceuse, moi, dans mon rapport aux hommes. J'en ai trouvé un qui a un peu notion de charge mentale, de féminisme, d'être allié, de pas contredire mon vécu. Parce que c'est pas un ressenti, juste un vécu. Et pas que le mien. Régulièrement, des histoires sortent de groupes Facebook ou Telegram ou des centaines de milliers d'hommes s'échangent des photos pornos de leurs exs. Mais oui, c'est une minorité, ohlala, de quoi parle-t-on.<br /> <br /> Je vais être brève : je sais pas trop quel temps de réflexion tu as accordé à ce sujet mais clairement pas assez. Ca fait quoi, 20 ans que je côtoie des sphères féministes, que je le lis, que j'écoute, que je me documente. Je suis pas la plus capée sur le sujet mais suffisamment pour comprendre qu'un mec qui vient chouiner sur ces commentaires et qu'il faut supplier de suivre notre cause car "on parle mal", "on a une vue biaisée des choses", "ce n'est qu'une minorité", il n'a pas des intentions pures. C'est bien joli de jouer la politesse mais je vois bien qui vient précher sous cet article régulièrement (alors qu'effectivement, il a un an). Si tu t'intéressais deux secondes au féminisme, tu lirais, tu te documenterais. Tu viendrais pas me tirer par la manche pour m'expliquer que les zhoms sont gentils. Non, ils ne le sont pas car la société fait en sorte qu'ils puissent abuser des femmes sans rien craindre. Qu'on leur apprend à abuser des femmes en position de faiblesse. On estime les viols en France à 200 par jour. On sait que c'est plus car beaucoup de victimes se taisent et font avec. Parce qu'on ne les croira pas, parce qu'on les culpabilise. 200 viols par jour, faut être sacrément culotté pour nous faire avaler que c'est une "minorité crasse". Alors deux choses : soit tu vis vraiment dans le monde des Bisounours et désolée de te signaler que c'est faux, soit tu le sais très bien et tu essaies de prouver à une féministe qu'elle a tort. Dans les deux cas, la conversation s'arrête ici pour moi. Aucun temps pour éduquer quelqu'un qui n'en a rien à foutre de l'opinion du féminisme mais veut juste défendre les zhoms.
U
Donc quel est le plan de match? Quelle est la vision désirée ou optimale des relations hommes-femmes dans une société saine? C'est une réelle question qui ne se veut pas sarcastique en aucun sens. <br /> <br /> Le ratio disproportionné des violences d'un sexe envers l'autre, à travers les sociétés et les époques, que vous soulignez est certes factuel. Les mouvements sociaux des dernières années a certainement créé une prise de conscience, notamment auprès d'homme comme moi. En effet, ayant grandi dans une famille où c'est le père qui a fait des sacrifices importants sur sa propre carrière pour supporter celle de ma mère, et poursuivant une carrière en santé, un domaine désormais à majorité féminine au sein du corps médical, je n'avais jamais compris les revendications féministes, n'ayant jamais observé les doléances soulevées, du moins, certainement pas de façon systématique. <br /> <br /> Toutefois, la situation actuelle, où on semble inculquer aux filles qu'elles sont destinées à être victime, et aux garçons qu'ils sont des prédateurs est tout simplement intenable et incroyablement toxique, rendant toute relation homme-femme saine improbable. Par ailleurs, il est vrai que les nombreuses fautes du système policier/judiciaire ont permis à des prédateurs de continuer à sévir. Néanmoins, la situation actuelle où on dénonce des hommes en lignes, dans la court de l'opinion publique, sans preuve, parfois sans même statuer quels sont les faits reprochés ni qui est la personne portant l'accusation effrite directement la base de notre société, soit la notion de justice, celle-là même revendiquée par le féminisme. Tout effort d'égalité, s'il se veut mélioratif et durable se doit donc de se faire dans un esprit de d'objectivité et de probités des faits.<br /> <br /> Ainsi, cette rage misandre dite légitime, ne court-elle pas le risque de précisément perpétuer le cycle de la haine, de la discrimination. Pire, par effet d'action-réaction, ne nourrit-elle pas un regain de misogynie réactionnaire, se disant anti-féminisme? <br /> <br /> Par opposition, une approche aveugle quant à toute caractéristique intrinsèque (sexe, ethnicité, etc), que cela soit dans l'administration de la justice, les opportunités d'emploi, etc, n'est-elle pas la seule façon de s'émanciper de ce tribalisme de part et d'autre? Tant que nous insistons sur tel ou tel paramètre pour définir notre identité, ne forçons nous pas les autres à nous voir qu'à travers ce prisme?<br /> <br /> Anyways, peut-être suis-je naif. Peut-être suis-je ignorant. Mais le fait est qu'à travers l'animosité de votre texte, je ne suis pas certain de voir la solution. Quelle est donc la prochaine étape que vous suggérez?
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N
Alors, très franchement : il y a un sexe qui crève sous les coups de l'autre. Les féminicides sont toujours très nombreux, sans parler des femmes qui se suicident sous la toxicité de leurs conjoints, un sujet pas assez abordé à mon sens. Donc je ne vois pas bien comment cette inégalité de facto devrait laisser penser que les femmes doivent calmer leur colère et leur peur des hommes pour que tout le monde aille mieux. Ce n'est plus à nous de faire l'effort. Clairement. On a tout subi pendant des siècles. On vient à peine d'acquérir une relative égalité des droits, va pas falloir nous la faire à l'envers.<br /> <br /> Quant à la misandrie, ce n'est pas un rebutoir à hommes qui aimeraient bien devenir féministes mais ohlala, ça parle mal. Les mecs haïssent les femmes qui ne restent pas à leur place et inverse la responsabilité. Les hommes ne tuent ou ne violent pas les femmes en réaction à la misandrie. Ils le font parce qu'ils ont été éduqués comme ça, que la culture a romantisé à outrance l'amour absolu, l'amour qui tue. Qu'on a appris que les femmes disent non pour oui et que le viol, c'est juste un psychotique dans une rue sombre. Y a qu'à voir comment les mecs tournent autour d'une meuf bourrée en soirée pour essayer de la serrer. Y a qu'à voir les dizaines de mecs qui expliquaient qu'ils allaient profiter de l'euphorie de la finale de la coupe du Monde pour se frotter à un maximum de meufs. Etc.<br /> <br /> Toi, tu pérores dans ton coin en mode "ouais mais quand même, vous êtes pas très gentilles". Nous, on ne peut pas sortir dans la rue sans être importunées, frottées, voire pire. Accepter de sortir avec un mec, c'est prendre un risque. Accepter de sortir en boîte ou dans un bar, c'est prendre un risque. Accepter qu'un pote reste dormir chez nous car il est tard, c'est prendre un risque. Nos luttes sont concrètes : le danger, il est clairement d'un seul côté. Et encore, moi, je ne suis pas impactée par la maternité, la charge mentale, le risque de finir solo et désargentée parce que payer les pensions alimentaires, ça n'intéresse personne... Ton père s'est sacrifié pour la carrière de ta mère. Cool. C'est une exception qui ne peut constituer un argument de base. Y a qu'à voir tous les appels à l'aide des mères depuis qu'il a été annoncé qu'il allait falloir faire école à la maison pendant un mois. <br /> <br /> Donc bah désolée de pas prendre le temps de parler gentiment à des mecs qui n'en auront de toute façon jamais rien à foutre. Une cause, on l'embrasse par conviction, pas parce qu'une personne nous a gentiment demandé à grands renforts de "s'il vous plaît" et autres courbettes.
W
Le grand vide de la pensée... Pathétique.
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N
Bah je sais, j'hésite à fermer les comms pour que tous ces mâles à l'égo de cristal qui viennent chialer régulièrement s'arrêtent. Franchement, les mecs sont tellement cons qu'ils n'ont pas compris que leurs commentaires violents sont un argument supplémentaire à mon article. Surtout que l'article a plus d'un an mais ça continue à venir chialer ici régulièrement. Vraiment, les pauvres, ne pas supporter la moindre parole féminine ne les caressant pas dans le sens du poil, la vraie vie va être terrible pour eux.
P
Salut, <br /> Et pourtant les feministes misandres existent bel et bien : <br /> https://www.youtube.com/watch?v=_drwAnQQ9LM
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N
Ah oui, encore un qui lit le Figaro et le Point sans creuser plus loin. Mais d'un autre côté, je vois pas le rapport avec mon article et mes propos. Faut lire mon petit Monsieur avant d'ouvrir sa bouche.