Confrontation

Je suis angoissée. Je sais que ce rendez-vous chez la RH ne donnera pas ce que je veux et que c’est désormais une belle remontée de bretelles qui m’attend. J’essaie de me renseigner un peu, j’appelle Napilicaio qui me fait un petit coaching express au téléphone, la CGT mais le fait est que je vais devoir gérer seule. La veille, je pleure de rage, écoeurée : je bosse bien, mes clients sont contents, pourquoi je subis ça ?

D’abord, je tente l’esquive. Je n’accepte pas l’invitation et quand elle me demande si c’est ok, je lui réponds par mail que j’aimerais savoir de quoi nous allons discuter précisément puisqu’il n’y a rien d’indiqué dans la convocation. Elle me répond à l’oral “oh non, c’est rien, c’est pour parler de ton avenir”. C’est ça, prends-moi pour une conne, aussi… Je suis pas un lapereau (bis). J’imprime donc mon dossier “boom” et je descends. Je ne fais même pas semblant de croire que ça va bien se passer, je salue la RH du bout des lèvres et sors mon plus sombre regard noir. J’ai été eue une fois, pas deux.

Et putain, on s’en fout plein la gueule pendant une heure. Revient l’histoire du mail auquel j’ai pas répondu à temps. “Tu parles du client que j’ai regagné ?”. Je ne lâche rien. Elle me balance tout et n’importe quoi : mes présentations ne sont pas assez modernes (??), je fais trop les choses par mail et je vais pas assez voir les gens en face et après, ils se plaignent. Surprise, je lâche “mais qui se plaint ?””Personne mais ça pourrait arriver”. Alors, là, je pète un câble. Je crie que je n’ai rien à faire là, dans cet espèce de procès d’intention “ah non mais c’est pas un procès”. Non mais j’ai droit à la convocation chez une RH pour un mail qui a traîné sur un client tellement content de mon travail  qu’il a resigné alors qu’il devait mettre fin à la collaboration à la fin du contrat et pour des plaintes qui n’existent pas. Je remue un peu mes feuilles pour bien faire comprendre que je n’étais pas là pour rigoler, Vanessa m’achève d’un “tu n’es plus consultante, tu es social media manager”.

Fin de l’entretien et… rien. Ou presque. Vanessa m’envoie un compte-rendu que je lis à la maison aux côté de Victor qui est sidéré… alors que je ris du vide du truc (y avait rien au départ, il ne pouvait rien y avoir à l’arrivée), il me dit qu’il y a un souci. “Là, elle a un problème personnel avec toi”. Sa théorie : je suis mieux payée qu’elle… et c’est possible. En fait, quand Sylvia est passée DG, il y a eu une réorganisation et certains ont été choisis pour diriger des pôles. Avec tous les autres, il y a eu des claquements de porte car c’était un peu la promotion en chocolat : t’as le titre mais pas les tunes. Sauf elle… Et l’argent, ça a un sens très fort pour elle. Il paraît qu’elle a récemment dit à mes collègues lors d’un brainsto “c’est pour ça que moi, on me paie plus cher que vous”. Sale conne.  Je n’ai jamais répondu à son mail, ayant déjà de quoi rétorquer sur tous les points bien au chaud dans ma boîte mail perso.

Enfin, je sors de l’oeil du cyclone car à côté, Maëlle ne peut plus… Et disparaît pendant trois mois à cause de son burn out.