La fin de mon préavis approche, la date ne vient pas et je suis moyen motivée à l’idée de faire un pot de départ… d’autant que Ludovica part une semaine avant moi donc deux pots de départ d’affilée, bof. Je finis par me forcer un peu et trouve un compromis acceptable : je ferai un petit dej de départ. Ca tombe bien : cette semaine là, il y a une soirée donc je présente ça en mode “deux soirées étant une de trop, on mangera des chouquettes et des croissants”. Mais ce pot de départ allait être le noeud ultime de ma relation avec Vanessa.
Le drama se noue une semaine avant, le soir du fameux pot de départ de Ludovica, je m’y rends avec Maëlle. Je lui parle de mon pot de départ en mode “je sais pas trop ce que j’emmène, comment j’organise, où je commande ce qu’il me faut” et là, elle explose. “Tous ces connards ne te méritent pas, personne ne s’occupe de lancer une cagnotte”. Je ? “Non mais Vanessa veut pas s’en occuper parce qu’elle dit qu’elle organise celle de Ludovica, c’est dégueulasse. Je suis tellement en colère que j’ai appelé Victor pour lui en parler”. Victor comme mon Victor ? Celui-là même, oui. Bien, bien, bien. Perso, je ne suis pas étonnée. Elle fait tout pour pourrir mon départ, elle n’allait pas me faire un cadeau quand même.
Je n’avais pas idée à quel point. Mon pot de départ était un mercredi, elle était off le lundi et mardi et j’ai espéré jusqu’au bout qu’elle ne vienne pas. Je n’avais pas envie de la voir manger mes chouquettes, je n’avais pas envie de son petit discours sirupeux. Elle débarque néanmoins avec un rosier pour moi. Ah ? Bon, le pot de départ est sympa, des gens que j’avais invité “au cas où” passent me voir, je suis touchée. Même un peu émue, je remercie Sylvia, Maëlle très largement en la décrivant tel “mon phare dans la tempête”, Loïc, plein de gens. Pas Vanessa. Qui fait quand même son discours à base de “merci pour ta bonne humeur au quotidien”. Oui, mon implication, mon travail, osef, je suis la fille la plus chaleureuse de l’open space parce que je dis bonjour à tout le monde. Okay…
Sauf que. Il s’en est passé des choses entre mon annonce de petit dej et le pot de départ effectif. Deux de mes collègues (pas de mon équipe) se sont scandalisées de l’absence de cagnotte. L’une (qui était déjà ma collègue dans ma boîte précédente) a envoyé un mail très sec à Vanessa en lui demandant ce qu’elle foutait. L’autre est allée directement voir Sylvia. A la lumière de ces révélations, je repensais à l’hypocrisie de Vanessa le matin même en me régalant du fait que personne n’était dupe… Surtout qu’elle m’a bien balancé après “ohlala, je suis à la ramasse, j’avais même oublié ton pot de départ”. Connasse.
Bref, c’est mon dernier jour, j’échange longuement avec Sylvia, rien avec Vanessa. Un vague “bonne continuation, à bientôt”. On ne s’est jamais revues. Je pars, le coeur un peu lourd quand même, vers de nouvelles aventures. Mais j’ai encore un dernier récit sur Vanessa car j’avais raté un gros pan de sa manipulation ou comment j’ai compris pourquoi elle se permettait de se comporter comme une flûte* sans craindre pour son job.
* Oui, je dis flûte et pas pute car les travailleuses du sexe n’ont rien à voir dans cette histoire.