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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Tout le monde déteste le réveillon

Publié le 1 Janvier 2024 par Nina in Convention sociale, Le réveillon, J'aime pas les gens

Moi, en tout cas, je n’apprécie guère. Niveau injonction et convention sociale, le réveillon se pose. Moi-même, quand j’étais jeune, j’étais paniquée à l’idée de n’avoir rien de prévu pour le réveillon. Ca me donnait la sensation de ne pas avoir d’amis, d’être seule au monde. Et peu cool, en plus. Sortir le 31 décembre ou passer pour une meuf peu appréciée par les autres, tel était le dilemme.

Faire la fête après le réveillon

Sortir en hiver : pourquoi ?

Et pourtant, on ne va pas se mentir : c’est chiant, le réveillon. Etape 1, trouver une soirée. Ok, étape 2 : aller acheter les agapes, une tenue pleine de paillettes. Bon, en vrai, j’aime les tenues à paillettes donc je me plains moyennement sur celle-là. Puis éventuellement cuisiner et sortir à la nuit tombée et se geler les fesses car notre jolie tenue n’est que peu “hiver compatible”. Bon, déjà rien que ce premier volet, ça le fait pas. Je dois avoir un peu d’adn d’animal hivernant car l’hiver, j’ai pas envie de sortir. J’ai envie de glander sous mon plaid avec une boisson chaude à portée, point. Même une belle robe à paillettes ne me donne pas envie de sortir, passé le crépuscule. Surtout que je peux tout à fait porter ma robe à paillettes et siroter du champagne sous mon plaid. Y a zéro loi qui l’interdit.

Elegante sur canapé

Veiller jusqu'au bout de l'ennui

Passons à la soirée. Déjà, une obligation : tu dois veiller tard. Impensable de t’échapper avant minuit. Et même, avant 2h du matin, c’est mal vu. Je ne suis pas opposée au fait de veiller tard. J’ai toujours été, un peu malgré moi, un oiseau de nuit. 2h du mat, ce fut, pendant longtemps, mon heure de coucher. Mais parfois, tu tombes dans un réveillon où tu te fais grave chier. J’ai souvenir comme ça d’un réveillon où m’avait traîné mon ex. Organisé par les parents de son meilleur ami. Moyenne d’âge : 50 ans et +. Moi : 22 ou 23 ans. Nombre de personnes que je connaissais : 3. Nombre de personnes qui se sont un peu préoccupé de moi pendant la soirée : 0,5. Mon ex quand il se souvenait que j’étais là, quoi. Ce fut l’une des soirées les plus longues de ma vie. Et à l’époque, je pouvais pas m’enfermer dans un coin avec mon smartphone pour écrire vu que les smartphones n’existaient pas. Et impossible de se barrer tôt...

L'ennui du réveillon

L'alcool pour des fêtes plus... tendues

Et encore, les soirées où on se fait chier ne sont pas les pires. Non, au-dessus, il y a celles où au moins l’un des convives a trop picolé et fait un peu dégénérer la soirée. Vous avez plusieurs versions de ce gus-là. Celui qui devient agressif gratos, celui qui casse tout, celui qui devient harcelant avec les personnes du genre qui l’intéresse, celui qui veut prendre à tout prix sa voiture alors qu’il est déjà pas capable de franchir la porte sans se manger le chambranle. Des fois, vous en avez même qui cumulent. Ca, vous allez me dire, on l’a à chaque soirée. Mais toujours cette injonction à rester tard et à passer une pure soirée. Et oui, y a ça aussi dans le réveillon. Faut que ça se passe bien. Une pure soirée où, sur les photos, tout le monde a l’air heureux, coupe de champagne à la main et joues un peu roses. C’est amusant, quand on y pense : le temps qu’on met à se préparer pour être beau ou belle et on a des tronches affreuses en photo parce que l’alcool et la fatigue. 

Rentrer en transports en commun : le défi

Et puis évidemment, après la fête, vient l’heure du retour. Et là encore, c’est une sacrée galère. Parlons transports en commun “métro toute la nuit”. Alors oui… mais non. Déjà, seules quelques stations sont desservies. C’est ainsi que je me suis retrouvée à 4h du mat sur le parvis de la Défense en plein brouillard, à 30 mn à pied de chez moi, le haut de la tour Total plongée dans la brume. Bon, niveau ambiance post apo, c’est du 10/10 mais j’étais pas là pour ça… A Bordeaux, il y a le tram et lui, il s’arrête partout. Jusqu’à ce qu’il soit interrompu parce que des voitures brûlent. C’est ainsi que pour notre premier réveillon Bordelais y a deux ans, on a mis quasiment deux heures à rentrer vu que les trams étaient peu nombreux et rapidement interrompus. Rajoute à ça l’option “on coupe l’éclairage public après minuit” et tu te retrouves à traverser un square dans le noir le plus complet avec juste ton téléphone comme lampe torche, à espérer que personne ne se tapit dans le noir. Parce que si, toi, tu ne le vois pas, lui te voit très bien…

La défense à Paris

Conduire en espérant que le mec en face est à peu près sobre

Bon, puisque les transports, c’est mort, choisissons le véhicule personnel. Normalement, hier soir, on devait réveillonner chez Anaïs, à une quarantaine de minutes de vélo de la maison. Oui, on voulait y aller en vélo parce que la dernière fois qu’on est allés réveillonner chez elle, c’est l’histoire du paragraphe au-dessus. Ah et on n’y est finalement pas allé pour raisons grippales, youpi. Le vélo, là, ça marche parce qu’on fait ville-ville, que la plupart du trajet se fait en zone protégée. Je précise ça car j’ai une hantise en vélo : les voitures. Oui, je me plains toujours des voitures mais vu que je croise souvent des poteaux pliés ou des bites arrachées par des conducteurs qui font de la merde, comment te dire ? Là, en plus, y a la dimension alcool. Ca marche aussi pour les retours en voiture, d’ailleurs. Je me souviens d’un réveillon chez une de mes amies qui vivait dans la pampa. La vraie pampa, celle avec une route à double sens qui fait à peine la largeur d’une voiture, voyez ? Je ne sais pas pourquoi on n’est pas restés dormir sur place, sans doute par manque de place. Mais pendant les 30 minutes de retour, j’étais plus tendue qu’une corde à linge. Non que mon chauffeur ait trop bu. Il conduisait donc il avait été modéré. J’avais peur de la voiture qui pourrait surgir en face, avec un chauffeur trop bourré pour ne pas nous foncer dessus.

Boire alcoolisé, c'est non

En vrai, tout le monde déteste le réveillon

Bon, et évidemment, qui dit soirée où tout le monde sort dit risque de cambriolage, youpi. J’ai donc peu d’affection pour le réveillon. Moi, les soirées jusqu’au bout de la nuit en tenue légère, je les préfère en été, que voulez-vous ? Et j’ai aussi une énergie sociale limitée donc les grosses fiestas, ce n’est plus pour moi. Mais si j’ai toujours été peu férue des soirées en hiver, j’ai longtemps considéré qu’il fallait sortir le 31 décembre. Que j’étais une anomalie de détester ça. Alors que, la vérité, tout le monde déteste ça. Ou presque. Vraiment, plus j’avance dans la vie et plus la réponse à la question de “qu’est-ce que tu fais pour le 31” commence par un soupir. Moi, ça fait 10 ans que je prends soin de me faire oublier en décembre, ne surtout pas lancer le sujet. Parce que je ne veux rien faire. Je veux regarder des films avec mon mec en buvant du champagne. Comme je l’ai fait seule une ou deux fois. Une bonne série, un plaid, de bonnes victuailles. Pourquoi j’irais m’emmerder à braver le froid, un potentiel ennui et l’alcoolémie des gens ? 

Soirée plaid pour le réveillon

Et en 2024, la gauche revient

Bref, tout ça pour vous souhaiter une bonne année. Avec des paillettes (avec ou sans robe), des petites bulles (avec ou sans alcool) et surtout… un retour en force des idées de gauche parce que j’aimerais ne pas avoir à écrire dans un an un article à base de “ohlala, ça pue du cul, je sais plus quoi faire”. Merci.

 

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