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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

J’en ai marre du torture porn suppliciant les femmes

Publié le 21 Septembre 2019 par Nina in fiction, torture porn, perversion

Je pourrais limite m’arrêter au titre, tout est dit. C’est bon, c’est assez, je ne veux plus lire ce genre de roman. La goutte d’eau ? M, le bord de l’abîme de Bernard Minier où les scènes de meurtre sont dégueulasses à en être ridicules. Et si vous arrêtiez de nous imposer ce torture porn ?

The haunting of Sharon Tate

Le torture porn, c’est quoi, pour commencer ? D’un point de vue strictement étymologique, ça désigne certains films d’horreur où les victimes subissent les pires tortures de la part d’un pervers sadique. L’un des exemples du genre est Salo ou les 120 journées de Sodome. Que je n’ai pas vu parce que je ne suis pas sûre de vouloir regarder. Un autre film que je n’ai pas vu en entier, c’est Orange mécanique. Parce que j’ai pété un plomb à la première scène de violence, chez l’écrivain. J’ai depuis découvert que l’histoire n’était pas une compilation de violence gratuite et le livre de Burgess est dans ma pile à lire. On verra ensuite si je parviens à voir le film après. Je veux dire, c’est Kubrick, je suis toujours un peu mal à l’aie devant ses films mais un malaise qui, normalement, me séduit. Mais là, j’avais pas pu.

Orange mécanique

Alors deux choses. D’abord, ne méprenez pas ma répulsion. Ce n’est pas l’acte violent qui me fait détourner les yeux C’est la gratuité de la chose. Pour en revenir à M, le bord de l’abîme, on se retrouve avec des cadavres  de femmes percées de part en part de tige en fer (celles pour les brochettes, oui), un serpent enfoncé au fond de la gorge. Non mais pleaaaaase. Ca me fait vaguement penser à American Psycho et la scène où la prostituée se fait bouffer de l’intérieur par un rat. Je vous jure en lisant cette scène, j’ai jeté mon livre contre un mur. Parce qu’à un moment, ça sert à quoi cette ultra violence ? Est-ce que c’est vraiment pour donner une épaisseur au tueur, au psychopathe ? Nous plonger dans la terreur ? Ou coucher sur papier les fantasmes les plus dégueulasses de l’auteur ? Non parce que neuf fois sur dix, les menus détails ne servent à rien (quoique le serpent de M te permet de capter direct qui est le tueur, génial). Alors pourquoi nous imposer ça ?

American Psycho, quintessence du torture porn

Parce que ce sont toujours les femmes qui se retrouvent violées et trucidées dans des conditions immondes. Et je ne lis pas des romans pour ça. Je veux dire, si je veux mater des trucs organiques et ou animaliers pénétrer de force des femmes, je mate des hentais. C’est pas forcément plus… sain ou propre ou peu importe. Mais en lançant ça, je SAIS ce que je risque de trouver. Alors que le torture porn te cueille par surprise et…

Le torture porn dans les films d'horreur

Vous connaissez les trigger warnings ? Quand je parle de sujet un peu pénibles sur Twitter, par exemple, j’utilise des trigger warnings de type viol, agression sexuelle, violences conjugales, harcèlement… bref, je préviens que le sujet que je vais aborder peut contenir des éléments difficiles à lire pour certaines personnes. Parce que, malheureusement, certaines personnes ont vécu des choses difficiles et n’ont pas envie de tomber sur un récit similaire par hasard. Quand je lis un roman policier, si je sais que je vais me retrouver sans doute avec une histoire de meurtre, je ne m’attends pas forcément tomber sur des détails crades… et inutiles.

Une femme angoissée sur Internet

Et vraiment j’en ai marre de ressentir comme une sorte d’excitation dégueulasse de l’auteur derrière ces descriptions too much. Minier a un réel souci avec le viol, par exemple, je me demande si un seul de ses romans en est exempt Le pire étant dans le roman “N’éteins pas la lumière” où l’héroïne est violée… sans que ça ait vraiment de sens et en prime, une fois son bourreau ayant fait son affaire, il lui lâche un “au fait, j’ai le sida”. Evidemment, elle sera contaminée. J’ai été dégoûtée. Et j'arrête cet auteur car je ne veux plus lire ce genre de trucs. Mais surtout, j’aimerais assez qu’on arrête de nous imposer des viols un peu trop décrit avec des filcs qui ne cessent de soupirer “elle a dû vivre l’horreur, ça a duré des heures en plus”. Viols qui sont d’ailleurs plutôt absents des romans policiers écrits par les femmes (j’ai pas souvenir d’en avoir lu dans les Camilla Lackberg, par exemple) alors que si on reste dans la prose suédoise, le viol de Lisbeth dans Millenium est une scène bien dérangeante. Je pense aussi à la série Unbelievable sur Netflix où les récits des victimes est superposé à des images... ça ne sert à rien. Et je ne peux m’empêcher d’y voir un plaisir pervers tant chez l’écrivain que chez le lecteur. Après tout, de nombreux hommes se paluchent sur le viol de Bellucci dans Irréversible…

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