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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

C’est officiel : je ne veux pas y retourner

Publié le 5 Mai 2020 par Nina in Le travail, coronavirus, open space, télétravail

Je débute cet article alors que je viens d’avoir une réunion professionnelle annonçant que je n’y retournerai pas avant le 02 juin et j’en suis… ravie. Bien sûr que j’en suis ravie ! Alors je m’excuse vraiment pour les gens qui doivent y retourner dès semaine prochaine. J’espère que cet article vous parlera sur certains points. En vérité, ça va faire deux mois que j’ai arrêté de faire semblant, de jouer la meuf impliquée, un peu lèche-cul et… je veux plus jamais revivre ça. 

Femme libre
Patauger en fumisterie

Le monde du travail est une vaste fumisterie. En ce moment, je mate Mad Men qui est assez dégueulasse dans le genre… sauf qu’en fait, ça n’a pas tellement changé. A part les machines à écrire. Je n’ai pas envie de barboter dans le faux-semblant, dans les petits jeux de pouvoir entre managers pour se tailler la part du lion. Surtout que dans ma boîte, on te fait venir pour dégager les gens et on te dégage ensuite. Sérieusement, en deux ans, j’ai eu 2 DG, 3 managers, 3 RH… Ca veut dire quoi ? 

Chaises musicales
La réunionite, première victime du Covid

Mais surtout, je réalise, si besoin en était, que le travail ne m’épanouit pas. C’est pas le labeur en soit qui me dérange. J’accepte le deal du travail= de l’argent. Mais l’univers professionnel, franchement. Depuis deux mois, on réalise quoi ? Déjà, on vit super bien sans réunion. Je regrette bien de ne pas avoir vécu ce confinement dans mon ancienne boîte. A l’époque où j’avais du travail. Où j’aurais pu leur prouver, à tous, que les réunions servent à rien neuf fois sur dix.

 

Ensuite, avec de la chance, les managers contrôlants vont comprendre qu’ils peuvent faire confiance à leurs managés… Ah ah, non, ça, ça se peut pas. Mais en vrai, est-ce qu’on ne peut pas conclure que la vie de bureau, c’est so XXe ? Déjà, depuis une semaine, je crois, je vois passer des trouzaines d’articles sur la fin de l’open space. Oh ouiiiii ! Alors les claustro vont me détester mais je ne rêve que de ça ! Mon petit coin tranquille avec des murs où je pourrai punaiser mes photos ou mes création en paper art ou power point art ou voyez quoi. J’imagine trop me faire une guirlande de mes photos playmo… Le rêve ! 

Playmobil et perles hama
J'aime trop cette photo
Le bonheur pour ceux qui n'aiment pas le bruit

Non parce qu’en vrai, l’open space m’empêche de travailler. Déjà, j’ai un petit souci d’audition ce qui me rend très sensible au bruit. En gros, je supporte pas. Les collègues qui chahutent, c’est mon enfer. Ca et les putain de fusils nerfs, là. Donc comme je supporte mal le bruit, je passe mes journées avec un casque sur les oreilles… et donc j’entends pas quand on me parle. Je me suis même faite engueuler un jour par une chef qui m’a menacée de me supprimer le casque. Euh ? Bah gère ton équipe qui hurle en permanence, non ? Et en plus, j’ai un petit péché mignon, une petite activité bonne humeur… Le playback. J’adore faire du playback en écoutant ma musique, ça me met de si charmante humeur. Imaginez donc : je suis dans mon coin dans ma petite déco, après une séance de playback… Je vais être la collègue la plus shiny de l’open… enfin, non, le closed space ? Comment on va appeler ça ? En plus, ça va tellement m’empêcher d’être interpellée pour participer à une conversation qui m’intéresse juste pas. 

La guerre des nerfs en open space
Non mais d'où c'est autorisé en open space, ça ?
Faux lien social

Mais même au-delà de ça… pourquoi on y va ? Dans la majorité du  secteur tertiaire, on s’est rendus compte qu’on bossait très bien de chez nous. Alors pourquoi se forcer ? “Pour le lien social”. Mais de quoi ? Franchement, prenez la liste de vos ancien collègues avec qui vous vous entendiez bien mais à qui vous ne parlez plus ? Même pas épisodiquement ? Franchement, passer 5 fois 8 heures par jour avec des gens qui vous passionnent pas forcément, pourquoi ? A un moment, je me disais que je passais plus de temps éveillé avec mes collègues qu’avec mon mec. Même les collègues que j’aime pas. Imaginez, vous consacrez plus de temps éveillé avec ce gars ou cette fille que vous ignorez ostensiblement tellement vous la supportez pas qu’avec la personne que tu aimes. C’est terrifiant. 

Caméra café
Trou noir du temps et de l'énergie

Le temps. Ah oui. Mon temps est précieux parce que je veux faire trop de choses dans la vie. Notamment écrire des blogs comme celui-ci. Ca prend du temps, un peu. Or aller au travail pour des réunions qui servent à rien et esquiver des discussions nulles, ça prend du temps ET de l’énergie. Le nombre de soirées passées sur mon canapé à mater des photos Instagram ou à jouer à Candy Crush tellement mon cerveau était aux abonnés absents.

La fatigue en rentrant du travail le soir
J'ai trouvé mon rythme de vie

Non, vraiment, à présent que j’ai goûté à cette vie, je ne veux plus la lâcher. Déjà je fais du sport comme jamais car je morcelle. 20 mn de stepper par ci, 20 mn de zumba par là, des étirements, un peu de marche. Et pareil, je mange quand je veux. Je suis l’absolue maîtrise de mon emploi du temps. C’est génial. Pourquoi je devrais retourner au bureau, assise à mon poste où je peux pas faire de playback ou de stepper ? Où on me demanderait à midi si j’ai faim (NON, laissez-moi). Que mes respirations se passent en salle de pause, faute d’horizons ? 

Salle de pause

Peut-être qu’il est temps de mettre fin à mon aventure salariale. Quoiqu’en temps de coronavirus… Décidément, dans le monde du travail, ils sont vraiment peu, ceux qui gagnent. 


 

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