Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Femmes : les éternelles coupables ? 

Publié le 31 Août 2019 par Nina in judiciaire, les médias, les femmes dans la presse, série netflix, féminisme

La semaine dernière, je vous parlais un peu des femmes coupables dans les téléfilms en dépit de toute réalité. Comme certains n’ont pas compris ce qu’était un téléfilm, ma sélection de la semaine pour illustrer mon propos. J’hésite à faire un blog de chronique de téléfilms, d’ailleurs… Seulement, parler de fictions, c’est une chose mais que se passe-t-il quand une femme est impliquée, de près ou de loin, dans un fait divers et que son comportement n’est pas rigoureusement exemplaire ? Le lynchage médiatique et le soupçon perpétuel.

Zoe Lucker dans Condamnées

Je patauge depuis quelques temps dans les documentaires judiciaires de Netflix. J’ai donc enquillé deux mini séries qui m’ont laissé un goût amer et donné envie de creuser un peu le sujet. 

 

Cas 1 : la disparition de Maddie McCann.

 

Rappel rapide des faits : lors de vacances au Portugal, la jeune Madeleine disparaît de sa chambre pendant que les parents dînent au restaurant voisin. 12 ans plus tard, nous n’avons pas la moindre idée de ce qu’il s’est passé. Si vous regardez la mini série (bien foutue, de mon point de vue), il existe plusieurs pistes dont celle des parents. Sur ce point, pas grand chose à dire, je comprends parfaitement que cette piste soit envisagée. Là où je veux en venir, c’est sur le tombereau de merde liquide versée sur la tête de Kate McCann, la mère. La police portugaise a émis l’hypothèse que les parents auraient tué la petite fille d’une overdose de sirop. Et donc ils auraient mis en place toute cette histoire d’enlèvement puis ils se seraient débarrassé du corps après. Et la presse, embrassant avec élan cette théorie, a littéralement étrillé Kate. Kate seule, pas Kate et son époux (tous les deux sont médecins). Et sur quelle base ? “C’est une mère indigne, elle n’a pas pleuré”. Voilà. Parce qu’elle ne se comporte pas comme on s’y attend d’une mère éplorée, on la considère coupable (à ma connaissance, le père n’a pas plus pleuré et moi, j’ai en tête un Jonathan Daval qui pleurait beaucoup et finalement…). 

 

Les parents de Maddie McCann

 

Le cas Amanda Knox

 

Celui là est ultra connu mais je le trouve hyper symptomatique du truc. Donc Amanda Knox est une jeune étudiante américaine qui vient faire ses études à Perouse en Italie. Elle partage un logement avec une Britannique, Meredith Kersher. Un matin, on retrouve Meredith assassinée de façon effroyable et l'enquête débute. Parmi les suspects : Amanda et son petit ami Raffaele. Pourquoi ? Parce qu'ils sont expansifs et se roulent des pelles devant les policiers. Même qu'Amanda fait la roue. L'enquête trouve un suspect que les preuves accusent formellement. On retrouve son ADN sur le lieu du crime, il fuit Perouse le lendemain du meurtre... 

L'arrestation d'Amanda Knox

Alors pourquoi Amanda ? Et pourquoi on retient à ce point son nom et rarement celui de Raffaelle ? Pourquoi a-t-elle même hérité d'un surnom dans la presse ? Pourquoi a-t-elle été jugée coupable par la presse puis par un jury suite à une histoire compliquée de jeu sexuel en quatuor qui aurait mal tourné ? Parce qu'elle n'avait pas la bonne attitude. Parce qu'elle était trop bruyante, trop délurée.Il existe même un putain de site "Amanda Knox mérite la mort" !

Amanda Knox, la coupable idéale

 

J'ai vu un épisode comme ça aussi de la série The confession tape avec une fille accusée de la noyade de son petit ami, essentiellement car elle n'était pas assez éplorée. C'est compliqué le deuil, nous ne réagissons pas tous de la même façon... et encore une fois, les larmes ne sont pas forcément un signe d'innocence.

Jonathann Daval à l'enterrement de sa femme

Si j'avais le temps, je crois que j'écrirais un livre sur cette histoire, sur les peines imparfaites. Même dans nos stress et nos chagrins, on doit être irréprochable, on n'a jamais le droit de faillir... ou de faire bonne figure. Y a qu'à voir comment certains n'ont aucun mal à nier la réalité d'un viol car quelques temps plus tard, la victime pose nue, a une vie sexuelle intense... ou juste une réputation de chaudasse. On n'a jamais le droit au répit, même dans le pire.

Commenter cet article