2022, ça va être horrible, on le sait. J’en vois pas mal espérer avec les doigts croisés forts la fin de Macron. So do I, j’en peux plus de sa tête de con. Oui, on a dit pas le physique, c’est une attaque sous la ceinture. Mais son petit air toujours satisfait et méprisant, je peux plus. Mais bon, si c’est pas lui, ce sera Pécresse et franchement… Non, la gauche a déjà perdu, il n’y a aucun espoir. Il faut déjà réfléchir à comment reprendre la main en 2027 et arrêtez avec vos conneries de candidat unique. On ne choisit pas un programme politique par manque de choix mais par pure adhésion. Le souci de la gauche, c’est qu’elle a, face à elle, une armée effrayante. Epouvantable, même. L’ennemi, je vous le dis, c’est l’homme de paille.
Les extrémistes fantômes
Avec mon amoureux, nous avons nos habitudes. Le midi ou le soir, selon si je télétravaille ou pas, nous matons les capsules de France Inter dooooont le fameux micro-trottoir de Guillaume Meurice. Ahlala, que les gens sont cons. On en rit. A défaut d’en pleurer, je suppose. Régulièrement, dans les réponses des gens, ils se tapissent dans l’ombre, prêt à sauter à la gorge des faits. Qui donc ? Les hommes de paille ! Ok, super mais c’est quoi un homme de paille, me demanderez-vous. Même si, je suis certaine, vous le savez déjà mais soyons précis. De quoi parle-t-on. C’est donc une figure rhétorique consistant à présenter une position adverse de manière volontairement erronée. Exemples : “ah, les Musulmans, ils veulent m’interdire de manger du porc !”. Alors non. Ils s’en foutent bien de ce que tu manges. Ils voudraient par contre que les cantines scolaires proposent des menus sans porc pour leurs enfants. Grosse nuance. Ou cette activiste féministe TERF qui t’explique “moi, j’ai rien contre les transactivistes mais je veux parler de mon clitoris sans entrave”. Et ils t’en empêchent ? Non, les transactivistes soulignent qu’une femme n’a pas forcément un clitoris, un vagin ou des règles. Pas qu’il est interdit de parler clito.
De l'Homme de paille à la réalité fantasmée
Vous allez me dire que les gens au micro de Meurice, ils ne font pas volontairement la démarche de caricaturer le “camp adverse”. Du moins la plupart. Non, c’est vrai. Sauf qu’ils prennent pour acquis la figure de l’Homme de paille proférée par un politique ou un chroniqueur. Car on leur parle souvent d’une réalité qu’ils ne connaissent pas. Par exemple, si on me sort un homme de paille qui affirme que les prêtre réclament la fermeture des cafés à l’heure de la messe parce que ça détourne les fidèles du droit chemin, je pourrais le croire. Enfin non. Mais comme je ne suis pas proche du tout de milieux chrétiens, je ne sais pas quelles seraient les positions de ces personnes sur quoi que ce soit. Mon exemple est un peu tordu, je le concède. Mais à force d’entendre “les vegans ci”, “les wokes ça”, même via la figure de l’Homme de paille, la rhétorique semble devenir une vérité.
Les ennemis inventés de la liberté
Certes, elle devient vérité chez les gens que ça arrange. Quand on aime pas tel ou tel groupe, on va pas se gêner pour tirer à boulets rouges dessus, quand bien même ce serait faux, déformé, caricaturé… rayez les mentions inutiles. Et quand on est pris la main dans le sac de propager de faux propos, on se défausse d’un “ok, c’est faux mais ça aurait pu être vrai”. Je parle parfois du wokisme parce que c’est le meilleur exemple de ça. Les wokes disent que, les wokes pensent qu’eux. Surtout ceux qu’on invente. L’homme de paille se double d’un procès d’intention. “Ah, les woke, ils vont péter un câble quand ils vont voir qu’on a fait un film sans Noirs”. Avant, on disait pareil des “bienpensants”. Le terme varie mais c’est toujours la même rengaine : une entité floue va se plaindre d’un truc. Et petit à petit, on tombe dans le “on ne peut plus rien dire”, “on ne peut plus rien faire”. Parce que des gens qui n’existent pas vont venir te harceler parce que tu manges un steak à la cantine, tu comprends. Alors qu’au max, ils en feront une chanson cyniquement rigolote.
Les voix de gauche sont de plus en plus inaudibles
La difficulté est évidemment de faire entendre notre voix. Ca me fait toujours marrer cette histoire du service public propagandaire à gauche. Pardon ? Vous avez maté les interviews de Piketty ou de Poutou par ces vilains islamo-gauchistes ? Le Z est un excellent exemple de comment l’Homme de paille et autres mensonges prennent vie. Le mec assène des conneries sur un plateau sans contradiction. Parfois, quelques personnes de gauche font face et s’indignent. Ca peut faire le buzz cinq minutes mais au fond, même si la personnalité qui s’inscrit en faux face à cers mensonges est la plus brillante du monde, difficile de se faire entendre sur un plateau plutôt hostile à ton camp. L’Homme de paille prend vie car il est asséné tout le temps comme une vérité intangible. Sur les plateaux télé ou radio, dans les journaux, sur Internet. Et il arrange, cet homme de paille. Il nous donne raison face à la médiocrité des gens d’en face.
La gauche entre faux gauchos et vrai mépris
La gauche a déjà perdu de nombreux combats… bon d’abord parce que beaucoup trop de personnes de droite se revendiquent de gauche, contribuant à flouter les lignes et renforcer le “tous pareils, allons voter à l’extrême-droite”. Oui, je parle de toi, Manuel Valls mais tu n’es qu’un iceberg parmi de trop nombreux autres. Mais on a perdu la bataille médiatique. Les plateaux où la parole de gauche est audible et pas seulement en défensif se réduisent à peau de chagrin. Sur les plateaux d’informations générales, les personnalités de gauche sont malmenées car leur projet d’équité est irréaliste. Stupide, a-t-on la sensation. Surtout quand c’est Léa Salamé qui pose la question, toute droite dans son mépris même pas dissimulé. La gauche a perdu parce qu’on a dressé toute une armée d’hommes de paille qu’il va falloir aussi combattre, alors qu’on n’avait pas que ça à faire.
Et non, je ne vois pas vraiment de solutions pour le moment. Encore un article qui se termine sur un “on est foutus”. Plouf.