Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Non mais y en a marre du féminisme extrémiste, hein !

Publié le 8 Octobre 2020 par Nina in Féminisme, Activisme

Encore un article qui va faire rager ma hate base, héhé ! Quand je furète dans les commentaires liés à des débats ou polémiques faciles sur le féminisme, y a toujours une réaction qui m’interpelle “han, moi, je suis féministe et je suis contre le féminisme extrêmiste !”. Ah ben oui, je comprends… Quoi que… Bah non, je ne comprends pas. C’est quoi être extrême ? Utiliser des points médians (alt+250) et consacrer son temps de culture à des artistes féminines ? Oh ouah, tremblez ! Votre… je sais pas quoi est menacé.e.

Le féminisme est-il extrêmiste ? (non)
Bonne ou mauvaise féministe ?

Depuis que j’ai notion de l’existence du féminisme, j’observe une dichotomie entre “bonnes” et “mauvaises féministes” voire “vraies” féministes vs les “fausses”. On m’explique que les féministes du XXe siècle (enfin, jusque dans les 80s), elles avaient une légitimité parce qu’elles demandaient un droit de vote et l’IVG mais depuis, y a plus de vrais combats parce que l’égalité de fait est atteinte. Alors LOL, j’ai envie de dire. T’as pas un indicateur au vert sur la question de l’égalité entre les sexes mais paraît qu’on est privilégiées parce qu’on paie pas l’entrée en boîte. Tu veux dire l’endroit où tous les prédateurs attendent qu’une fille soit suffisamment alcoolisée pour tenter d’abuser d’elle voire glissent un truc chelou dans son verre histoire d’être sûr de pouvoir violer en toute impunité ? Tous les chiffres et arguments sur le prétendu privilège féminin sont erronés et mille fois démontés. Idem sur le mythe du sexisme anti-hommes. Donc non, les combats ne sont pas terminés. Au pluriel car ils sont multiples et rarement vains, si on s’y penche un peu.

Je suis féministe
Des combats illégitimes et futiles ?

Ah, on aime bien se moquer des féministes. Et des militants racisés parce que leurs combats ne sont pas “dignes”. C’est du pinaillage. Forcément, un Blanc.he ne verra pas trop l’intérêt d’un pansement de la même carnation que la peau vu que c’est précisément ce à quoi iel a droit sans chercher. Evidemment, ces messieurs trouvent ridicule qu’on n’ait plus envie d’indiquer sur tous les formulaires existants si nous avons contracté un mariage ou non. On ne demande pas d’annihiler le mot mademoiselle, on dit juste qu’Agrigel et La Redoute n’ont pas besoin de savoir si je suis mariée ou pas. Je suis une individu indépendamment de l’existence d’un contrat marital portant mon nom. Heureusement d’ailleurs, je me suis arrêtée au pacs. Je comprends que, quand on prend pas la peine d’y penser, ça paraît un peu futile. Moi, au début, le mademoiselle, je saisissais pas trop. Puis je me suis penchée sur la question et j’ai compris que c’était une question de case avant tout. Et j’ai trouvé ça pertinent.

Faire disparaître le mademoiselle
L'écriture inclusive, c'est le Diable

Et vous trouvez ça extrême ? Vous êtes fous. Non mais là, c’est la grande vendetta contre l’écriture inclusive. Mais bande de moules avariées, l’écriture inclusive, on l’utilise tous depuis toujours. C’est pas juste le point médian, ça peut être l’utilisation de mots épicènes comme “humain”, “personne”, “les gens”, “camarades”. Ou encore “mesdames et messieurs”, “Françaises, Français”, “travailleurs, travailleuses”, etc. Quant au mot autrice qui vous hérisse le poil, il existait bien avant votre conception. Buvez de l’eau et respirez un grand coup. Alors je peux comprendre qu’on soit moyen séduits par certains. J’ai du mal à utiliser les mots valises tels qu’auteurices ou acteurices. Du coup, je dis “auteurs et autrices” et je vous jure que j’en suis pas morte. En gros, vous utilisiez l’écriture inclusive depuis toujours mais il suffit que l’on mette une étiquette féministe dessus et là, vous beuglez que les féministes extrémistes sont folles. Mais quoi ?

Les Français.e.s sont divisé.e.s
Vous avez peur de vos privilèges de mâles blancs ?

Je comprends pas votre notion de féminisme extrémiste. Oui ? Les Femen ? Alors éventuellement, je vous concède l’étrange histoire de la Femen partie pisser sur un autel mais pour le coup, je trouve pas tant cet acte féministe mais plutôt anticlérical. Pour le reste, des meufs qui se pointent torse nu devant les gorilles du FN et se retrouvent traînées à terre, je les trouve plutôt courageuses en vérité… Surtout… c’est quoi le souci ? Est-ce qu’enrichir la langue française va vous pénaliser ? Est-ce que le fait qu’on retire une case des formulaires vous lèse ? Est-ce que réclamer l’égalité de salaire et de chances au niveau pro vous pénal… ah oui, ok… Effectivement, si on pulvérise votre entre soi de mâle blanc, vous risquez de bien moins vous en sortir.  Mais est-ce vraiment extrême, ça ?

Homme cishet blanc, reconnais tes privilèges
Le masculinisme tue, lui...

Qui souffre réellement du “féminisme extrémiste” ? A part l’ego de cristal des mascus, j’entends. Même quand elles posaient des bombes, les suffragettes n’ont jamais tué personne. Vous savez, les “vraies” féministes, comme vous dites. Deux d’entre elles sont mortes suite à des violences policières, par contre. Pendant que vous hurlez au féminisme extrémiste pour des points et des choix culturels, le terrorisme incel a déjà tué une quarantaine de personnes, sans compter le massacre de Polytechnique en 89 qui reste une immense traumatisme pour les Canadien.ne.s. 149 femmes sont mortes en 2019 de la main de leur compagnon ou ex compagnon, 74 en 2020 pour le moment. On est violées, tyrannisées, harcelées, massacrées… mais oui, le danger, c’est le féminisme extrémiste. Ce mouvement qui n’a jamais tué personne. 


 

Commenter cet article
P
Le problème est que les féministes du 21 ème siècle, donc les féministes 2.0 ne cherchent pas en premier à défendre un droit public comme ça à pu l’être avant, droit de vote, travail etc. Mais ce sont juste des femmes avec des problèmes psychiques et en recherche d’identité liée à leur frustration. Nina je pense que vous devriez parler un psychologue ou à des amis car vous en avez besoin, ce serait plus bénéfique pour votre santé que d’écrire des articles comme ça. Les privilèges masculins existent c’est vrai, mais les féministes n’ont jamais soulevé les privilèges féminins qui existent aussi, qui est envoyé à la mort en temps de guerre ? C’est l’homme. Qui peut accusé un facilement un homme d’un crime qu’il n’a pas commis ? C’est la femme car à cause de la propagande Néofemimiste toutes les femmes sont vues comme victimes et tout les hommes comme méchants prédateurs, vous êtes quand même bien mysandrine et moi et ma copine n’avons pas besoin d’écouter vos bullshits féministes pour être heureux.
Répondre
N
Non mais c'est fou comme c'est toujours le fond du panier qui vient commenter ici. Bon, on va passer sur la dimension psychophobe de ton commentaire et on va faire comme si on croyait que tu étais parfaitement heureux en ménage, tellement que tu te sens obligé de dire à une meuf que tu ne connais pas que tu es heureux avec ta meuf malgré ton féminisme. Je suis heureuse avec mon mec du coup, ça s'annule. Pour le reste... Parmi tous les arguments bullshiteux des mascus, tu as choisi de me parler des hommes envoyés à la guerre en temps de guerre. C'est arrivé quand pour toi ? Pour ton père ? Pour ton grand-père ? On ne vit plus au XIXe siècle. Et sinon, c'est qui qui fait la guerre, déjà ? Ah oui... Quant à ton délire sur les hommes plus lourdement punis, chiffres ? Source ? Non parce que moi, je peux te parler des hommes auteurs de violences conjugales qui n'écopent de rien, au pire un bracelet électronique et qui vont tranquillement tuer leur femme ou ex. Ouvre un journal, une femme tuée par son compagnon ou ex compagnon, c'est une tous les trois jours. On va même pas parler des viols, une femme sur 10 en a subi un. Chiffre minoré par toutes celles qui n'ont pas porté plainte. Et les fausses plaintes, c'est 3% des dossiers. Et dans ces 3%, beaucoup sont des abandons de poursuite. La société est patriarcale et repart méchamment du mauvais côté du curseur mais oui, on a le droit de vote, de quoi se plaint-on ? Ca n'empêchera jamais les hommes de nous harceler, violer, tuer mais oui, tu as raison, nos combats sont terminés. Allez, retourne avec ta meuf au lieu d'étaler ta stupidité abyssale.
I
Nina, le problème avec l'écriture inclusive n'est pas qu'elle est féministe, c'est qu'elle est redondante, inutile... et discriminante.<br /> <br /> Redondante, car tu l'as dit toi-même, on utilise déjà des formes similaires, que ce soit les "Mesdames et Messieurs" ou bien "tout(e) trouvé(e)". Et donc pourquoi en ajouter une troisième ?<br /> <br /> Inutile, car il suffirait d'expliquer correctement que la règle n'est PAS que "le masculin l'emporte sur le féminin" (formulation clairement stupide), mais qu'en Français, le masculin est AUSSI la forme neutre (qui englobe donc tout le monde), ce qui permet d'écrire des phrases plus courtes et plus lisibles.<br /> <br /> Discriminante, enfin, parce que dire "je veux que mon genre apparaisse explicitement dans la phrase" revient à dire qu'on ne veut pas être inclus dans un groupe commun, et donc qu'on ne veut pas être confondu avec "les autres". Si quelqu'un te dit "je ne suis pas raciste, mais hors de question qu'on me confonde avec un noir", j'imagine que ça te choque ? Eh bien le raisonnement est pourtant le même.<br /> <br /> Tous les peuples se sont construits par l'unification de groupes plus petits, chacune gommant certaines différences pour affirmer ce qui les rassemble. Aujourd'hui, par exemple, on ne mentionne plus la région de provenance des gens, alors que c'était courant il y a quelques siècles.<br /> <br /> Bref, l'écriture inclusive, en plus d'être redondante et inutile, c'est vouloir ne pas être confondu avec les autres, ce qui porte un nom : l'intolérance. Et l'intolérance utilisée de manière politique tout en s'abritant derrière un écran d'égalitarisme, c'est à la fois hypocrite et contre-productif, car cela favorise le retour des populismes, lesquels, une fois au pouvoir, commencent toujours par dézinguer les mesures égalitaires.
Répondre
N
D'habitude, je considère que la plupart des gens qui réagissent contre l'écriture inclusive sont surtout ignorants de quelques faits ou réalités. Toi, soit tu as fait des "recherches", soit tu as lu tous les articles sur le sujet dans la presse d'extrême droite mais y a rien qui va quand même. <br /> <br /> Je vais pas tout reprendre, j'ai pas super le temps et ça m'intéresse pas plus que ça mais à quel niveau, tu oses dire que faire apparaître un genre à égalité avec un autre, c'est de l'intolérance, en fait ? Les femmes demandent à être visibles à égalité avec les hommes, mais pendez-les ! A ce niveau-là, c'est de la pure malhonnêteté intellectuelle. Quant au "ça existe déjà", tu as conscience que tu utilises soit le "acteurs et actrices" soit le "acteurices" mais t'es pas obligé de tout doubler ? J'ai pas l'impression que ce soit clair... Enfin, tu comprendras que mettre notre genre entre parenthèse (les invité(e)s) minore, une nouvelle fois notre genre.<br /> <br /> Quant à dire que le neutre en français est masculin, c'est une construction récente. Tu cites le fameux "le masculin l'emporte sur le féminin" que tu balaies d'un "moi je dis pas comme ça" comme si ça faisait disparaître le souci. Let me introduce la règle de proximité ! Cette règle qui avait cours jusqu'au XVIIIe, nous venant du grec, du latin et de l'ancien français, arguait que l'adjectif devait être accordé avec le mot le plus proche. Ainsi, le coq et les poules étaient blanches. Le XVIIIe, c'était hier. Mais après tout, si on a réussi à adopter une nouvelle règle, t'en fais pas qu'on arrivera à en adopter de nouvelles. Comme reprendre cette règle de proximité et le point médian.<br /> <br /> Tu vas voir, ça va bien se passer. Ton pénis ne va pas se nécroser et tomber parce qu'on accorde autant d'importance au masculin et au féminin.