Pourquoi j’aime les dystopies ? Parce que ça me paraît une façon simple et efficace d’imaginer la fin de nos sociétés en imaginant le pire, créer une civilisation cauchemardesque qui aurait tous les défauts en pire que la nôtre, histoire de tirer la sonnette d’alarme. Et vous savez quoi fait ça aussi ? Les fictions avec des super-héros.
Alors on va clarifier un truc de suite : je suis pas hyper calée en histoires de super héros, surtout côté Marvel, à part Spiderman, peut-être… d’ailleurs, je vous conseille très fortement Spiderman new generation, si c’est encore à l’affiche. Très bon moment ciné, j’ai beaucoup aimé l’univers, surtout graphique, de très belles idées. Je suis un petit peu plus calée en Batman pour l’essentiel, sans doute parce que j’ai grandi avec la série animée et les films de Burton. Et pas mal la série des années 60 “zim kaboom bam”, aussi. Et un peu Superman avec Loïs & Clark mais ça reste léger. En décembre, nous sommes allés voir Aquaman avec Victor (sympa surtout parce que Meera et la Sicile) et y a toute une histoire de guerre sous-marine, de pouvoir… bref, c’est le fascisme sous l’océan.
Et en effet, dans les univers de super-héros, nous sommes souvent face à des royaumes inconnus pour nous, les humains normaux. Qu’il s’agisse de Krypton, Atlantis pour le côté cauchemardesque, aveugle et sur le déclin ou Themyscira, qui me paraît beaucoup plus proche de l’utopie, les patries natales de nos super-héros déclinent plusieurs modèles de société. Les dystopies ou le post-apo peuvent être aussi fortement présents dans des versions alternative et/ou futuristes, un peu comme le flash forward de Bruce Wayne dans Batman vs Superman (il faudra un jour qu’on se penche sur comment reprendre une licence en permettant à tout le monde de rentrer dedans et pas juste faire un film où seuls les fans hardcore peuvent piger les références).
Mais le fascisme larvé est souvent porté par nos héros eux-mêmes. Leur soif absolue de justice les rend parfois plus royalistes que le roi… si j’ose dire. D’ailleurs dans Batman vs Superman, nos deux héros pensent avoir une façon d’agir irréconciliable et se pensent mortels ennemis parce que… ils se comprennent pas, je crois, c’est confus. Dans les comics, diverses versions mais dans l’une d’elles, Superman, qui vient de perdre Loïs Lane, décrète que la seule façon de protéger l’humanité, c’est un gouvernement autoritaire (un peu ce qui a inspiré le flash forward de Snyder ?). Batman décide de lever une armée contre le nouveau dictateur. Dans les Avengers (civil war II), les héros se disputent sur comment rendre la justice : après avoir rencontré un personne qui lit l’avenir, Captain Marvel veut arrêter les gens avant qu’ils aient commis leur crime (Minority Report style), s’opposant ici à Iron Man qui ne veut pas suivre cette voie. On a également l’armée autoproclamée d’adorateurs de Batman dans The dark knight returns à qui le chevalier noir apprend à rendre la justice sans tuer… Comme on dit, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités (je vous ai conseillé Spiderman New Generation ? Oui, je sais que je l’ai fait mais je me répète) et c’est au coeur même de cet univers. Ces surhumains peuvent effectivement soumettre les humains normaux et la tentation est souvent là, avec une motivation très noble sur le papier.
Car après tout, ne peut-on pas imposer une dictature si c’est pour le bien de tous ? C’est l’éternelle question à laquelle sont soumis nos chers super héros.
Et je crois qu’en parallèle de mes petits pia pia sur les dystopies, je devrais me pencher sur nos amis surpuissants… Mmm...