Un dimanche de rien, je me décide à mater Plan Coeur sur Netflix, espérant y trouver quelque chose d’un peu rafraîchissant, une Clara Sheller new generation… sans bien avoir idée de ce que j’en attendais. En fait comme dirait Dewey, je ne m’attendais à rien mais j’ai quand même été déçue. Les clichés, ça me fatigue.
Rapidos, de quoi ça parle ? De Elsa, une fille perdue dans sa vie, un peu maladroite, malheureuse en amour avec un boulot pas top même si elle a une collègue rigolote et complice. Bref, une héroïne de romcom ou chick litt totalement lambda. Ses copines en ayant marre de la voir dépérir à cause de son ex décident de lui payer “un pute” pour qu’il la séduise, la décoince et la remette sur les rails. Evidemment, “le pute” tombe amoureux d’elle, bla bla bla. Quand je vous dis rien de nouveau sous le soleil, j’exagère pas. On suit également les aventures de ses copines, Emilie aka Bree Van de Kampf enceinte et Charlotte aka Samantha de Sex & the city. Bon, en fait, l’histoire, on s’en fiche.
Alors pourquoi j’ai regardé ça vu que j’aime pas les romcoms et que forcément, j’allais être un peu agacée ? Pour trois raisons :
-
Pour Zita Hanrot qui joue Elsa. Non pas rapport à sa prestation (son personnage est chiant, elle fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a) mais réellement pour son aura… Cette femme a une tête à devenir instantanément ta meilleure amie.
-
Parce que je crois toujours qu’il y a des histoires derrière les histoires. Ce point mérite un article à part entière (sans doute plus sur les carnets, je sais pas) et je n’arrivais pas à croire que ça ne pouvait être qu’une énième romcom insipide et prévisible… Bah si. Même si, micro spoil, le twist de fin est très surprenant… mais pas dans le sens positif du terme, c’est la ficelle scénaristique la plus moisie qui m’ait été donné de voir et ce qui m’a convaincue de faire impasse sur la saison 2. En réalité, ces 8 épisodes, ce n’est pas vraiment une histoire.
-
Parce que j’attends toujours le déclic. Je parlais de Clara Sheller qui est une série qui m’a un petit peu marquée. D’abord parce qu’elle a été diffusée au moment de mon arrivée sur Paris mais aussi parce que je n’ai jamais trop su qu’en penser. En gros : je n’aimais pas Clara mais pas du tout mais je trouvais un peu la série audacieuse surtout qu’elle mettait en scène une bisexualité masculine que je n’ai quasi pas revue depuis (un peu Game of thrones mais sur un pur côté racoleur et dans la série espagnole Elite) et qui était traitée avec douceur et normalité. J’avais bien aimé le dernier épisode tout en voix off aussi.
Du coup, oui, j’avais envie de voir si à un moment, on pouvait écrire l’amour (petit a ou grand A) et l’amitié sans tomber dans les clichés. D’abord parce qu’en tant que scribouilleuse, je tourne autour depuis des années sans parvenir à trouver un truc qui tienne la route mais aussi parce que j’ai envie de frais. Et qu’on arrête de nous raconter des contes de fées parce qu’à force de nous parler de princes et tout ça, on finit par faire et accepter n’importe quoi. J’en profite, un petit lien vers la vidéo de Licarion feat Ginger sur la romcom Blockbuster que j’ai pas vue (et, après cette vidéo, c’est sûr que je ne la regarderai jamais) qui souligne les problèmes classiques des rom coms, notamment vis à vis du consentement.
Pour le coup, Plan coeur ne tombe pas trop dans cet écueil là vu qu’Elsa n’ait jamais brusquée par le “pute” (qui s’appelle Jules, on va l’appeler comme ça maintenant, j’ai beaucoup trop écrit p*te dans cet article, j’en peux plus)... mais par ses copines en fait. Car y a un vrai problème d’écriture des personnages. On a juste affaire à des clichés ambulants, spécifiquement sur les personnages féminins :
-
Emilie, la femme enceinte ultra autoritaire est tellement détestable que j’ai presque été déçue quand son mec l’a pas trompée avec la rigolote infirmière de son service. Non mais vous avez tellement réussi à la rendre infecte que j’étais prête à légitimer son cocufiage. ON EN EST LA.
-
Charlotte. Je suis très partagée sur ce personnage. Comprenons-nous bien : elle est insupportable, je trouve son arc narratif tellement cliché qu’on dirait que c’est une blague (la meuf ultra libérée qui en fait tombe amoureuse du meilleur ami de son frère et qui est un peu quée-blo dans sa vie)... mais. MAIS. Pardon mais le grand amour d’Elsa, ce n’est pas Jules mais Charlotte. Qui organise des rendez-vous parfaits pour sa pote ? Qui la connaît tellement bien qu’elle sait instantanément ce qui la fera craquer ? Qui lui offre sa plus belle histoire d’amour (via un individu à pénis car l’homosexualité n’existe pas dans Plan Coeur mais ça, encore, si c’est pour nous imposer un énième cliché, finalement…) ? Qui lui envoie un message d’excuse via des ballons qui volent pile devant la fenêtre de son amie ? Charlotte est la plus belle love story pour Elsa (même si elle est reloue puissance mille)
En fait, je crois que c’est ça qui m’a déprimée le plus : en vérité, à la fin, Elsa aurait dû finir avec Charlotte. D’ailleurs, on ne sait quasi rien de Jules (il fait de la musique, il aime sa maman, il est gentil avec son coloc chiant, il est payé pour avoir du sexe mais a toujours un regard bienveillant pour ses clientes et il est beau gosse, dans son genre (pas le mien)) alors qu’on en sait bien plus sur Charlotte.
Bon, j’arrête cet article ici, j’ai du travail. Je vais réécrire Plan Coeur avec ma fin qui est vachement mieux. Bisous !