Enfer, cercle 1. Pendant mes vacances au Japon, je sens que ça va pas très bien au boulot. Ma collègue chouchoute Maëlle m’envoie un message pour me dire “c’est dur sans toi”, sans me déranger plus. Mais ce qui m’interpelle le plus, c’est Vanessa qui tague Maëlle sur Facebook sur un gif où un mec balance tout ce qu’il y a sur son bureau “ahah, on dirait Maëlle, non ?” en me taguant ainsi qu’un autre collègue. Ma réaction ? Répondre en comm “mais je ne comprends pas, quand je suis partie, tout allait bien, qu’est-ce qui se passe ?”. Il se passe que Maëlle et moi sommes désormais les deux à abattre et nous allons toutes les deux régresser dans nos fonctions.
Le coup est dur. Je reviens avec des petits cadeaux pour tout le monde, ça a l’air d’être la bonne humeur mais les nuages arrivent dès 13h30 quand je suis convoquée pour un point en one to one. “Bon, je suis obligée de te refaire faire du community management, tu ne rapportes pas assez d’argent (vrai), j’ai pas le choix, bla bla bla”. Je récupère donc un compte où tout se passe très mal et je dois jouer les pompiers, youpi. Zéro envie mais puisqu’il le faut… et en bonus, Chloe est absente cette semaine là donc je ramasse en prime ses deux comptes. Wow le retour. Et puis on continue en mode “non mais barre-toi, y aura pas de mutation interne de toute façon, t’es trop chère”. Tu veux pas me planter une écharde ou deux sous les orteils aussi ?
Mais voilà Maëlle. Je la trouve éteinte et enfin, on a la possibilité de discuter tranquille et là, je tombe des nues. Je vous la fais courte mais en gros : Maëlle a parlé à une personne de l’agence de ses doutes quant à son poste, la dite personne lui a répondu “franchement, démissionne.” Un peu choquée, Maëlle a répété la conversation à Vanessa… qui s’est empressée de tout répéter à notre DG (notre ex chef, je devrais faire un schéma), gros imbroglio qui finit par un “tu aurais dû passer chef de l’influence, ça n’arrivera pas.” Ah ben oui, comme je le disais déjà, mon milieu, c’est vraiment des dramas pour rien. En fait, un an et quelques plus tard, je comprends toujours pas comment Maëlle s’est faite mystifier dans cette histoire. Mais pour elle, c’est même pas la dégringolade, c’est l’effondrement.
Et moi ? Bon an mal an, ça va à part une engueulade publique car j’étais à la bourre sur un dossier où elle m’a fait une passation de merde (“faut reprendre ce compte et faire un planning édito”, démerde-toi avec ça). Je redeviens social media manager, elle savait que je ne voulais pas… Mais comme je suis bonne, j’ai relativement la paix. Mais ça, c’est surtout parce que je n’avais pas vu le piège qu’elle était en train de me tendre…