Je vous ai parlé semaine dernière d’une pièce de théâtre que j’ai vue et qui pose des questions. A un moment, une femme d’un certain âge dit “j’ai toujours voulu vivre dans une époque où tous les signaux passent au rouge mais je me demande… est-ce que l’on s’en rend compte ?”. Françaises, Français, je crois qu’on vire au rouge incandescent… Réveillez-vous !
La chute du premier domino
Je me pose toujours, comme la dame, la question des signaux rouges… Moi, je parle plus de la chute des dominos. Quel fut le premier domino qui entraîna les autres jusqu’au désastre. Parce que bon, c’est facile de réécrire l’histoire, de se dire que tout était si évident et que personne n’a cherché à arrêter le cheval fou furieux des événements. Ou quelque chose comme ça. Sauf que non. D’abord, l’Histoire n’est pas une route linéaire où il suffit de lever la tête pour voir l’horizon. Ensuite, l’Histoire, telle qu’elle nous ait enseignée, tout du moins, ne se concentre que sur les faits et pas sur les individus. Croire que tout le monde laisse faire, que l’Histoire ne s’écrit qu’entre Grands de ce monde, c’est un mensonge… Les citoyens bougent, les citoyens disent non, les citoyens se révoltent.
De la vanité supposée de la contestation
Sauf qu’on nous apprend toujours que ça ne sert à rien. L’Histoire française regorge d’exemples où la colère du peuple a totalement changé la donne, allant jusqu’à faire tomber une monarchie pluriséculaire. Mais non, on vous dit que manifester, ça ne sert à rien. Les grèves, ça ne sert à rien. Se battre ne sert à rien. Alors, c’est ça, votre démocratie ? Glisser un bulletin dans une urne de temps en temps et fermer sa gueule parce que : tu as voté pour le gagnant donc assume, tu as voté pour le perdant donc tu es aigri.e et pas objectif/ve, tu n’as pas voté, tu fermes ta gueule. Des discours répétés en long, large et travers pour nous inviter à attendre sagement que le berger nous mène… dans une jolie prairie ou au fond d’un ravin, la surprise sera totale.
Ca va ? Vous la vivez bien la France de Macron ?
Est-ce que tout ce qu’il se passe vous convient vraiment ? Pas de malaise face aux répressions sanglantes d’une quelconque opposition ? Ni devant le projet de loi Asile et Immigration ? Le silence face à ce qu’il se passe au Yémen ? L’islamophobie décomplexée ? Tant mieux pour vous, moi, j’en ai la nausée. Et je ne vais même pas parler de la suppression de l’ISF, la loi travail 1 et 2, la hausse de la CSG… Et je pense en avoir oublié plus de la moitié. L’image de la France dégringole jour après jour : les eurodéputés se sont payés la tête de notre Président, empêtré dans sa langue de bois, on se fait allumer par toutes les ONG… Mais non, il faut se taire, il faut subir parce que “c’est lui qu’a gagné les élections, faut l’accepter.” Mmmm, alors déjà, on va se souvenir deux secondes dans quel contexte ce monsieur a pris les rênes du pays mais surtout… on va subir ça encore longtemps ? Macron, c’est juste Sarkozy avec un peu de chantilly sur la tête pour le rendre plus appétissant. Pire, Sarkozy n’aurait jamais osé aller aussi loin, aussi vite. Mais parce que Macron a une plus jolie tête et se prétend “ni de droite, ni de gauche”, il endort bien comme il faut. Ca n’existe pas, ça, ni de droite ni de gauche. Vous l’avez avalé parce que vous ne connaissez rien en politique et que ça vous rassurait un moite-moite. Pourtant, suffit de se pencher deux secondes sur sa politique pour voir de quel côté il balance.
On peut encore se battre
Il faut arrêter de croire que la messe est dite. C’est trop facile de se réfugier derrière un “non mais le peuple a dit, à dans cinq ans…” . Il y a des dizaines et des dizaines façon de lutter. Déjà en arrêtant de pourrir ceux qui se battent pour nos acquis. Nos acquis, oui, parce que ne croyez pas que le rouleau compresseur s’arrêtera aux retraités et aux cheminots, hein. Chaque barrière qui cède rapproche le couperet de vous, n’en doutez pas. Vous pouvez écrire, parler, manifester… les voies sont nombreuses. Mais l’Histoire ne se joue pas que dans les urnes, surtout en France…
Réveillons-nous et arrêtons de les laisser faire de la France un pays dont on a honte.