Entretien avec Pubilon, épisode deux. Une nouvelle fois, je monte les trois étages pour me rendre dans les bureaux de Pubilon mais là, j’ai prévu le coup : j’ai mes baskets. Ils sont jolis et fins, on les voit à peine sous mon pantalon qui traîne par terre…
Je me la joue cool
Un gars m’ouvre et m’invite à m’asseoir. 5 minutes après, Rémi me récupère et me ramène au café en s’excusant de me faire monter à chaque fois. Ce à quoi je réponds d’un air détaché : « c’est pas grave, ça me fait faire du sport ». Comme je joue trop la carte de la fille relax, quand même.
J'avais pas compris la nature de l'entretien
Arrivés à notre café, je constate l’absence du troisième larron, je vais supposer qu’il arrivera plus tard alors. Nous reparlons du poste, j’insiste une nouvelle fois sur ma motivation, lui sur la masse de travail en perspective mais même pas peur. Alors que j’étais armée pour jouer mes dernières cartes de candidate parfaite, l’entretien prend un tour auquel je ne m’attends pas : « vous pouvez commencer quand ? ». Pouvez, comme le verbe pouvoir au présent de l’indicatif et pas au conditionnel. Mais alors, ça voudrait dire… Oh putaiiiiiiiiin !
L'heure de la négo !
Stoïque, je sors mon agenda et regarde le calendrier. Normalement, j’ai un préavis de trois mois à effectuer mais je sais pertinemment qu’ils me laisseront partir au bout d’un seul. C’est pas comme si j’étais indispensable, comme nous avons pu le constater maintes fois. Donc on va dire le 09 mars. Ok et le salaire ? AÏE. Le fixe qu’il m’annonce est trop bas par rapport à mes prétentions, je sens comme une douche froide sur mes épaules mais je dois insister. « Non, je m’attends à plus au vu du poste ». Finalement, le fixe augmente et la prime diminue, par-fait.
Personne au téléphone
On se serre la main, on se recontacte très vite pour ma lettre d’embauche. Une fois hors de portée, je saisis mon téléphone avec frénésie. Vicky ? Répondeur. Ma soeur ? Répondeur. Gabriel ? Il est au courant pour le premier entretien mais nous ne sommes pas proches à ce point non plus. Ma mère ? Si je me démerde bien, je l’attrape entre son retour à la maison et sa douche. Mais qu’est-ce que je me sens seule au monde pour le coup ! Je suis ivre de joie et personne à qui tout raconter, c’est nul. Heureusement, j’arrive à attraper ma mère qui avait un pied dans la douche.
« Mamaaaaaaaaan, j’ai une bonne nouvelle !
– Tu as eu une augmentation ?
– Non, je démissionne !
– Ah bé carrément ! »
Ma maman est contente
Je lui raconte mon poste, elle ne comprend rien. Normal, je ne comprends moi même rien à toutes les opérations qu’elle effectue sur les patients. Elle croit que je vais travailler dans l’Histoire mais alors pourquoi je lui parle de blog ? Okayyy, je lui montrerai quand j’aurai commencé, plus simple. En tout les cas, elle est ravie car mon père et elle avaient bien compris que mon taf actuel n’offrait aucune évolution et ne correspondait pas à mes capacités. Et encore, je ne lui ai pas raconté le tiers de toutes les vexations dont j’ai été
victime.
J'ai fait un pas en avant
Ma soeur et Vicky sont elles aussi mises au courant. C’est la fête, je suis excitée comme une puce. Mais je n’aurai pas le temps d’aller à la piscine me défouler. D’un autre côté, je ne réalise même pas quel pas je viens de franchir. Je vais grimper sur un nouveau barreau de l’échelle et que je vais avoir des responsabilités, des vraies. C’est même moi qui vais faire passer les entretiens à des stagiaires qui bosseront sous mes ordres… Ouais non, ça, c’est vraiment pas ce qui me plaira le plus. Les entretiens, je veux dire, j’aime l’idée que
je pourrais être un mentor pour les stagiaires. Ce qui est très prétentieux.
En attendant, va falloir que je l’annonce à mes collègues, maintenant.