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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Leave my uterus alone !

Publié le 11 Septembre 2017 par Nina in Femme du XXIe siècle, No kids, Mon corps, mon choix

Selon une loi sociale commune, un couple suit les étapes suivantes : rencontre, consommation, consolidation, installation commune, signature d’un pacte quel qu’il soit, enfants. Plutôt au pluriel, oui. Donc si vous venez souvent par ici, vous aurez noté que je suis à l’étape post signature de pacs et donc, cette question de plus en plus récurrente dans ma vie “alors, le bébé, c’est pour quand ?” Mais leave my uterus alone, bordel !

 

Leave my uterus alone, révolte d'une nullipare

 

Mon avis et mon ressenti n'ont aucune valeur

 

Alors on va pas se mentir, ce sujet commence à légèrement m’agacer parce que… On piétine allègrement mon choix et mes ressentis sur la question. Dès que je dis que je ne l’envisage pas pour le moment, j’ai droit à une réaction d’effroi. “Quoiiii ? Tu ne veux pas d’enfants ? Mais quelle est cette hérésie ?”… Alors même que je nuance avec un "pour le moment" pour éviter précisément ce genre de réaction. Puis vient la négation pure et simple de mes sentiments sur le sujet. “Non mais tu dis ça maintenant mais tu changeras d’avis, tu verras !”. Ou “Mais tu ne peux pas passer à côté de ça, tu n’imagines pas ce que que c’est.” C’est vrai… Mais pour le moment, ça ne me manque pas, comme expérience. J’ai tout à fait conscience que je peux changer d’avis, comme j’ai déjà changé d’avis sur certains trucs. Mais… A 37 ans, l’horloge biologique ne vient toujours pas me titiller, j’admets tout à fait que ça puisse ne jamais arriver. Alors pourquoi les autres insistent ?

 

Horloge biologique

 

Ca va de discuter de ce qu'il se passe dans mon utérus ?

 

En plus, je trouve ces conversations hyper intrusives. Personne n’imagine que si je n’ai pas d’enfants, c’est peut-être aussi parce que je ne peux pas en avoir… L’enfer que ça doit être quand c’est le cas. “Alors, c’est pour quand le bébé ?” “Ben, écoute, ça fait deux ans qu’on essaie et que ça prend pas, à croire que l’un de nous est stérile. A ton avis, lequel ?”. Non mais sérieusement, on touche au médical, là. Est-ce que je vous demande votre taux de cholestérol ou comment se portent vos globules blancs tous les trois matins, moi ? Non. Mais comme je suis une jeune pacsée et moins jeune femme, la question semble naturelle. Alors que pardon mais c’est totalement déplacé. Surtout quand on te lâche un “Ouais, enfin, faudrait pas trop tarder quand même, hein…”. Ah, t’as passé ton diplôme de gynéco pendant les vacances ? Non ? Alors ton avis sur ma fertilité, je te suggère d’en faire une mini boulette et de te la fourrer où je pense, merci, bisous.

Ton opinion dans ton cul

Dès que tu as la bague au doigt, tout le monde ne parle plus que de ça

 

Tant que j’étais célibataire ou non engagée par un papier, j’étais relativement tranquille. Surtout que ma bouille trompe toujours sur mon âge. Mais là, depuis que je me suis pacsée, je subis une pression de PARTOUT. Tout le monde veut que je fasse un enfant pour que le leur joue avec le mien. Alors que s’il le faut, mon rejeton sera un connard tyrannique, on sait pas. Pour que je sache ce que ça fait, de donner la vie. Et le pire, c’est que quand j’explique pourquoi je n’ai pas envie, mes arguments ne comptent pas genre “Ouais, ok, mais quand même, avoir un enfant, tu sais pas ce que c’est”. Non, comme beaucoup de choses en ce bas monde. Ca m’empêche pas de dormir la nuit.

 

Bien dormir avec une peluche

 

Va-t-on me saouler encore longtemps ?

 

Ces derniers temps, j’avais une bonne excuse : voyage de trois semaines à l’autre bout du monde en itinérance, pas bonne idée d’être enceinte. Ca marche. Mais le voyage approche. On sera de retour en France fin octobre. Et après ? Soit je m’énerve, soit je parle de la stérilité de notre couple. Dont je ne sais rien, hein, notre principale cause de stérilité aujourd’hui, c’est mon stérilet, le bien nommé. Parce que je ne doute pas que l’amour maternel et paternel, c’est ouffissime mais… Pour le moment, j’ai du mal à passer outre certains éléments. Et j’aimerais ne pas passer ma vie à me justifier de ça.

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