Cuba, j’oublie tout. Zéro connexion Internet, le pied. En rentrant, quelques avoinées dans ma boîte mail parce que j’ai fait deux ou trois boulettes (rien de très grave), je classe les mails sans même les lire. Je n’ai plus aucun respect pour Vanessa, je lui avais signalé que j’étais débordée et que ces boulettes étaient, à terme, inévitables. Sa solution : m’engueuler. Quelle merveilleuse manageuse…
De toute façon, les choses avancent côté évasion. Je passe quelques entretiens dont un, je suis sûre, ça va le faire. En fait, c’est pour une boîte pour laquelle j’avais été contactée deux ans plus tôt par le même cabinet de recrutement. Ce qui est amusant c’est que lors de l’entretien deux ans plus tôt, qui n’avait pas été concluant, il m’avait dit “vous avez un très bon profil, je ne vous oublierai pas”. Il m’avait oubliée. Autre fun fact : le poste avait échu à un mec que je connaissais et que je croisais dans ma vie pro sans jamais avoir bossé avec lui. Je l’avais name droppé lors du premier entretien, réponse du recruteur “heu, non, il vient de partir”. J’en ai plus jamais parlé. Bref, je décroche un entretien directement avec le directeur du pôle social media et d’une consultante avec qui, encore un hasard fifou, j’ai été en contact peu de temps auparavant car j’avais gagné un compte leur appartenant… Le recruteur m’avait prévenu “attention, le directeur est un peu froid, il ne faut pas s’en formaliser”. A l’entretien, je l’avais trouvé au contraire très gentil et j’étais sortie de là émerveillée “ces gens sont si bienveillants, ohlala !”. Bref, je sentais que ma porte de sortie était là.
En attendant, je travaille tranquille, Vanessa me couvre de compliments sur mon travail, je réponds froidement. Je sais qu’en général, quand elle me brosse dans le sens du poil, la claque n’est plus très loin. Elle me répète qu’il faut que mes pres’ soient plus modernes, je lui demande d’expliciter. “Ah heu, regarde sur le réseau, y a une près’ de (agence créa qui fait le buzz), inspire toi de ça.” Mmmm, ce vieux document qui date de 2016, là, alors que nous sommes en 2018 ? Bouffonne… surtout que ma quête d’une slide rédigée par ses soins reste inachevée… je crois vraiment (et aujourd’hui encore) que sa plus grande usurpation, c’est ça. Elle ne fout rien, délègue tout mais arrive à faire croire qu’elle a taffé sur le projet...Je suppose que je devrais être un peu admirative, quand même.
Mais en réalité, si je suis peinarde, c’est parce que Maëlle est partie en burnout pendant trois mois en tout et qu’il ne faudrait pas attirer trop l’attention. Mais alors que je me croyais proche de la sortie, mon enfer se poursuit.