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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

L’ineptie de notre monde

Publié le 10 Août 2019 par Nina in Actualités, société, fin de la civilisation

 

Cette semaine, au détour d’un surf sur les réseaux sociaux, je tombe sur l’ultime zapping, trente minutes d’enchaînement épileptique révélant jusqu’à la nausée l’ineptie de notre monde. Je suis toujours partagée sur la télé, je la vois comme un outil avant tout. Elle est ce qu’on en fait. Mais comme vitrine sur le monde, c’est terrifiant.

L'addiction à la télévision

Je ne sais pas quand j’ai commencé à désespérer de ce monde. Je me souviens, quand j’étais jeune, sans doute au moment de la guerre du Golfe, j’étais mélancolique et je me disais que j’aurais aimé vivre à une époque sans guerre. J’ai vite réalisé que ça n’existait pas, une époque sans guerre et si j’en avais trouvé une, c’était juste par nombrilisme occidental ou par manque de culture. Mais je n’étais qu’une enfant et pour moi, la seule menace, c’était la guerre. Et un peu la maladie car on parlait toujours de cancer à la télévision, juste avant que le sida ne se pointe. Je n’avais pas trop notion de racisme, encore moins d’homophobie, de validisme, grossophobie, classisme, etc, etc. Moins woke que moi, tu mourrais. Sans doute parce que je suis moi-même blanche cis het issue d’une famille un peu toutphobe ce qui normalisait un peu tout ça. Disons que ne pas aimer les gays, c’était vraiment pas cool mais faire de l’humour oppressif, ça va. 

Humiliation à la télé

Je ne sais plus quand j’ai commencé à me dire que ça commençait à vraiment sentir mauvais. Que quand même, on a beau dire, la météo est vraiment bizarre, que ça devient difficile de croire que c’est juste un hasard. Ca devient impossible de se raconter que tout ça n’est pas grave et qu’on peut trouver une solution qui nous sauvera les fesses à temps. Je ne sais plus quand j’ai commencé à être choquée de la bêtise qu’on nous fait avaler par hectolitres via la télé parce que “c’est bête donc ça détend”. Je ne sais plus depuis quand j’ai remarqué que mon espace public était peu à peu rogné par la pub, partout, tout le temps, de plus en plus visible et remuante et le moindre espace libre, on va y coller une opé de street marketing pour “faire le buzz”. Je ne sais plus depuis quand faire le buzz est devenu un objectif, un St Graal à atteindre, quitte à faire de la merde. Parce qu’il paraît que peu importe que l’on parle de toi en bien ou en mal… Je ne sais plus depuis quand je suis méfiante envers les hommes, que je ne peux plus lire qu’une femme a été assassinée sans penser immédiatement qu’elle a été tuée par son compagnon ou ex compagnon. Et malheureusement, les faits me donnent trop souvent raison.

Manifestation pour dénoncer les féminicides

Je ne sais plus depuis quand nos avoirs définissent notre être. Je ne sais plus depuis quand paraître est le but ultime, qu’un peu de maquillage sur nos vies médiocres fera de nous des gens enviables, peut-être même des influenceurs, comme on dit. Peut-être que tout ça me pète à la figure depuis que j’ai perdu la naïveté enfantine qui met toujours une joli patine d’espoir sur les faits. Peut-être qu’avec le filtre grossissant des réseaux sociaux, on ne peut plus faire comme si ça n’existait pas. Et ce même si je reste toujours estomaquée par la bêtise de certains, toujours à imaginer des complots sur tout, à avoir des explications délirantes, des propos hors de propos, justement. Peut-être qu’on a toujours été con, toujours à imaginer le pire, l’explication la moins rationnelle mais nous, on voit la lumière contrairement aux moutons, là, ceux qui croient ce qu’on leur dit. 

Les moutons

Est-ce qu’on s’inquiète pour rien ? Est-ce que l’idiocratie est l’état naturel de l’Humain, qui s’imagine Dieu mais qui n’est finalement qu’un crétin qui a juste eu la bonne idée de se mettre sur ses deux pattes ? Oui mais… et le progrès ? Est-ce que ce progrès, cette innovation qui procure des heures et des heures d’onanisme à nos start-up nationalistes forcenés n’aurait pas dû nous sortir de là ? Est-ce que le fait d’avoir un savoir accessible à deux clics n’aurait pas dû nous apprendre à se renseigner mieux, à se nicher avec délice dans une bulle de savoir ? N’aurait-on pas dû arriver, depuis le temps, à un niveau de conscience et de savoir supérieur, comme dans les meilleurs films futuristes où des extraterrestres bienveillants parce que plus développés viendraient nous sauver les fesses avec leur science ? Je trouve ça vertigineux, voire franchement ironique, que tout ce progrès qui aurait dû nous faire… progresser, justement, est en train de nous condamner. Sérieusement, j’ai l’impression que chaque avancée devient désormais une nouvelle épée de Damoclès au dessus de notre tête. Et on nous raconte encore que c’est la science qui va nous sauver du réchauffement climatique, pas de panique. 

Vous devriez regarder Snowpiercer avant de balancer n’importe quoi dans l’atmosphère. Je dis ça… 

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