Une fois n’est pas coutume, je vais rebondir sur un truc qui vient de se produire car je commence à réécrire en temps réel ou presque. Donc vendredi, me promenant sur Twitter, je tombe sur un fil rigolo de Laelia Veron sur l’aspect politique de la presse people. Ah bon, c’est politique ces torchons, là ? Force est de constater que… oui. Et très normatif, aussi. Et ce de façon si insidieuse que ça peut en être très dangereux.
Longtemps, j’ai lu la presse people. En rentrant le week-end ou en vacances chez mes parents, c’était l’une de mes premières activités et ce jusqu’à mes trente ans, environ. Surtout Voici que je trouvais un peu rigolo dans ses jeux de mots foireux ainsi que Closer pour lequel j’ai écrit une courte chronique. Ce qui est drôle, pour l’anecdote, c’est que je leur ai écrit huit chroniques, exactement, en 2010. Depuis, toutes les semaines, je reçois leur magazine gratuitement. Je le reçois TOUJOURS car quand j’ai déménagé sans leur laisser d’adresse car je ne lisais plus leur prose, ils m’ont retrouvée. Ils m’ont cherchée pour continuer à m’envoyer un magazine gratuitement, c’est fou, non ? Du coup, on le laisse à l’entrée de l’immeuble, il disparaît en quelques minutes. Bref, je lisais la presse people mais le divorce a eu lieu.
Qu’est-ce qui m’a saoulée ? Tant de choses. Leur grossophobie naturelle (hé, regardez, Britney Spears est grooooooossse) leur homophobie latente (“Amber Heart avait mauvais genre avant, elle était bi”. Vraiment lu, oui), les paparazzades organisées, le snobisme, le mépris… Bref, ça me fatiguait de voir se dessiner entre les lignes les contours d’une société pseudo proprette où la moindre faute de goût est raillée, le moindre bourrelet exhibé avec force de ricanement… mais où les nez poudrés ne sont relevés qu’au détour d’une petite blague gentillette. Voici, c’est la population de Neuilly sur Seine mais dans sa version la plus cliché. Parfois, j’ai cru y déceler des héroïnes (au féminin, oui, car les femmes sont très sévèrement étrillées par cette presse qui est obsédée par la cellulite alors que celle-ci n’est qu’une construction machiste), des résistantes discrètes qui profitaient à mort du système. Je dois confesser que j’ai beaucoup misé sur Nabilla, je l’imaginais bien plus fûtée et rusée qu’elle ne semblait l’être, jouant les ravissantes idiotes pour faire sauter la banque et adresser un immense fuck à cette masse bourgeoise qui se gausse de la stupidité du bas-peuple. A peu près. Bon, je crois qu’il est temps d’admettre que j’ai pas tout à fait misé sur le bon cheval… même si elle a bien fait son beurre juste en capitalisant sur son image mais je vais avoir beaucoup de mal à conserver dans la liste de mes héroïnes une femme qui a planté quelqu’un, quand même.
Bon, ok, la presse people n’aime pas les gros, les vulgaires… et les femmes, de façon générale. Mais est-ce pour autant politique ? Ah mais carrément ! Je ne sais pas trop depuis quand nos amis politiques prennent la pose dans Paris-Match, Gala et consort pour nous jouer la petite histoire du couple propret et sans histoires. La presse people nous raconte l’histoire que ces grands qui nous gouvernent ne sont pas différents de nous finalement. Ils mangent des cordons bleus et de l’omelette, du quinoa et je suppose que si je cherchais, j’en trouverais bien un qui boit un bol de chocolat le matin pour nourrir l’enfant au fond de lui. Bon, évidemment, ces gens-là sont comme nous mais dans des baraques ou appartements fastueux et pas meublés chez Ikea, s’il vous plaît. Après, moi, j’ai toujours trouvé le style Empire trop pompeux et prétentieux à mon goût*. La presse people est totalement un outil de communication de tous ces gens qui veulent nous faire croire qu’ils ne sont pas hors sol (alors que leur fauteuil vaut une année de SMIC mais passons).
Mais surtout, nos politiques n’échappent plus aux paparazzades. Alors je ne suis pas sans savoir qu’une paparazzade ne se fait pas forcément au détriment des paparazzés. Parlons donc de ce couple qui nous est apparu à la lumière du jour suite à une “paparazzade” quelques mois à peine après l’élection de l’homme du couple que l’on appelait désormais M. le Président. Ah non, non, je ne parle pas de l’homme au scooter et aux croissants, François Hollande, mais de celui d’avant. Sarko et Carla sont à Disneyland, souvenez-vous… Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que cette sortie à Disney était la seconde sortie publique de Nico et Carla, ils s’étaient déjà baladés main dans la main dans les chemins de Versailles (le château, hein), aux alentours de la Lanterne où Sarko avait pris ses quartiers. Mais vu que tout le monde s’en foutait, Carla a pris les choses en main et organisé cette petite paparazzade à Disney, histoire que l’on sache. Ensuite, on a eu le voyage en Egypte avec les photos les plus glaçantes du monde. Puis des tas et des tas de reportages sur leur vie de couple, encore récemment… La presse people est une arme redoutable en cela qu’elle raconte la vie de nos grands vu par le trou de la serrure… trou complaisamment montré par lae maître.sse de maison pour monter à quel point iel est normal et qu’on peut voter pour lui car ses intérêts sont les mêmes que les nôtres. Après tout, quelqu’un qui aime les chats ne peut pas être une mauvaise personne**
Maintenant, filez lire le thread de Laelia, il est hilarant.
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PS : ah, si j’avais le temps, je créérais tellement un blog d’analyse de journaux people… J’ai toujours considéré que ça en disait très long sur la société qu’ils prétendent espionner.
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* Je suis infoutue de savoir à quoi ressemble un meuble “Empire” pour de vrai.
** J’adore les chats mais moi, j’ai grandi avec l’Inspecteur Gadget donc le chat est l’animal des méchants de l’histoire. Déso, pas déso.