Tu ne partiras pas

Je ne comprends pas les gens. Pendant des mois, Vanessa m’a encouragée à aller voir ailleurs si j’y étais et à présent que je le fais, elle décide de ne rien faire pour me faire partir plus tôt, au contraire. Je crois que c’est précisément à ce moment là de l’histoire que j’ai compris : elle est tarée.

Plus que folle, ce qui ne veut rien dire en soi, Vanessa est surtout ivre de son propre pouvoir et décide de faire payer quiconque semble remettre en doute son poste. Genre Maëlle. Alors comprenez que Maëlle n’a jamais été frontale vis à vis de Vanessa, elle n’a jamais repris ses compétences en cause mais elle a quelques velléités. Je vous avais parlé du début du drama en septembre, quand Vanessa a réussi à la soumettre de façon crade. Puis il y a eu la chute. Des remarques incessantes et dégueulasses sur les qualités professionnelles de Maëlle genre des critiques sur la forme, pour l’essentiel. Le fond, nous savions tous que Vanessa ne maîtrisait pas. D’où les “tes pres’ ne sont pas modernes” elle savait très bien qu’elle n’avait aucune légitimité à m’attaquer sur ma façon d’écrire, par exemple… Maëlle navigue au bord de la rupture. Parce qu’autant on s’en prend tous plein la gueule, autant c’est la plus à bout. Pas forcément la plus sensible : dans le trio des victimes (Maëlle, Loïc et moi), je ne suis la plus forte que parce que j’ai un orgueil de merde et une colère immense. Je me souviendrai toujours d’un déjeuner où nous étions tous les trois et que les deux autres pleuraient. Moi, j’ai eu envie de jeter mon plateau au sol en hurlant tellement j’étais ivre de fureur. Comment on en arrive, là, putain. Comment on en arrive toujours là vu que les managers sont quasi toujours de sales manipulateurs ? Bref, Maëlle était à bout parce qu’au boulot, elle était acculée, qu’elle se tapait plus d’une heure de trajet pour venir, que son mec était dans une situation compliquée, qu’elle avait un enfant. C’est son corps qui a lâché le premier. Lombalgie aiguë, on la perd pendant trois mois.

Bref, moi, je démissionne au retour de Maëlle qui pleure en l’apprenant. Parce que j’ai interdiction de le dire pendant plus d’un mois mais je m’en fous, tout le monde est au courant en réalité. Une des seules à ne pas être au courant, c’est Ludovica qui m’annonce sa propre démission (nous étions en fait tout à fait au courant l’une pour l’autre mais nos relations étaient devenues inexistantes, seul Loïc faisait le pont entre nous). A la réunion d’équipe suivante, j’apprends donc que Ludovica qui a démissionné après moi, partira avant. Le foutage de gueule est total. Mais bon “on n’arrive pas à te trouver un remplaçant”. Un indice chez toi : si tu cherches pas, tu trouves pas. Je  n’ai jamais vu d’annonces pour me remplacer… Ni moi ni Maëlle qui, à la grande non surprise générale, a démissionné à son tour. On était une paire, on a toujours su que le départ de l’une entraînerait celui de l’autre. Bref, alors que Ludovica parade, j’en chie des ronds de chapeau tellement j’ai à faire. Vanessa ne m’épargne rien : elle fait exprès de ne pas hâter mon départ et quand elle m’annonce enfin une date, elle “oublie” de prévenir les RH. Evidemment, je partirai donc sans mes papiers et mon chèque. 

Mais le pompon va être mon pot de départ, son ultime crachat à la figure… mais cracher dans le vent, c’est risquer de se reprendre son mollard dans la tronche.