Piétons, rebellons-nous !

Il y a une activité qui me rend toujours de bonne humeur, m’allège et me permet de m’évader dans mes pensées : la marche. Je pourrais écrire des articles et des articles sur les bienfaits de la marche, je le ferai sans doute dans mes petits carnets. Mais si la marche me met globalement de bonne humeur, je ne suis jamais à l’abri d’un petit coup de sang dû à des usagers à roues indélicats. Voitures, scooters, vélos, trottinettes… bref tous ces usagers plus rapides qui ne respectent pas tes espaces.

Je pourrais vous faire une encyclopédie de toutes les fois où je me suis agacée d’un passage piéton pas respecté. Mieux les fois où je me suis faite insulter car je m’imposais sur un passage piéton. Mais que dit le code de la route sur les passages piétons ? "Tout conducteur est tenu de céder le passage, au besoin en s'arrêtant, au piéton s'engageant régulièrement dans la traversée d'une chaussée ou manifestant clairement l'intention de le faire ou circulant dans une aire piétonne ou une zone de rencontre." Sachez donc, messieurs dames les conducteurs moisis que refuser une priorité aux piétons est passible de 6 point de perdus et surtout une amende de 135 €… mais bon, si les conducteurs indélicats étaient sanctionnés, depuis le temps, ça se saurait. En attendant, le saviez-vous, 46% des piétons tués étaient sur des passages piétons… Il y a les vélos aussi. Pour aller au travail, je passe sur un pont au trottoir étroit bordé de bacs de fleurs très en forme. Régulièrement, je dois m’écarter dans les fleurs pour laisser passer un vélo préférant ne pas passer sur la chaussée car c’est dangereux (ce qui est vrai). Mais ça me saoule de devoir me frotter à tous ces pistils juste parce que ces personnes qui ne sont pas sur leur voie foncent en s’imposant d’autorité. Pareil : je veux bien partager la voie mais SIGNALEZ-VOUS quand vous arrivez par derrière au lieu de forcer le partage. Vous n’êtes pas censés être là et vu que je m’écarte des fleurs (je suis allergique à la nature), je ne peux pas deviner qu’un vélo arrive à mes côtés. Vous me mettez en danger… mais si vous chutez côté route, vous êtes décédé.

Les piétons sont les usagers de la route les plus fragiles et rien n’est fait pour nous mettre en sécurité. Déjà, le trottoir, c’est une vraie course d’obstacles entre les scooters qui se garent là, les terrasses, panneaux de commerce, on a même parfois des voitures. Et puis les trottinettes, évidemment. Je hais viscéralement ces foutues trottinettes en libre-service (et idem pour les vélos hors Velib genre les vélos Uber). “Ah mais elles ont plus le droit d’être garées sur le trottoir”. LOL comme on disait en 2005. Ca va être très simple. Ces trottinettes ne sont pas la propriété de leurs utilisateurs donc il s’en foutent. Basique, simple, simple, basique (j’ai toujours pas écouté cette chanson). A l’époque des Autolib, je les ai empruntés quelquefois, surtout pour notre déménagement, et elles étaient toujours d’une propreté douteuse. Avec parfois des déchets dans les vide-poches des portières. Si ça ne leur appartient pas, les gens s’en foutent. Et encore, je dis ça, quand je vois une voiture posée comme ça :

Je me dis que son ou sa propriétaire s’en fout de récolter quelques rayures… 

Parce que je vous jure que la clé me démange de plus en plus. Une vilaine rayure dégueulasse et hop. Et les trottinettes, là… je commence à les jeter au sol hors de la trajectoire des piétons mais j’ai de plus en plus envie de me balader avec un petit canif (ou éventuellement un coupe-ongle bien puissant). Un petit coup sur le fil électrique et fin de la blague. Je ne suis pas pour les dégradations à la base, pas du tout même mais à un moment, vu que tout le monde s’en fout, faut taper où ça fait mal… au porte-monnaie. Peut-être que quand la facture des réparations sera trop élevée, Lime finira par arrêter de nous polluer avec ses véhicules qui ne servent à rien… Et non, on ne les jette pas à la flotte (canal ou Seine) car les batteries lithium, c’est pas terrible niveau pollution. Sinon, je pense aux autocollants “garé comme une merde”, jouer avec du rouge à lèvres aussi (y en a des pas chers chez Kiko, allez pas ruiner votre rouge Chanel ou YSL ou ce que vous voulez sur le pare-brise d’un connard).

Alors j’en entends qui s’outrent “non mais ça va pas, casser ou abîmer, c’est mal”. Ah, c’est vrai. Mais mettre la vie des autres en danger par flemme ou égoïsme, c’est mieux ? Non parce que le fait de devoir descendre du trottoir car un connard y a vu une place de parking, c’est pas optimal pour mon espérance de vie… Ah, les trottinettes et les vélos, ça n’empêche pas de passer ? Et bien, vraie histoire : dimanche dernier, je me balade vers Bastille dans une rue au trottoir étroit (ça aussi…) quand, face à moi, un aveugle. Qui bute contre une putain de trottinette posée en plein milieu du trottoir puis sur un panneau… et qui finit sur la route. Je n’ai pas croisé une personne avec une poussette mais j’imagine bien la scène… J’ai aussi le souvenir d’une trottinette planquée derrière un arbrisseau bien feuillu, pile sur le passage de vélos qui ne pouvaient la voir avant de se décaler dessus. Ces foutus comportements de connards égoïstes mettent les autres usagers en danger.

Alors il est peut-être temps de reprendre les espaces qui sont les nôtres. Encourager les indésirables à aller voir ailleurs. Sans mettre les autres en danger, allez pas faire un croche-patte à un vélo empruntant le même trottoir que vous. Alors que les municipalités devraient encourager la marche comme moyen de parcourir de petites distances (ou le vélo sur des espaces intelligemment partagés), personne ne fait en sorte que les zones piétonnes soient respectées et sécures pour les pédestres. Et j’envisage très fort de créer un compte Twitter de piétonne pour démontrer l’enfer et les risques que l’on prend au quotidien. On ne sait jamais, peut-être que des conducteurs ou trottineurs flemmards mais pas méchants réfléchiront à deux fois avant de mettre les piétons en danger malgré eux...