Jour J de mon entretien, j’ai vraiment à coeur de réussir pour réaliser mon nouveau rêve du mois : devenir responsable éditoriale blog avec plein de pigistes blogueuses sous mes ordres.
Un croissant et un retard
Arrivée une heure en avance à Lavande sur Seine où se situe le siège de TGGP car j’avais peur de la facétie des bus, je vais prendre un café dans un bar du coin avec un croissant. Je note les dernières idées, relis mes notes. En fait, j’avais oublié mon livre donc je n’avais vraiment que ça à faire. C'est l'heure, je pars fièrement au siège de TGGP. Je suis accueillie par l’assistante qui me propose un café en attendant que Jeanne ait fini le comité de rédaction du mardi matin. Après m’avoir laissé poireauter 20 mn histoire que je capte qui est la cheffe, l’assistante me fait enfin pénétrer dans le bureau de Jeanne à qui je serre la main. Poignée de main faiblarde de son côté, je ne suis pas très fan mais soit. Je m’installe, sors mon carnet et là, elle me regard et me dit : « Bon, alors ? ». Heu… Elle ne me présente pas le poste ? Elle ne me parle pas de ses attentes ? Non, ici, y a que moi qui parle, jette toi dans la fosse aux lions ma fille.
Prêcher dans le vent
Pendant 30 bonnes minutes, je lui explique donc ce qu’on pourrait faire. Mais je la perds très rapidement quand j’évoque la possibilité de rémunérer les blogueuses. En fait, quand je dis possibilité, je devrais dire obligation. Mais c’est normal aussi. On demande à des nanas de créer un contenu, contenu qui pourrait idéalement se retrouver même dans le magazine et elles feraient ça par amour du journal et contre un abonnement ? Non mais non, on ne veut pas les rémunérer. J’insiste sur le fait que bon, une blogueuse influente se fait entre 300 et 600 euros le billet sponsorisé mais non, non, non. A la fin de l’entretien, j’ai droit à un « non mais de toute façon, ça va être compliqué » puis un « mettez moi tout ça par écrit, merci ».
J'enrage
Je repars de là avec une vague envie de pleurer. Non, ça ne s’est pas bien passé. Hier encore, le projet était super urgent. Ils ont fait un pont d’or à Adèle pour l’embaucher mais quand une de leur employée arrive avec en main un projet élaboré en interne, il n’y a plus ni urgence ni budget. J’enrage. Et je commence avoir la légère sensation que Jeanne Baron ne m’aime pas et qu’il y avait une légère hostilité dans son attitude. Mais je me raisonne : une directrice de publication n’a pas une demi-heure à une heure à perdre à écouter une nana déblatérer dans le vide, non, ça ne se peut pas. Et puis j’ai le soutien de Louise, même si elle vient de partir en congé maternité. mon big boss qui ne me connaît pas a donné son accord. Simon me taquine sur le fait que je vais piquer le boulot pour lequel la stagiaire a postulé. Sans jamais avoir eu de réponse, d'ailleurs... Car pour lui, c’est évident que je vais avoir ce poste.
Un dossier ficelé avec amour...
Je m’applique donc à faire un beau power point résumé de ce que j’avais raconté avec même captures d’écran des sites concurrents pour donner une idée, des bonnes idées, des écueils à éviter. Ceci étant, suite aux conseils d’une bonne amie, j’enlève finalement la page des bonnes idées à développer pour la garder sous le coude et ne pas tirer de suite toutes mes cartouches. In fine, je rends un dossier de 30 pages. Je n’ai jamais eu de retour.
Toujours pas mon heure
Mais l’aventure TMF- blogueuses ne va pas s’arrêter là et une fois de plus, je vais me sentir merveilleusement exclue et inutile. En attendant, je sens que la Baron ne m’aime pas et d’après Simon et Gabriel, elle doit avoir du mal avec les gens de caractère. Je n’apprendrai que plus tard que le problème venait d’ailleurs…