Car l’un peut décider d’en finir avec cet épisode alors que l’autre est trauma à vie. La semaine dernière, j’ai découvert l’histoire d’Hoshi, jeune femme qui subit un harcèlement violent et massif car elle a embrassé une danseuse sur scène. N’oubliez jamais que ce sont les LGBTQI+ qui en font toujours trop, hein… J’avais totalement raté cette histoire à l’époque mais ce qu’il s’est passé lors du procès et les prises de parole de Hoshi, la harcelée, et Maël, le harceleur, m’ont paru souligner avec une très grande acuité le problème d’égalité entre bourreau et victime.
Le harcèlement en ligne va très bien, merci
Le harcèlement en ligne est une plaie mais on est loin de s’en débarrasser. Avec le troll en chef à la tête de Twitter par exemple, sale temps pour… euh bah tous ceux qui ne se situent pas à droite, voire extrême-droite. Yeaaaaah… On est précisément dans une séquence médiatique où on a coup sur coup une jeune fille qui s’est suicidée suite à un harcèlement massif organisé sur Facebook et le procès du seul mec arrêté dans l’affaire Hoshi. Car sur les personnes identifiées, c’était le seul majeur et qu’il avait lancé la meute sur elle en donnant la méthode à suivre. Et on n’oublie pas le suicide de Mavachou non plus. Mathilde, aka Hoshi, a refusé de se rendre au tribunal, effrayée à l’idée de rencontrer son bourreau. Qui n’a pas daigné faire le déplacement car “il est passé à autre chose”. Ah bah oui, ça, c’est un luxe de bourreau de “passer à autre chose, voyez-vous”. Parce que Mathilde, elle, elle est traumatisée à vie.
La peur au ventre
Si elle ne s’est pas présentée à l’audience, Mathilde a écrit une lettre où elle explique son drame depuis trois ans. Elle a reçu des milliers de messages de menaces, incluant viol et meurtre, bien évidemment. Un flux ininterrompu puisque les mecs se créaient des comptes en boucle pour ne pas la lâcher. Trois ans plus tard, elle avoue ne pas oser sortir dans la rue seule des fois que. Elle a déménagé car il était trop facile de rentrer chez elle par effraction... On en est là. Oh, oui on sait “non mais ce sont que des gosses, ils feront rien, elle se fait des films”. Ouais, c’est vrai que cette typologie de mecs là, on sait bien qu’ils ne sont pas du tout dans la surenchère… Jamais, quelle idée. Donc nous avons une femme traumatisée qui sait qu’une seule et unique personne va un peu payer pour son enfer alors qu’il y en a des centaines dans la pampa, tranquille.
Harceler parce qu'on est en période bof, sérieusement ?
Et en face, son bourreau qui ne vient pas car “il est passé à autre chose”. Oh, évidemment, on a eu tout le couplet à base de “je vivais une période difficile”. Bah moi, quand je passe une période difficile, je fais des bracelets brésiliens, des bagues en perles ou je dors mais je ne menace personne de viol ou de meurtre juste parce qu’elle a fait un geste qui ne me plaît pas. Cette excuse du “j’allais pas bien” mais allez vous faire cuire le cul, sérieux. Des gens qui ne vont pas bien, il y en a des millions et des fois pour des raisons bien plus graves que les vôtres. On se transforme pas tous en harceleurs pour autant, hein. Mais ce luxe de balayer cette histoire d’un “mais c’est bon, je suis passé à autre chose”, je la trouve si insultante.
La dépression au bout de la route
Parce que là, la victime, elle est censée faire quoi ? Vous imaginez ce que c’est de vivre pendant trois ans la peur au ventre dès qu’on sort de chez soi ? Trois ans de vie foutus ? La dépression forcément au bout de la route ? Et encore, Hoshi n’est pas une inconnue. Et face à ça un “je suis passé à autre chose”. Comment ne pas avoir envie de mettre le feu après, franchement ?
Pourquoi tant de haine, franchement ?
C'est fou cette inconséquence. J'ai toujours détesté les phénomènes de meute. Ah oui, c'est facile de s'en prendre à quelques dizaines ou centaines, bien planqués derrière son écran, à rigoler de la situation. Ce n'était rien, une bêtise. Une connerie d'ados. Ça me paraît fou quand on voit toutes les histoires de harcèlement et les préventions mises en place… Comment le message ne passe toujours pas ? J'ai toujours du mal avec la méchanceté, essentiellement parce que je ne la comprends pas. Évidemment, j' ai été jeune et conne aussi. Moi aussi, j'ai rigolé quand le souffre-douleur s'en prenait plein la tête. Surtout si la curée était lancée par lae prof… Mais détester quelqu'un au point de consacrer tant de temps à lae pourrir. Qui plus est quand on ne lae connaît pas. Je ?
Peu cher payé
Ce coup-ci, le petit con a pris 8 mois avec sursis dont 2 fermes. C'est peu cher payé pour 3 ans de vie gâchée mais ça lui mettra peut-être un peu de plomb et d'empathie dans la tête. Qui sait, même des membres actifs du 18-25 peuvent changer.