Phrase prononcée quelque part en novembre 2021 par l’atroce M. Gamblois après avoir assassiné un presta et ma pomme lors d’un meeting. Je m’étais notée de faire un article dessus parce qu’on va toucher du doigt ce qui m’exaspère particulièrement dans la vie à savoir “être un parfait trou du cul et arriver à se dire que c’est une qualité”. Ou quand tu te montres insultant et que tu traduis ça par “on ne pratique pas la langue de bois”.
Moi je suis cash
“Ah mais moi, je suis honnête, je dis ce que je pense alors forcément, ça ne plaît pas”. Ah, la fameuse personne cash qui, sous couvert de ne pas vouloir mentir, va vous insulter gratos. Un peu comme dans cet épisode de Tutotal où une fille insulte sa pote sous couvert de “véritable amitié où on se dit tout”. Alors oui mais… est-ce qu’il y a vraiment besoin de tout se dire et de cette façon-là. Je me souviens d’une fille qui n’arrêtait pas de me donner des “conseils” coiffure qui m’iraient mieux “parce que t’es ronde et du coup, faudrait pas te coiffer comme ça”. Alors certes, la rondeur, ça peut être factuel. Quoi qu’à l’époque, je l’étais pas tant que ça mais cette personne avait quelques obsessions sur son propre poids. Mais surtout… ok, tu trouves que ma coiffure ne me va pas mais t’ai-je demandé quelque chose, en fait ? Si moi, elle me convient, pourquoi tu viens me donner un avis non sollicité ? Surtout qu'une fois, je sortais littéralement de chez le coiffeur...
"J'ai le droit de critiquer d'abord"
Je vois beaucoup ça sur les réseaux sociaux où les harceleurs et leurs amis viennent te chanter qu’ils ont le droit de critiquer le physique d’une personne vu qu’elle s’expose. Si c’est une influenceuse beauté et mode, c’est limite s’ils viennent pas te dire qu’elle a dessiné elle-même une cible sur sa tête. Alors oui, il y a certains looks ou certains maquillages que je trouve, mmm… compliqués à assumer, dirons-nous. Des tenues que je n’aime pas, des marques que je sais être problématiques pour des personnes de taille standard avec du fric, des modes qui me chiffonnent. Mais pourquoi j’irais dire à une personne qui est contente de son petit outfit ou de sa mise en beauté que vraiment, c’est pas le pied ? A un moment, il n’est plus question d’honnêteté ou d’une absence de langue de bois. On oscille entre méchanceté et cruauté. Et si toi, derrière ton écran, tu adores te moquer des influenceuses mode/beauté, oui, tu fais de la merde. Arrête ça et trouve-toi une activité plus saine. Genre piler tes rognures d'ongles.
Mon pouvoir, c'est vous humilier
Dans le cas de Gamblois, c’était un foutu délire de complexe de supériorité. Le mec devait se branler la nuit en pensant à tout le pouvoir qu’il avait, ohlala. Il adorait humilier les gens, je n’ai pas d’autres mots. Et de ce que je vois sur LinkedIn, le turn-over s’accélère. On en est déjà à la deuxième personne sur mon poste. Je suis partie y a un an et demi, oui. Et le pire, c’est que sa petite phrase de merde, là, sur la langue de bois, il l’a sortie dans un petit ricanement, après 20 minutes après nous avoir expliqué que nous étions nuls. Il a vraiment dit nul. Il l’a tellement répété qu’on ne peut pas prétendre à la maladresse. Il adorait le dire, d’ailleurs, en toutes circonstances. Enfin, quand il dit “nous”, comprenez tous sauf lui. Parce que y a des années, on était number one. Alors déjà, je pense que c’est faux mais surtout… Comment je suis censée réparer des années de mauvaises décisions en deux mois. Et quand je dis “je”, ça s’applique à toute l’équipe, en vrai.
Démotiver efficacement ses troupes
“Ah bah tu préfères être hypocrite, alors ?”. Non, je préfère être intelligente et/ou empathique, selon les cas. Une personne aime une tenue qui, selon moi, ne lui va pas ? Et bah, je la laisse faire puisqu’elle, elle est contente. Je ne suis pas contente du travail d’un prestataire ou un membre de mon équipe ? Et bien au lieu de le braquer, je vais mettre le doigt sur ce qui ne va pas pour voir comment on se sort de là. Ah oui parce que, plot twist, ne “pas manier la langue de bois”, curieusement, ça motive peu les gens à bosser pour vous. Perso, un client comme ça, mais jamais il est prioritaire dans ma to do. Et surtout, je ne sors pas d’un pouce de ce qui m’est demandé. Zéro excès de zèle. Et si je vois un truc qui ne va pas mais sur lequel je suis pas censée bosser, compte pas sur moi pour le relever. Non parce que chez Sunlight, par exemple, j’avais une cliente cool. J’ai vu que son analytics donnait des mesures incohérentes, j’ai un peu fouillé pour comprendre et je l’ai informée en lui suggérant d’investiguer deux ou trois paramètres avec son équipe data. Oui, j’ai pris une heure que je n’ai pas passé sur autre chose mais elle était contente. Ca, c’est ce que je fais avec un client que j’apprécie. Un client à la Gamblois, je fais le strict minimum et il perdra des opportunités d’évolution. Ma version du crachat dans le café.
On peut aussi faire preuve d'intelligence
En vrai, c’est une question d’intelligence sociale. Gamblois n’en avait aucune. Apparemment, il était pareil à la maison. Du coup, son fils était un incompétent de première qui se faisait virer de tous ses jobs et a fini prématurément en CDI chez Papa. Ce qui ne l’empêchait pas d’être lui-même un trou du cul hautain et méprisant. Je vous jure, y a des familles, on est contents de pas en faire partie. Le mec se la racontait Steve Jobs du 78 mais sa boîte n’allait pas fort et le fort turn-over de ses équipes empêche toute progression. Mais le mec est ivre de pouvoir. On est tous nuls, c’est bien connu. Enfin, je sais pas mais à un moment, le seul dénominateur commun entre toutes ces personnes… c’est toi ! Vraiment, tu es sûr que tu vas continuer à insulter tout le monde comme ça et te raconter que parler franc, c’est une qualité. Yeak…
Parle mieux
Moralité : parlez bien aux gens, ça peut être d’une grande aide dans la vie. Ca évitera que les personnes qui sont dans votre camp vous savonne la planche tellement ils vous détestent. Et apprenez aussi que votre avis, surtout négatif, est fort dispensable. Vos considérations esthétiques, parfois pétées, n’ont vraiment aucun poids face au plaisir d’une personne de porter telle tenue, telle coiffure ou tel maquillage. Ou de chanter telle chanson, etc. Si votre retour n’apporte rien de constructif, vraiment, oubliez-le. Et quand je dis constructif, on soigne la forme aussi. Bisous !