Le monde n’est pas un vaste terrain de drague

J’avais annoncé lors de mon dernier article que j’allais revenir sur l’histoire de la soirée sans hommes et des commentaires énervés de ces messieurs sur la question. Et bien, c’est maintenant ! Donc rappel des faits : le Parisien réalise une petite vidéo sur une soirée dans un bar “interdite aux hommes”. Gna gna gna sexisme, gna gna gna “on est le centre du monde, comment osez-vous ?” Et surtout gna gna ga “vous finirez seule avec vos chats”. Y en a même un qui a décrété qu’il valait mieux sortir en club échangistes. Elles au moins, elles étaient ouvertes, bla bla bla. Je vous jure que je l’ai lu. Et c’est là qu’on aperçoit un énorme différence entre hommes et femmes : eux veulent pécho, partout, en toutes circonstances. Alors que nous…

J'avais prévu de passer la soirée avec ma gang

Quand j’étais au lycée, j’avais une pote qui adoraiiiiiiiiiit se faire draguer. Du coup, quand je sortais avec elle pour boire un verre ou je ne sais quoi, y avait toujours un risque de se retrouver avec un mec qui poppe de nulle part. Mais moi, je m’en fous de lui, en fait. Surtout quand, pas de bol, c’était après moi qu’il en avait. J'étais pas venue pour ça... Je me souviens aussi d’une fois aussi où je vais boire un verre avec des copines. A un moment, des mecs nous demandent s’ils peuvent s’asseoir à côté de nous. Heu bah, la table est libre, faites bien ce que vous voulez. Ce n’est qu’après que nous avons compris qu’ils voulaient nous draguer. Je veux dire après leur avoir collé un vent monumental car on était repartis à discuter entre nous sans plus les calculer.

On sort sans vouloir se faire tringler

C’est un peu con mais quand je sors avec ma gang de filles, c’est pas pour (me faire) draguer. Déjà, je le répète car je le dis souvent, y a des contextes. Parfois, je sors avec mes potes par pur plaisir, car on a envie de prendre un verre. La plupart du temps, on a des choses à se raconter. Mais parfois, c’est une rencontre pour oublier une mauvaise nouvelle. Une rupture, un souci au travail, un deuil… Aussi incroyable que ça puisse paraître, les raisons que nous avons de sortir et de nous retrouver sont multiples, pas toujours liées aux hommes et notre envie de copuler avec un random guy qui sent la bière. J’aime pas la bière. 

Un terrain de chasse géant et perpétuel

En vrai, les hommes ont l’air de penser que chaque pas dehors est fait pour choper. Peu importe qui. Y a qu’à voir les articles qui vous expliquent comment draguer une meuf qui fait tout et n'importe quoi. Même une femme qui écoute de la musique. De façon générale, importuner quelqu’un, c’est pas ouf comme entrée en matière. Et venez pas pleurer si un “mais comment savoir qu'elle est pas intéressée ?” Soyez juste attentifs au langage corporel. Si la meuf ne vous rend pas vos regards voire qu’elle les évite quand elle a remarqué que vous la regardiez… lâchez l’affaire. Elle ne veut pas être abordée. Déjà idéalement, ce serait cool d’en rester là. Mais le pire, c’est que malgré tout, vous y allez. Peut-être qu’elle est myope, qu’elle vous a vu sans vous voir, qu’elle est timide. Bon, tout ça, c’est du gros bullshit mais soit. Si on vous dit non… n’insistez pas, bougres d’âne ! Et nous insultez pas non plus...

Baiser même une femme évanouie

En fait, c’est assez fou ce réflexe de “drague” en toute circonstances. Et quand je dis drague, je veux dire “tentative de tirer son coup, même si elle n’est que vaguement consciente”. Une journaliste canadienne avait écrit un très bon article sur le sujet y a quelques années, expliquant que plus elle était visiblement pompette dans un bar, plus des hommes se pressaient autour d’elle pour lui en payer un autre eeeeeeeet… Y avait une caméra cachée du même genre avec une femme qui faisait semblant d’être totalement déchirée et des mecs qui commençaient à vouloir la rabattre chez eux. Y a pas longtemps non plus, un mec de téléréalité qui voulait niquer avec une fille à ¾ inconsciente. Tirer son coup à tout prix, quelles que soient les circonstances. Tant pis si elle est évanouie. 

Pas de walk of shame chez les hommes ?

Alors que l’équivalent féminin n’existe pas. San parler d’abus sexuel, je n’ai jamais entendu parler d’un walk of shame masculin. Vous savez, cette “marche” du lendemain, quand tu rentres chez toi un peu défaite et un peu piteuse pour avoir couché avec un mec franchement nul. Alors qu’un mec qui couche avec une femme qu’il trouve pas terrible, il va l’afficher sur un groupe de mecs de peu de qualité qui adorent se moquer de leur proie. Parce qu’être une ordure, c’est l’histoire de leur vie.

On peut pas juste être pote ?

Même juste l’amitié, c’est pas concevable. On entre dans la fameuse friendzone ! le nombre d’histoire de mecs amoureux de leur “meilleure amie” qui vont chialer en mode “mais je suis gentil, pourquoi elle tombe pas amoureuse de moi ?” Parce qu’on n’envisage pas les relations avec les autres comme une longue liste de partenaires sexuels potentiels. Franchement, même célibataire, j’avais des amis mecs hétéros avec qui j’aimais passer du temps mais je n’envisageais pas plus. Et ce n’était pas grave. Parce qu’il existe tout un tas de relations à avoir avec les autres, y compris ceux qui pourraient être sexuellement compatibles avec nous. Le sexe n’est pas l’alpha et l’oméga. On a le droit de sortir sans même envisager de rentrer accompagnée. Et franchement, les mecs, vous devriez y penser, c’est assez reposant. En plus, ça vous évitera d’être énervés car on n’a pas voulu de votre Saint Pénis.