Ce qui tuera l’Humanité : le populisme

Ohlala, ce titre grandiloquent, dis donc. Alors oui, ça peut paraître un peu péremptoire mais c’est quelque chose que je pense vraiment. Que je ressens, plutôt. Surtout depuis l’élection de Javier Milei. Un mec que personne n’attendait mais qu’on aime bien comparer à Donald Trump ou Javier Bolsonaro, pour vous donner une idée. Même si, depuis son élection, on a eu droit à pas mal de vidéos de ces “meilleures” sorties. Evidemment, il est contre l’avortement et surtout climato-sceptique. Et là, je me dis “on va tous crever”.

On sait pour le réchauffement climatique...

Je sais que le réchauffement climatique est un phénomène complexe dont on a du mal à saisir tous les tenants et aboutissants. Et je sais aussi qu’on confond souvent météo et climat. Vous savez, les fameux “ah ouais, le réchauffement climatique alors qu’il a neigé en avril. Triple lol, quoi”. Personne ne parle comme ça, certes, mais vous voyez l’idée. Sauf qu’un épisode neigeux ne pèse rien face à une tendance. Les phénomènes climatiques sont de plus en plus violents. Ca se voit à l’oeil nu, j’ai envie de dire. Des canicules de plus en plus récurrentes avec des records de chaleur qui tombent partout. L’année 2023, typiquement, est une année de tous les records. Y a un vrai travail de vulgarisation qui est fait et malgré tout…

Il va falloir faire collectivement des efforts

Alors évidemment, y a une rengaine que peu veulent entendre. Si on veut empêcher, ou du moins limiter, la catastrophe, va falloir faire quelques concessions. Moins de bagnole, moins d’avion, moins de viande, moins de pétrole. Alors oui, sur le papier, ça fait chier. Moi aussi, j’aime le rôti de bœuf et voyager. Il y a tant d’endroits que je serais curieuse de voir de mes yeux. Sauf que va falloir se calmer un peu. La viande, c’est assez facile. On n’en achète plus. Je n’en mange plus que chez mes parents s’il y en a quand j’y vais et parfois au resto, et encore. Les voyages, je devrais terminer 2023 sans avoir pris l’avion. Alors que je vis désormais à Bordeaux et que si je veux aller à l’est, genre à Lyon, y a peu d’alternatives. Oui, il y a un bus mais est-ce que plusieurs heures de bus, boosté au diesel, sont moins polluantes qu’un vol en avion ? Je ne sais pas. Déjà que la voiture peut être vite plus polluante qu’un avion, surtout quand on est seuls dedans. Comme la plupart des automobilistes, en fait. La voiture, là, je peux faire ma maline. De chez moi à mon boulot, j’en aurais pour 20 mn porte-à-porte en moyenne. Je préfère me taper une heure de transport. Littéralement, une heure. Voire plus si le tram ou le train sont en retard. Mais je le fais. Essentiellement parce que je n’aime pas la voiture, ok. La plupart des trajets en voiture pourraient se faire autrement. Et avant de pleurer sur les enfants, gna gna gna, ma besta qui a une fille de 4 ans l’amène en bus à l’école tous les matins. C’est pas compliqué. Et pour les courses, on les fait à vélo avec de supers sacoches. Pensez-y…

C'est pas nouveau, le réchauffement

Bref, personne ne veut faire d’efforts, même les plus simples. Et commencez pas à me parler de personnes à mobilité réduite. Déjà, personne ne demande d’efforts à ces populations et surtout, on sait très bien quand le sort des plus faibles vous intéresse, hein… Toi, par contre, qui prend ta voiture pour un trajet inférieur à 2 km, qui ne prend personne en charge et qui n’a rien de lourd à transporter, bouge ton cul. Petons ou vélo, voire trottinette des enfers, choisis ton camp. En plus, une petite dépense physique avant d’aller travailler, je te jure que ça booste. Le réchauffement climatique, j’en ai toujours entendu parler. On a l’impression que c’est le sujet des dernières années mais pour consommer beaucoup de dystopies, y compris celles des 70s, je vous garantis que le réchauffement climatique était déjà un sujet. Soleil vert, Logan’s run, Ecotopia… Ces films et ce livre ont été produits avant ma naissance et y avait déjà cette notion de terre devenue hostile à l’Humain. Sauf que le récit médiatique n’est pas celui-là. Déjà, on a une passion pour faire passer les écolos pour des illuminés anti-science ou je ne sais quoi. Alors oui, il y en a quelques uns, il y a des liens parfois avec des trucs ésotérico-merdiques. Mais il y aussi une vérité tangible. Quand on parle des barrières qui tombent les unes après les autres, c’est pas une connerie new age… 

La réussite, c'est niquer le climat

Pourquoi ce populisme climato-sceptique marche ? Parce qu’on ne veut faire ni effort ni concession, ok. Le modèle capitaliste nous a expliqué que la réussite, c’est avoir plein de voitures et voyager tout le temps et loin. La globalisation rend normal le fait qu’un employé puisse traverser la moitié du globe pour des meetings qui auraient pu se tenir en visio. Voire ne pas se tenir du tout mais ça, c’est un autre sujet. J’ai moi même pris l’avion pour un week-end à Montréal ou à New-York. Bon des week-ends de 5 jours mais quand même… Donc la décroissance semble entrer en contradiction totale avec ce que l’on nous a appris. Surtout qu’on vit dans une sphère de perpétuelle tentation. Entre nos voisins et amis qui vivent “le voyage de leur vie”, à en croire leurs photos Insta, les pubs qui te proposent un pull à 7,99 € made in China, les smartphones coûtant un smic qui sortent chaque année une nouvelle version “encore plus mieux, tu vas voir”. Et puis le fait aussi qu’on ne voit pas pourquoi on ferait un effort alors que les autres ne le font pas.

Mais non, y a pas de menace climatique, tkt

Mais surtout, je vois le discours climato-sceptique comme une promesse. Celle que tout va aller bien et que la menace n’est pas réelle. La vraie menace, ce sont les immigrés et il suffit de les faire partir pour que tout aille mieux. Ce qui est drôle, c’est que dans un sens comme dans un autre, suffit de consulter les chiffres pour voir que tout est faux. Cependant, le populisme a un goût de régime miracle. En tant que femme, je suis sans cesse ciblée par mille produits qui vont me faire mincir sans que je ne fasse rien. Thé miraculeux, crèmes qui effacent la graisse, appareils qui te musclent pendant que tu manges ton pot de glace, gaines qui te font perdre 30 kg instantanément. Note pour la gaine : apparemment, ça affine la silhouette mais vos organes internes ne vont pas kiffer… Bref, tout un tas de baguettes magiques pour me faire perdre ces kilos superflus qui me pourrissent la vie. Sauf que, plot twist… si ça marchait, ça se saurait. J’en ai testé, des conneries du genre. Et la seule chose qui fait perdre du poids, c’est… le déficit calorique. Le régime quoi. Ou l’équilibrage alimentaire, appelez ça comme vous voulez. La baguette magique n’existe pas. Ni sur les bourrelets, ni sur le climat.

On perd le temps qu'on n'a pas

Sauf qu’avec la clique Trump-Bolsonaro-Milei et d’autres, on perd du temps. Surtout qu’on ne parle pas de petits pays qui pèsent peu dans le bilan carbone. Les scientifiques tirent tellement la sonnette d’alarme que la poignée est cassée mais on ne fait rien. On se dit que demain, on aura trouvé la solution. Des avions à l’hydrogène, des centrales nucléaires qui se montent en trois mois. Demain, demain. Sauf que moi aussi, demain, je vais faire plein de choses. Pourquoi se tracasser puisque la technologie ou Dieu nous apportera la réponse, hein ? Ce populisme nous tuera, c’est tout. Et on remerciera bien les différentes générations de politiciens corrompus, autoritaire, condescendants… qui ont fait le lit de ces politiciens là. Ah oui parce qu’au grand procès de qui nous a foutu dans la merde, faudra pas oublier LR où je crois que chaque figure du parti s’est mangé un procès pour malversation ou détournement de fonds. Le PS qui oublie qu’il est de gauche (petite gauche) dès qu’il s’agit de gouverner. Quant à Macron, il est tranquille en train de faire la courte-échelle à l’extrême-droite.

Les riches crèveront avec nous

La seule chose qui console, dans tout ça, c’est qu’ils crèveront en même temps que nous. Car oui, y a bien que dans la SF que les riches peuvent fuir dans l’espace en attendant que ça se tasse ou pour trouver une nouvelle planète.