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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Quand tu lâches l’affaire

Publié le 19 Novembre 2019 par Nina in chef toxique, le travail, le travail est une humiliation

 

La révélation m’est venue un vendredi matin. Je marchais pour aller au boulot, à deux à l’heure, la boule au ventre, même si Michel n’était pas là. C’était peut-être le lendemain de l’heure et quart d’humiliation à base de “c’est débile ce que tu as fait”. Soudain, j’ai vu clair : Michel me pourrira toujours. Quoi que je fasse. Il ne retiendra que ce qui est branlant pour me le jeter au visage. A l’impossible, nul n’est tenu… Je vais donc me retirer.

Alice fait une révérence dans Alice aux pays des merveilles

Le soir, j’annonce la nouvelle à Victor qui est limite heureux. Je suis en souffrance depuis des semaines, j’ai de la colère et de la rancoeur, on va arrêter. Je réfléchis donc à mes différentes options. Et je remets mon CV à jour car je ne compte pas moisir. J’ai tout prévu. Il va y avoir deux possibilités : je trouve ailleurs, je démissionne, préavis d’une semaine et j’en profite pour prendre un peu des vacances. Au pire, je ne trouve rien et j’attends un mois avant la fin de ma période d’essai. Je vais voir la RH et je mets un peu un ultimatum sur la table. Si je démissionne, je n’ai qu’une semaine de préavis. S’ils mettent fin à ma période d’essai, je fais un mois et je touche le chômage. Ils n’ont rien à justifier donc franchement, c’est du gagnant-gagnant.

Choisir entre plan A et plan B

Je n’aurais pas cru me retrouver aussi vite à rechercher du taf. Et en 6 mois, j’avais oublié le cauchemar que c’est : tant de candidatures sans réponse. Sans exagérer, j’avais fait un excel de mes candidatures. Sur la vingtaine envoyée, j’ai eu deux pistes sérieuses avec entretiens, trois ou quatre mails automatiques. Et le silence absolu du reste. Non mais vraiment, programmez un “on a reçu, si t’as pas de news de nous d’ici trois semaines, c’est mort”, c’est infernal de ne même pas savoir si notre CV a été reçu… Surtout que si le poste me botte vraiment, je vais légèrement insister. Mais je ferai peut-être un prochain article sur la recherche d’emploi. J’en avais fait une série chez les vingtenaires à l’époque mais je pourrais remettre mon travail sur l’ouvrage.

Chercher un emploi

Comme je n’en ai désormais plus rien à faire, je ne dissimule pas mes intentions. J’en parle à trois personnes, au moins : Violette, Aurélien et Marine. Qui est Marine ? Je ne sais plus quand on a commencé notre roman d’amitié mais on s’est rapprochées à l’automne. Elle fait partie d’une équipe un peu particulière dans notre pôle, pôle dirigé conjointement par Pascal, mon parrain et Ségolène. Ces deux derniers se sont lancés dans une guerre contre Michel qu’ils détestent de toute leur âme et ils refusent de se retrouver sous ses ordres. Il y a ainsi un bilan mi annuel d’organisé pour Pascal et Ségolène qui seront évalués par Rémi le DG… et Michel. Je n’ai jamais su exactement ce qu’il s’était passé mais ce fut sanglant. Il faut dire que Michel a commis une erreur fatale : il a agressé verbalement Ségolène. L’appelant à 8h du matin, il lui demande si elle a fait un truc, elle lui répond que pas encore “quand je demande quelque chose, j’attends que ce soit fait rapidement” (j’ai eu droit à la même phrase). Ségolène, c’est un soleil, un chou à la crème. Quand elle fait sortir le Kraken, c’est que ça va mal. Donc c’est la guerre ouverte. Un midi, Pascal, Ségolène et Marine déj’ ensemble et se lâchent un peu sur Michel quand Pascal déclare “n’empêche, nous, on se plaint mais imaginez la pauvre Nina…” et Marine de lâcher “Ah ben elle en peut plus, elle est en train de chercher ailleurs”.

Une femme avec une loupe

Dans mes précédents tafs, quand je décidais qu’il était temps de naviguer ailleurs parce que j’étais un peu vénère contre ma boîte ou parce que j’avais une boss toxique, je ne me cachais même pas. Il était assez aisé de savoir que j’avais un entretien genre les jours où j’arrivais sapée comme jamais et que mes horaires étaient suspectes (arrivée tardive, déjeuner très long ou départ tôt). Après tout, j’avais décidé que l’histoire était terminée, pourquoi insister. Evidemment, cette stratégie ne m’a jamais rien rapportée. On est dans un milieu où il existe mille bons petits soldats. Alors si on s’accorde à me dire brillante, je sais que je suis chère et pas hyper malléable non plus et surtout, nul n’est irremplaçable. Donc en général, il ne se passait rien de plus, personne n’était surpris quand je remettais ma lettre de démission, fin de l’histoire. Mais là, ma stratégie de répandre la rumeur que je voulais partir (enfin, rumeur, non, c’était vrai) a été payante. Car Pascal a vu en moi l’ultime missile pour dégommer Michel et j’allais me prêter au jeu. Avec un grand enthousiasme et surtout grande nécessité.

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