Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

De l’instabilité professionnelle

Publié le 26 Novembre 2024 par Nina in Changer de travail, Démission, Chef toxique

Juin 2024. Assise devant ma psy du travail, je lui raconte que je suis encore tombée sur un fou incompétent et que je ne sais plus quoi faire. Fuir Robert ? Pour le moment, j’ai la côte mais je n’ai aucune envie de lui donner ma force de travail, je le déteste. Ma psy, la tête froide “oui mais ça fait moins d’un an que vous y êtes, il faut rester car vous allez faire peur aux employeurs”. C’est vrai. Sur mes 17 ans de carrière, à part un job de 4 ans, je bouge tous les un an et demi, deux ans. Instable ? Peut-être mais tout n’est pas de ma faute.

La démission en toute décontraction

Oui, je suis une salariée qui s'ennuie vite

Avant de vous écrire que tout est de la faute du monde du travail et de ses salauds de patrons , je vais balayer devant ma porte. Je suis quelqu’un qui s’ennuie très vite. J’ai toujours de prime abord une exaltation de la nouveauté et une fois que ça commence à rouler tranquillement, j’ai des envies d’ailleurs. Systématique. Alors oui, mon job ne me nourrit pas intellectuellement et oui, je pourrais me bouger un peu plus pour choper un job dans un métier un peu plus passion. Même si les métiers passion, attention au risque de burn-out et/ou d’amère désillusion. Mon métier m’ennuie mais il me fait vivre et je pense qu’il  y a plus pénible en matière de job alimentaire. Après, j’aimerais un métier un peu moins “stressant pour rien” parce qu’on ne sauve pas des vies mais qu’en parallèle, on n’est pas des magiciens. Et puis le consumérisme, c’est de la merde.

Faire de la pub en ligne

Bosser pour des fous furieux

Donc, oui. Sans dire que je me mets en condition d’échec, je ne me mets clairement pas en position de m’épanouir. Mais un boulot, ce n’est pas juste des tâches, c’est aussi un environnement. Et dans certaines boîtes, l’épanouissement est de facto annihilé par une mauvaise ambiance. Typiquement Epicea où il n’y avait d’autres choix que de plaire aux Thénardiers pour survivre. Ce n’était pas mon cas et j’ai l’absolue certitude que si je n’avais pas demandé ma rupture co au moment où je l’ai demandée, elle m’aurait été proposée six mois plus tard. Chez Robert, c’est la même salade. Tu lui plais, t’es relativement tranquille. Sinon, crains le courroux. A grands coups de mails écrits en rouge, majuscule et gras. Non, je n’exagère pas.

Patron tyrannique

Rester sur le bateau du capitaine ivre ?

Alors forcément, j’ai pas trop envie de rester là-dedans. Déjà parce que j’ai pas envie que Robert puisse se raconter qu’il gère bien son business. Il paraît qu’il aime se présenter en gestionnaire façon "bon père de famille". Le père de famille qui élève ses enfants à coup de ceinturon, alors… Quand il était venu à Bordeaux pour des “explications” pour le moins houleuses, il s’est planqué derrière moi en mode “si, ça marche, regardez Nina.” Alors que j’ai bien ouvert ma gueule, en plus. Robert est un capitaine ivre qui est en train de mener son bateau vers l’iceberg en rajoutant du lest à droite, à gauche pour bien déséquilibrer le tout. Limite, le mec serait capable d’ouvrir un hublot à la première voie d’eau. Je n’aime pas Robert, personnellement et professionnellement. Je lui souhaite sincèrement la faillite. Et peut-être quelques hémorroïdes. Oui c’est mesquin mais je vous jure qu’il mérite. Je ne crois pas en sa vision des choses, à son organisation du travail. Sur Indeed, sur l’approbation du PDG, je mettrai une gigantesque croix rouge.

Péter les plombs au bureau

Laissez-moi vous expliquer pourquoi je veux partir

Le souci, c’est que ça, ça ne se voit pas sur mon CV. Sur mon CV, sur les expériences que j’ai laissées, y a Vinyl : 2 ans. Epicea : 1 an et demi. Vinyl 2 : 6 mois. Et ma boîte actuelle à qui il faut que je trouve un nom : un an et deux mois. Et oui, j’ai viré Sunlight parce que j’avais rien à dire à part “je me suis barrée au bout de 6 mois de copier-coller d’annonces toute la journée car j’avais mieux à offrir”. Mes départs se justifient : Vinyl 1 et 2 : pas de missions. Epicea : je voulais descendre à Bordeaux. Et maintenant boîte sans nom : Robert est fou… Ah non, c'est pas ça que je dis. J'explique "parce que j’étais venue faire autre chose et que les missions que l’on m’a imposée ne me conviennent plus". 

Faire des claquettes

Compétence : supporter les chefs tyranniques plus de 3 mois

Et oui parce qu’il est mal vu de dire que Robert, le père Gamblois ou Solène de Sunlight étaient de mauvais managers. Toxiques pour ces messieurs, incompétente et immature pour madame. Si on s’épanche trop sur ce qui ne va pas, on passe pour quelqu’un de négatif. Même quand ton PDG t’appelle la veille de ton embauche pour te dire qu’il n’a pas eu le temps de virer la personne que tu vas remplacer et que tu dois mentir à tout le monde. “Oui, ok, c’est pas ouf pour l’intégration mais vous êtes un peu trop négative quand même”. Mais je suis censée tirer quoi de positif là-dessus ? “Ecoutez, j’ai réussi à rester à bosser un an et trois mois avec un maxi trou du cul incompétent qui avait des idées arrêtées à l’absurde, je sais faire preuve de résilience”. Parce que c’est vraiment ce que j’ai retenu d’Epicea : je peux tenir plus d’un an dans une boîte toxique… Mais j’y allais que deux fois par semaine.

Rester zen même face à un patron trou du cul

Pourquoi je veux quitter mon job ? Parce que je kiiiiiffe ta boîte

Je sais que le monde du travail est hypocrite mais là, ça m’a toujours exaspérée le “faut pas dire du mal de ton ancien employeur”. Mais tu te doutes bien que si je veux partir, c’est pas juste pour tes beaux yeux, si ? Franchement, le manuel du parfait candidat, c’est vraiment un précis de manipulation. Il ne faut pas dire du mal de ton actuel employeur, il ne faut pas dire que tu cherches un meilleur salaire. Idéalement, il faut faire la roue à ton potentiel futur employeur en lui disant, des étoiles dans les yeux, que sa boîte est ton entreprise rêvée. Alors que tu ne la connaissais pas y a quelques jours.

Des étoiles plein les yeux

L'interdiction de se plaindre sous peine de passer pour une personne pénible

Dès lors, le candidat qui change régulièrement de boulot devient suspect. Encore une façon de soumettre le salarié. Subis parce que si tu bouges trop, on va soupçonner que tu es soit incompétent, soit casse-couilles. On va trembler dès que tu vas parler de ce qu’il s’est mal passé. Alors que bon, je pensais qu’on avait droit à un peu de compassion quand on tombe sur un PDG/CEO/Fondateur qui aime beaucoup virer les gens et se torcher avec le droit du travail. Qui compense sa grande incompétence par son fric, souvent hérité… Mais non. Il faut que tu souris poliment en expliquant que tu adores ton job mais que tu en as fait le tour et que tu es à la recherche de nouvelles perspectives. Vous allez me dire que raconter ce que l’on a vécu sans détour permettrait d’éliminer les boîtes toxiques. Mais parfois, le désir de fuir, de choper un job plus peinard ou juste plus de sous, est le plus fort. Bah oui, quitte à se faire rouler dessus, autant en tirer quelques bénéfices pécuniers.

Commenter cet article