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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Le courage de s’arrêter

Publié le 10 Décembre 2019 par Nina in le travail, le travail est une humiliation, chef toxique, burn out

 

Depuis que j’ai mis les pieds dans le monde du travail, j’ai compris un truc essentiel : ce n’est que de la manipulation. Et une des manipulations classiques, c’est de fantasmer sur “ceux qui ne foutent rien” et que l’on doit juger lourdement. Comme par exemple ceux qui se font arrêter pour burn out, t’auras toujours quelqu’un pour dire que c’est un peu abusé. Tu rajoutes à ça tous les articles et reportages sur les “faux arrêts de travail", ça culpabilise sec. Pour le plus grand plaisir du patronat.

La division des salariés pour mieux dominer

Je n’ai jamais su m’arrêter. J’aurais dû le faire à l’époque de Pubilon, 9 ans plus tôt et il y avait comme une cicatrice un peu gênante. J’aurais dû en prendre un aussi à la grande époque de la tyrannie de Vanessa, un peu en même temps que Maëlle, histoire que ça interpelle un peu. Mais à chaque fois, je m’imaginais chez un généraliste qui me regarderait un peu avec une moue pleine de jugement. Je vous rappelle que je suis une abonnée aux rhinopharyngites, le truc qui te flingue de ouf mais pour lequel on t’arrête pas car “t’es pas malade”. Alors ouais, j’ai pas de fièvre mais je suis tellement claquée que je n’arrive même plus à fermer la bouche, bon sang ! Bref, je ne voyais qu’une perte de temps.

La rhinopharyngite chez l'adulte

Mais là, Pascal est derrière moi et il m’encourage. Je lui promets de régler ça après la pres du lundi. Et Michel allait encore m’encourager, malgré lui. Le vendredi, j’avance sur ma pres mais je dois partir à 17h pour prendre le train. Juste avant de partir, j’envoie donc la pres à date, non finie, en précisant que je devais partir prendre le train et que je craignais que le wifi ne me permette pas d’envoyer la pres avant mon arrivée tardive à Toulouse (et j’avais raison, au passage). J’explique qu’une slide où le texte est surligné en jaune n’est pas écrite et qu’il ne faut pas faire attention à la forme, c’était juste des notes tapées à la va-vite. A peine ai-je coupé mon mail que Michel m’appelle sur mon 06. Une fois, deux fois, trois fois. Je ne réponds pas car je sais qu’il va me prendre la tête (pour mille et unes raisons à la con) et j’ai pas envie de m’afficher dans les transports. Aurélien m’appelle à son tour “y a Michel qui te cherche”. Ok, j’ai prévenu le mec que j’étais partie, il décide donc de me harceler puis d’emmerder mes collègues au cas où. Connard, connard, CONNARD.

Eteindre son téléphone

J’arrive à la gare dans un état de stress lamentable et là, ça en est trop. Je file sur doctolib et prend rendez-vous chez un généraliste pour le lundi soir. Le fait de prendre rendez-vous m’empêche tout recul ou renoncement. S’il y a un truc à retenir de cet article, c’est ça : prenez rendez-vous en avance, ça ne marche pas de débouler dans une salle d’attente en se rongeant les sangs en attendant un créneau dispo. Vraiment, prenez rendez-vous, vous ne pourrez plus reculer.

La salle d'attente du médecin

De toute façon, Michel a rajouté une petite lichette de caca, au cas où. Le samedi (déjà), je me connecte à ma boîte mail pour envoyer le doc tout beau tout propre, mail de Michel “la pres est bourrée de fautes d’orthographe”. Pardon ? Pardon ? Tu me dis ça à moi ? J’ai un orthographe quasi irréprochable, je fais très peu de fautes. En relisant la pres, j’en ai trouvé trois… toutes sur la slide “note” où j’avais précisé de ne pas faire attention à la forme. Sur les trois, je compte un point virgule à la place d’un point et une phrase inachevée en fait. La messe est dite. Même Vanessa n’a jamais eu l’audace de me reprocher mon orthographe alors que c’était son arme favorite (alors qu’elle même, sur les deux slides qu’elle a écrites en deux ans, elle arrivait à en faire).

Me voici donc chez le médecin et je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. La journée avait été compliquée, j’étais débordée et n’avait pas eu le temps de manger. Même pas de boire, j’étais déshydratée. Allez, dix jours d’arrêts. Je demande de revenir un jeudi (Michel étant là les mardis et mercredis) pour que le message soit sibyllin. Dix jours. J'arrive à négocier dix jours sans voir mon tortionnaire. 

Prescription arrêt maladie

Je demande quand même des anxiolitiques en prévision de mon retour. Car je savais que j'avais enclenché quelque chose. Restait à découvrir quoi.

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