Cet article sera placé sous le signe ACAB. Je pense que si vous avez encore un semblant d’estime pour nos forces de l’ordre, c’est que vous baignez en plein syndrome de Stockholm. Ou que vous êtes très à droite mais je vois pas ce que vous faites sur ce blog, du coup. Vous savez, je suis une citoyenne en colère. Depuis 2012, peut-être 2013, j’ai sans doute été un peu dans le déni. Mais quand je vois des flics tabasser des manifestantes pacifistes, j’ai le feu de la colère qui ronge mes entrailles.
Alors avant de poursuivre, je vais formuler un truc. Le seul truc à retenir de l’article : si vous vous considérez comme féministe ou même sympathisante féministe, vous n’avez pas le droit de voter pour la LREM. Sinon, déso mais vous serez un.e parfait.e social-traître. On ne peut pas voter pour des gens qui tabassent des femmes et viennent justifier ça d’un “elles n’étaient pas au bon endroit”. Hein Mme Schiappa ? Grande cause nationale mon cul, ouais.
Je ne comprends pas. Je sais que je suis une jeune (ahem) idéaliste. J’ai parfois tendance à me croire dans le camp du bien mais… putain, vous avez vu la gueule du camp d’en face ? On crache à la gueule d’une gamine de 16 ans qu’on aime même représenter en train de subir les derniers outrages, on mutile à tour de bras et maintenant, on frappe des femmes en toute décontraction. Franchement, j’essaie parfois de faire l’exercice intellectuel de voir les choses de l’autre côté du prisme mais j’ai assez du mal à me mettre dans la peau d’un spray de merde issu d’une gastro explosive. Je ne vois vraiment pas dans quel univers ce qu’il s’est passé samedi soir peut être légitimé. Franchement, sur le coup, je me suis dit “ah ouais, ok, ils vont trop faire genre que c’est une initiative de Lallement qui est out of control et qu’ils joueront la carte de la pureté” mais même pas. A dire vrai, à l’heure actuelle, j’ai la nausée à l’idée que Buzyn, remplaçante de l’infortuné Griveaux, puisse faire 17%... c’est plus du masochisme, c’est carrément du syndrome de Stockholm.
Dimanche, nous avons affronté la pluie avec mon adoré pour marcher pour mes droits. On avait prévu ça la veille, je lui avais expliqué en long, en large et en travers que ça ne craignait rien. “Tu comprends, ça dégénère pas les manifs féministes, regarde le 25 novembre”. Quelle blague, putain. Franchement, j’y suis allée pas sereine. En sortant du métro, on est tombés direct sur la flicaille. Franchement, je suis blanche et sapée comme la meuf CSP+ lambda que je suis : les flics ne devraient pas me trigger. Mais toute la manif, je les guettais. Quand ils nous ont contenu sur le pont permettant de compacter la manif (ou je ne sais quoi), j’étais à la limite du PLS. J’en suis là, oui. J’ai une peur du flic alors que je ne fais rien de mal. Je ne considère même pas que je manifeste, là, je marche pour mes droits. Je ne devrais pas avoir peur de ça. Surtout qu’à côté de ça, entendre des centaines de voix flûtées entonner un “on manifeste pour toutes les femmes du monde” qui s’élève entre les beaux immeubles parisiens, quelle beauté, mon Dieu. Je suis triste de penser que certaines de mes soeurs ont préféré passer leur tour, des fois que. Je ne leur reprocherai pas, moi-même, j’ai vraiment hésité. Je suis pas sûre que mes yeux convalescents (lasik) soient super ravis de se frotter aux lacrymos, voyez… Mais j’y suis allée, malgré la pluie et mes yeux fragiles parce que, justement, on peut pas se laisser intimider. C’est bien joli la punition dans les urnes mais les politiciens, c’est comme les voyants, ils lisent des tas d’histoires différentes avec juste trois ou quatre cartes. C’est jamais leur faute, à l’arrivée.