Ou plutôt pourquoi ? C’est un article qui me chatouille depuis des mois et des mois et je me dis que c’est le moment parfait pour vous soumettre ma réflexion sur le sujet. Vu que les prochaines élections auront lieu en mars, nous serons ici dans une discussion pure, je ne défends personne. D’ailleurs, je l’ai déjà dit mais moi, j’ai atteint le point “pourquoi voter”. Et si je le fais, pour qui ?
Longtemps, j’ai été naïve. J’ai cru que voter changeait la donne. C’était quelque chose de très important pour moi, autant un droit qu’un devoir, surtout que je suis une femme… Bla bla bla. Vous connaissez la chanson. Et puis, on a eu la trilogie de l’enfer. Sarkozy, Hollande, Macron. Pas le même nom, pas la même étiquette mais la même énergie. Creuser la fracture sociale, diviser les Français, sortir quelques propos racistes quand on veut faire diversion. Démonter chaque acquis social, demander toujours plus aux plus modestes en préservant les autres. Je parle de la triplette de ses morts mais je crois que ce sont tous les politiques qu’on pourrait mettre dans une grande benne et hop, jetez-moi ça à la mer. Les partis ayant vocation à gouverner ne sont là que pour préserver les intérêts de la bourgeoisie qui lui rendra bien. Les classes populaires et les jeunes votent peu, pourquoi se préoccuper d’eux, après tout ?
Quand tu élimines les partis petit à petit
Donc, vous l’aurez compris, mon scope de partis éligibles se réduit à portion congrue. Il y a le NPA, la FI, éventuellement le PC. EELV ? Alors j’ai un souci avec EELV, c’est qu’ils n’ont cessé de me décevoir. J’ai voulu y croire. En 2017, je m’étais dit “allez, vote pour eux au 1er tour, t’aimes bien Duflot et Attard, ils disent des choses censées. Et puis peut-être qu’ils vont pas se vendre au PS à la première occasion”. Lolilol. Déjà, j’étais vraiment pas convaincue mais les gars y sont même pas allés. Localement, ça peut être intéressant, selon le candidat, je dis pas… Mais nationalement. Jadot, quoi… Quant aux autres. Le PC, c’est exactement la même. Autant j’aime bien Elsa Faucillon, autant sur certains sujets, hééééé… Quant au NPA, pas de critique en soi mais on va aborder la question du “vote utile” un peu plus tard.
Et la FI ? Oui, ça mériterait un paragraphe entier parce que j’ai la rage. D’un point de vue des idées, je suis clairement FI. J’ai même milité un temps là-bas. Le souci, c’est le parti. Enfin “le mouvement”. Autant vous dire qu’en tant que militante de base, mon rôle, c’était de distribuer des sandwiches et coller des pancartes. J’ai vraiment fait ça, oui. En soi, je ne fus pas gênée car j’ai jamais eu d’ambitions politiques mais mon mec et moi, on a vite compris que notre avis, tout le monde s’en foutait. Bref, entre le manque de démocratie en interne, les positions problématiques sur certains sujets et surtout l’indéboulonnable Mélenchon (69 ans… alors c’est toujours moins que Trump et Biden mais c’est pas terrible…). Bah déso, sans moi. Parce que j’ai pas la conviction que les idées seront appliquées, tout simplement.
Donc de prime abord, on partirait donc vers NPA. Un petit coup à l’extrême gauche au premier tour, abstention au second. Ah oui, l’arnaque du barrage républicain, j’ai déjà pas signé en 2017 donc là, y a même pas tergiversation. Sauf que… arrive la question du vote utile. Alors pas au niveau national, là, je parle plus local. En votant pour un parti qui n’arrachera pas un siège, je fais le jeu de qui. Pour illustrer mon dilemme, parlons des municipales 2020, les fameuses… Furieuse du maintien du scrutin, je ne voulais pas y aller, mon mec si. Car la question était “de qui fait-on le jeu en n’allant pas voter ?”. Car on savait que la participation serait extrêmement faible et que chaque voix pouvait compter. Jusqu’à la dernière seconde, j’ai hésité. Parce que c’est quoi le message que je voulais envoyer ? “Va te faire voir, Macron, ce scrutin n’aurait pas dû exister” ou “voici ce que je veux pour ma ville”. En général, j’ai tendance à considérer qu’utiliser un vote local pour exprimer une colère nationale est stupide. Après, pour moi, c’est facile, c’est jamais mon orientation politique qui est au pouvoir.
Et en vérité, pourquoi voter ? Vu que je ne crois pas que les politiques puissent améliorer le quotidien des Français, que la notion de solidarité est torpillée gouvernement après gouvernement. Que je vais choper le Covid parce que je vais devoir continuer à prendre mes RER parce qu’on a le gouvernement le plus incompétent d’Europe. Que j’en veux à tous ceux qui ont voté pour cet escroc en 2017. Que je savais que ça se passerait mal et que c’est encore pire. Je ne crois plus en ce personnel politique. Sans doute que mon côté bonne élève me pousse à poursuivre mon aventure électorale, élections après élections, pour voter blanc ou extrême-gauche en sachant que ça changera rien mais que c’est important. Histoire de légitimer ces grands bourgeois qui nous prennent pour des idiots et feront ce qu'ils veulent pendant cinq ans… Ah non, attendez… Cependant, la question reste. Si je ne crois pas que ceux qui nous gouvernent peuvent aider à atteindre le mieux, ne suis-je pas censée choisir le moins pire ? Je ne parle pas de Macron, il m'a toujours fait peur. Mais genre voter pour l'alliance de gauche bisounours qui se dessine ? Les EELV qui peuvent faire d'une ville un endroit plus propre, moins envahi de voitures et de pubs, par exemple ? Pas dans ma ville, EELV a fait liste commune avec le PS. On s'en sort pas !
Plus que jamais, il est temps que je me penche sur l’anarchie. Et sur les petites structures autonomes car je vous le dis, le salut viendra des petites organisations, j’en suis persuadée.