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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Comment je suis bloquée dans ma vie pro

Publié le 21 Avril 2021 par Nina in le travail est une humiliation, chef toxique, souffrance au travail

Parce que la perso, je vous rassure, ça va bien. Je le dis souvent, j’ai un point noir dans la vie : le travail. Faut dire que si je me retourne sur ma carrière, j’ai l’impression que j’ai passé 14 ans à fuir de tafs toxiques en tafs toxiques. Ce qui est drôle avec le recul (enfin “drôle”), c’est que je crois que le taf le moins pété que j’ai eu, c’est celui sur lequel j’avais écrit mon premier journal de démissionnaire à base “salut les nullos, je me casse”. J’aurais su… Et alors que je veux à nouveau me barrer de mon taf actuel qui est la synthèse du pire de ce que j’ai pu vivre… je suis bloquée.

Préparer son évasion... et caler

Il y a un mois, ma cheffe a démissionné. Et je suis bien dégoûtée car c’était ma besta de galère mais tel n’est pas le sujet. J’espère vous raconter bientôt, quand je me serais barrée. Ma cheffe ressentant une très forte culpabilité de m’avoir fait venir dans cette boîte me tance “donne-moi ton CV, j’ai une pote à Bordeaux qui va le faire circuler”. Ok ! Et je me dis “mais en fait, commence à chercher dès maintenant, trouve ta voie à Bordeaux ou en remote, c’est la mode !”. J’ai remis mon CV à jour, envoyé à ma cheffe, postulé à deux ou trois annonces et… rien. Rien de plus, je veux dire. Tous les jours, je vais sur LinkedIn, je regarde des annonces et j’ai envie de postuler nulle part. Parfois, je sauvegarde quelques annonces en mode “mais si, tente”, mais bof. Je me dis que je devrais aller sur Welcome to the jungle mais à chaque fois que je vois ces sourires figés et ses promesses de babyfoot et de jeudi afterworks, j’ai envie de pleurer. 

La dépression au travail

D'un enfer à l'autre

Parce que je ne vois que les vices. J’ai l’impression que toutes les boîtes seront nulles et que je fuis un enfer pour en retrouver un autre. On pourrait penser à de la parano… mais c’est juste mon vécu, en fait. J’ai vécu différents environnements de travail toxiques que je vais classer grosso modo en deux catégories :

  • la boîte moisie où même les murs doivent être toxiques (mon actuelle)
  • la boîte indifférente où tout se passe bien tant que tu tombes pas sur un manager toxique car personne n’a le temps de te protéger. Des comme toi, y en a 10 qui font la queue sur LinkedIn.

On va pas se mentir : la seule fois où une boîte est intervenue pour me débarrasser d’un manager toxique, c’est parce que celui-ci représentait une épine terrible dans le pied de la direction. D’ailleurs, c’était une constante que j’ai fini par remarquer dans cette boîte : on fait grimper des gens très hauts, on les laisse pourrir les équipes pendant un an puis on les vire. Entre temps, on aura traumatisé deux ou trois personnes, tout va bien.

La libération du freelanciat ?

Certains pourraient me rétorquer que si je suis traumatisée par le management, j’ai qu’à devenir freelance. Ah oui, j’avoue, j’ai pris plaisir à travailler de chez moi en leggins et sans soutif. Sauf que… je suis déjà pas toujours respectée par des collègues sous prétexte qu’ils sont N++ alors avoir ces mêmes personnes en clients, c’est tellement la garantie d’encore plus d’agressivité gratos. Et en double peine : des heures perdues en harcèlement de clients peu délicats pour se faire payer. Comment dire : oh non non non.

Non merci

Et j'en ai encore pour 20 ans minimum

Voilà, je suis traumatisée. Y a pas d’autres mots. J’ai plus confiance. La bienveillance au travail, je n’y crois plus. Pire : si une boîte me parle de bienveillance, je sais que ça cache un énorme loup. La preuve : ma boîte, on m’a dit le premier jour “y a personne de méchant ici”. Triple lol piqué. C’est l’empire de la toxicité et de la malveillance. J’ai eu la boule au ventre tout un week-end car je devais présenter un bilan trimestriel où les chiffres étaient bons mais je savais que le PDG avait décidé de m’en foutre plein les gencives malgré tout. Comment on prépare sa défense quand le contrat est rempli, franchement ? On pourra me dire que je suis mal tombée mais ça fait 14 ans que je tombe mal, à deux-trois nuances près. On pourra me dire que c’est mon milieu mais autour de moi, les burn-outs fleurissent plus vite que les cerisiers et ce ne sont pas des gens qui bossent dans mon milieu. Et j’en ai encore pour au moins 20 ans… Je vais pas tenir.  

 

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E
Je me retrouve tellement dans cet article... et les "mets toi à ton compte". Je suis au même stade de la réflexion que toi (oui depuis le temps que je te lis, je vais dire tu pour une fois). Est ce que je persiste dans mon domaine d'activité, celui qui en fait m'empêche de m'épanouir, est-ce que je plaque tout et par avec mes 4.88€ d'économies vivre dans une caravane en centre Bretagne ? Est ce que je patiente et j'attends que ma bonne étoile pointe son nez ? Difficile de continuer à croire en soi, à sa motivation au fond...
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N
Je suis toujours très partagée quand je lis ce type de commentaires. D'un côté, je suis "soulagée" de voir que je ne suis pas seule dans ce cas et de l'autre, ça me navre. Se réjouir qu'on soit tous dans la merde, c'est pas fou :D En attendant, je continue ma course en avant. Me revoici partie dans des sessions entretiens et j'ai pas trop l'énergie, je me rends compte.