Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Je n’y crois plus : éco-anxiété au maximum

Publié le 26 Juillet 2021 par Nina in écologie, cataclysme, fin de l'humanité

Je suis d’un naturel cyclothymique. Pas au sens clinique du terme mais je suis d’humeur changeante. Globalement joyeuse et optimiste mais parfois, je suis minée. Je me réfugie souvent dans le déni, je me dis que les choses vont forcément s'améliorer, qu’il peut y avoir une issue positive. Et pour certains trucs, oui, ça marche. Mais pas en matière d’écologie. Là, c’est foutu, on va périr noyé, brûlé ou étouffé par une trop grande chaleur. Je n’y crois plus. 

Les incendies ravageurs

Le monde en autodescription

Alors, certes, les actus ont été particulièrement anxiogènes sur le sujet. Et encore, on a “du bol”: entre le rififi du passe sanitaire et la bataille sanglante entre anti-vaxx et les autres, les JO, le covid et les inondations à droite, à gauche, on ne nous parle plus des violents incendies qui continuent de ravager le Canada. Cet exemple du Canada et son effroyable dôme de chaleur est assez symptomatique. On y pense et puis on oublie. La canicule, c’est horrible mais il suffit d’un début juillet morne et gris pour oublier le péril imminent. Et puis quel péril, en réalité ? C’est triste les forêts qui brûlent, les animaux qui meurent, les rivières qui embarquent des villages entiers mais c’est pas chez moi. Et puis les incendies, les inondations, c’est pas si nouveau. Y en a toujours eu, hein…  Ah bah oui, c’est sûr. A ce rythme, par contre... 

Inondations en Allemagne

Climato-scepticisme ou foi éperdue en la technologie

Le réchauffement climatique, c’est comme le covid. T’as beau prouver par A+B que c’est réel et que si on n’agit pas en amont pour juguler le problème, ça va mal se terminer. Un bon gros paquet de morts à la clé quoi qu’il en soit. On va avoir deux attitudes de déni, grosso merdo :

  • Les “ça n'existe rien” ou la variante “ça existe mais franchement, c’est rien.” La variante hardcore va évidemment nous proposer des théories farfelues de soumission de la population qui doit adopter certains comportements alors que la menace n’est pas réelle. Meh. 
  • Le “ça existe mais c’est pas grave, la science va nous sauver”. Soit la médecine, soit la technologie selon les cas. Sauf que, déjà, on n’a pas trouvé de technologie satisfaisante contre le réchauffement climatique, à peine quelques cache-misères. L'essence, c’est mal, vivent les voitures électriques ! Alors non. L'électrique est à peine moins pire. Déjà parce que la voiture a toujours des pneus, un truc très peu recyclé et un enfer si ça brûlé. Et puis sinon, les batteries électriques sont fabriquées à base de lithium… C’est pas la même pollution et, oui, la voiture électrique rend notre air immédiat plus respirable mais ce n’est pas une solution à long-terme. C’est pas en voyant midi à sa porte qu'on va résoudre un problème global.
Des pneus en feu

Je ne renoncerai pas à mon petit confort

Mais le souci, ce n’est pas que le déni. Non, non ! Il y a aussi cette volonté très forte de ne surtout pas renoncer à ses privilèges. Son petit confort. Je parle pas forcément d’écourter sa douche chaude de 2mn ou de ne pas tirer la chasse quand on fait juste pipi. Les efforts individuels ne pèsent pas lourds dans la balance même si… bah y a quand même quelques modes de fonctionnement à faire évoluer. Privilégier les transports en commun, le vélo, la marche ou même la trottinette (pas électrique…) à la voiture individuelle quand c’est possible. Envisager le covoiturage. Ne plus prendre l'avion pour de courtes ou moyennes distances. Ah, ça saoule, c’est sûr. Avec mon mec, on avait pour habitude de se faire 2 week-ends européens par an. Soit deux allers-retours en avion, sauf Bruxelles, Amsterdam ou Londres. On a décidé d'arrêter. Et ce avant le covid, évidemment. L'avion ne sera réservé qu’à un moyen ou long-courrier par an maximum.

La pollution des avions

Et si les pouvoirs publics pouvaient aider...

Alors vous allez me dire “mais là où je vis, y a pas de transport en commun. Moi, je veux bien aller à tel endroit en train car c’est pas si loin mais quelle galère ! “. Et oui car autant on peut adopter nos comportements, autant on ne peut pas toujours trouver une solution. Mes parents qui vivent dans une moyenne ville de province n'ont quasi aucun transport en commun. Un bus par heure avec un arrêt à 10-15 mn à pied. En fait, t’as plus vite fait d'aller en ville à pied (30 mn). Du coup, difficile de se passer de voiture, surtout pour ceux plus excentrés que mes parents qui n’auraient pas une bonne mobilté. C’est là qu’entrent en scène…  les pouvoirs publics ! Enfin que devraient entrer en scène les pouvoirs publics. Lors de la crise des gilets jaunes, le sujet initial était la hausse du coût de l'essence. Mesure présentée comme écolo par Macron. Comme toujours avec lui, quand il prétend que c’est écolo, pas du tout. Perso, je déteste la bagnole et je serais la première ravie qu'elles dégagent de nos villes. Mais ! Tu ne peux pas demander à des gens de ne plus utiliser leur seul moyen de transport. Et oui, plot twist, tavu. La hausse de l’essence pour encourager les citoyens à abandonner leur caisse ne peut avoir de sens qu’avec un maillage de transports en commun beaucoup plus dense. C’est plus facile de prêcher pour l’abandon de l’aviation domestique s’il était plus facile de rejoindre une grande ville à une autre grande ville en trois heures max. Et pas que Paris à une  grande ville de province. Quand je vois qu’un Bordeaux-Nantes, c’est 6h heures de train pour 3h30 de voiture, je m’étouffe… 

 

Vous savez pourquoi je pense qu’on va crever cuits à la vapeur ? Parce que les Etats ne veulent pas régler le problème. Investir dans les transports en commun ? C’est pas rentable, on s’en fout. Oui, on vend quelques TGV mais encore plus d’Airbus ! La pollution, c’est grave quand c’est toi, petit citoyen. Par contre, quand c’est Lafarge, on s’indigne trente secondes et hop, balayé sous le tapis. Instagram a même réussi à rendre trendy une plage ravagée par la pollution… Alors oui, c’est fort joli toutes ces couleurs paradisiaques, là. Mais vous savez ce qui est joli, aussi ? La datura. Une fleur fort sympathique qui peut vous tuer. Les Etats n’ont aucun intérêt à investir dans le développement durable, la réduction des gaz à effet de serre. Aucun intérêt économique, j’entends. Pourquoi, en France, on a un lobby du nucléaire très vénère qui mène une guerre sans pitié contre les éoliennes ? Parce que ça rapporte plus de vendre un EPR qu’une éolienne… D’autant qu’à ma connaissance, on n'en vend pas, des éoliennes. Alors oui, on ne sait plus les construire correctement, les centrales nucléaires, et les dernières expériences sont une pure catastrophe. Mais chut, ça fait marcher la caisse enregistreuse. Après, c’est pas comme si on était un pays à fort potentiel maritime et qu’on pourrait se spécialiser dans l’hydroélectricité. Hydroélectricité qui, en son temps, à faire rentrer le Québec dans une vraie petite révolution. Je dis ça, je dis rien et, surtout, je digresse.

HydroQuébec
Oui alors l'hydroélectricité au Québec est pas maritime, par contre, veuillez pardonner ce raccourci

Tous mes efforts sont vains

On est foutus parce que tous nos bons gestes ne servent à rien. Je prends des douches et pas des bains, je trie mes déchets, mon mec et moi ne tirons pas la chasse quand on se succède aux toilettes et qu’il n’y a pas grand chose à évacuer. On prend moins l’avion, on n’a pas de voiture. Et dans notre futur chez nous, on va pouvoir faire du compost. Plein d’autres trucs, je vais pas vous faire une liste à la Prévert. On n’est pas parfait (l’avion) mais on essaie de faire bien. Mais c’est pas ça qui va changer le monde. Je me dis que j’ai pas le droit de m’en foutre car une goutte d’eau, c’est toujours mieux que rien mais on ne changera pas le monde sans un engagement véritable des pouvoirs publics du monde entier. Et ça n’arrivera pas. Aucune technologie ne viendra nous sauver. Notre espèce va disparaître et on en sera les seuls fautifs. Pas faute d’avoir prévenu mais quand y a pas la volonté. Au fond, j’ai 41 ans, je devrais pas voir cette fin attendue ou alors à un âge où il est digne de tirer sa révérence. C’est quand je vois ma nièce de 9 mois, toute joufflue et souriante, que mon coeur vole en éclat. J’aimerais lui offrir un autre futur. Mais quand nos milliardaires vont cramer des litres d’essences dans l’atmosphère dans une fusée-bite, comment peut-on encore y croire ? 


 

Commenter cet article