Je suis fatiguéeeeeee en ce moment. Pas physiquement. Enfin si mais c’est pas le sujet, en fait. Je suis fatiguée, moralement, un peu triste. Parce que ça se déchire sec en France, dis donc. Pro-vax ou anti-vax, pro-passe ou anti-passe, on se fout sur la gueule… comme jamais ? Sur ce point, je doute mais ce clivage m’épuise et, une fois de plus, on compte les morts. En un, l’intelligence. En deux quelques relations amicales ou familiales ? Bref, le clivage ça me saoule car que d’énergie dépensée pour rien, Nan de Dieu.
Moi aussi, je juge
Je suis du genre à avoir des opinions. No shit Sherlock, je les écrits précisément sur ce blog… Des fois, celles-ci sont très fortes, irrémédiables, même. Je suis capable de prendre mes distances avec des gens qui ont des opinions qui me dérangent, surtout en période de fragilité. Je peux même admettre que je juge. En même temps mais quand t’as une collègue qui te soutient mordicus que le virus a été créé en laboratoire et que c’est officiel (non), pardon de pas l’avoir en haute estime. Certes, la piste du labo n’a jamais été écartée. Mais personne n'a jamais évoqué une contamination volontaire. Un accident avec un virus dont certaines évolutions avaient déjà affecté l'homme (SRAS), oui. Une arme virale, meeeeh. On n’est pas dans Le fléau, respirez.
Epuisée par les clivages
Et vous savez pourquoi j’ai plus de chill ? Parce qu’en tant que citoyenne, je suis ballotée d’un clivage à un autre. Les plateaux télé adorent les débats. Alors déjà, des gens qui se crient dessus sans pouvoir finir une phrase, j’appelle pas ça un débat mais bon… On nous jette au visage des opinions “controversées”, “politiquement incorrecte”, “les woke en PLS”. Alors ouais, aller à contre-courant, pourquoi pas mais la plupart du temps, ces positions “peu conventionnelles” sont aussi peu sourcées. Je pense ce que je pense parce que je le pense et j’ai pas besoin de faire des recherches pour prouver que j’ai raison. A toi de me prouver que j’ai tort sachant que toutes tes sources, je les refuserai car trop “média de mouton”. Le clash est ce qui nourrit les médias. Télé, radio, journaux, réseaux sociaux. Zemmour existe parce qu’il est clivant. Il dit de la merde mais c’est un parfait happeau à trolls. J’avais parlé y a quelques temps du fait que les médias sur les réseaux sociaux jouaient avec nos émotions et nos engagements militants pour susciter du like. C’est toujours la même logique.
Chacun ses ennemis
Nous sommes tous l’épouvantail de quelqu’un d’autre. Souvent par rapport au cliché qui nous entoure. J’ai qu’à voir tous les hommes qui chialent ici sur le moindre bout d’article féministe, s’inventant des oppressions pour tenter de me faire taire. On s’affronte tous en permanence et on a tous nos épouvantails de prédilection. Moi, je déteste les mascus et autres incels mais aussi les héritiers qui pensent qu’il suffit de “travailler” pour réussir. Les ultra-libéraux aussi. Les politiques de plus en plus. Dès que j’aperçois un élément de langage, quel que soit le bord qui s’exprime, j’ai la nausée. Actuellement, le grand clivage, c’est les “pro-vax” vs “anti-vax”. Perso, je me considère pas tant pro-vax qu’anti-covid… Même si ça m’arrangerait que l’Etat rappelle aux entreprises que c’est pas normal de nous faire revenir à un rythme normal, heiiiiiin. Vivement que je me barre de là.
Foutez-vous sur la gueule, ça nous arrange
Sauf que le clivage, ça arrange. Toutes ces histoires de passes sanitaires, de vaccin obligatoire mais en fait non, ça nous jette les uns contre les autres. Et qui qui va nous faire passer une réforme des retraites dégueulasse bien comme il faut ? C’est qui ? C’est Macroooooooon. Diviser pour mieux régner, ouais, je connais ça. Ça marche à tous les coups. Et c'est difficile de pas tomber dans le piège. Je suis vraiment pas au-dessus de la mêlée sur le sujet. Et ça me déprime de penser que notre vie normale n'est pas prête de faire son grand retour sans immunité collective. Perso, j'en ai marre du masque et de pas pouvoir faire de projets, de présenter un QR code à chacune de mes activités collectives. Je n'ai pas envie de ça ad eternam. Tout ça m'épuise mais sans cet effort collectif de vaccination, on n'y arrivera pas. Et pro tip : vous pouvez recevoir votre deuxième dose en vacances. Oui, ça saoule que la liberté des uns entrave celle des autres.
Un calcul politique ?
Et je n'ai pas de solution toute prête pour ne plus tomber dans le panneau. Surtout que bon, le clivage, ça arrange les politiques mais sont-ils si habiles à le provoquer ? J'ai tendance à ricaner dès qu'on imagine un grand complot de la part de ces gens-là. Déjà, va transformer les Français en mouton. On est toujours en train de râler pour tout. Je me demande si on n'est pas le peuple le plus réfractaire du monde… alors oui, le moindre antivax est grossi fois 100 sur les médias. Les manifs antivax me semblent particulièrement suivies par eux, chaque exaction montée en épingle. Hé oui, on aura plus parlé des trois cons qui ont agressé des phamaciens tenant une tente de dépistage que sur la question de la légitimité du passe sanitaire. En vérité, pour ne pas se faire enfumer par le clivage, faut se faire vigie. Par exemple, je ne m'implique pas dans le débat du passe sanitaire. Déjà, j'ai pas d'avis arrêté et je suis trop claquée pour investir une once d'énergie dans un débat sur le sujet. Surtout que niveau terrain glissant… J'étudierai ça quand le sujet se sera dépassionné. Moi, je garde mon énergie pour la bataille de septembre : la réforme de la retraite.