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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Pourrait-on souhaiter le meilleur pour les générations qui suivent ?

Publié le 17 Mai 2022 par Nina in Les futures générations, Le futur, Le progrès social

Les Présidentielles sont passées, on en a repris pour cinq ans de Manu. Pas merci les gens qui ont voté pour lui et surtout pas merci aux retraités qui l’ont massivement plébiscité. Et semblent chaud patate pour qu’on allonge la durée de cotisation. Selon les sondages et statistiques, certes, mais ça m’interroge pas mal cette histoire. Surtout que je parle retraite mais on peut le voir sur pas mal d’autres sujets. J’en ai chié, tu en chieras. Vraiment ?

Les vieux s'enjaillent

La retraite, ce sera pas pour nous

Je suis rentrée dans la vie active il y a quinze ans avec cette petite blagounette “vivement la retraite ! Ah oui, c’est vrai, on n’en aura pas”. Une pensée d’autant plus pénible aujourd’hui que j’ai atteint le point “je déteste tellement mon métier que je démissionne sans rien derrière, je ne peux plus.” Vingt trois ans de plus là-dedans, c’est un coup à se jeter direct dans la Garonne. Et de toute façon, dans dix ans, ils m'auraient dégagée parce que trop vieille pour le job. Le monde du travail ne m'a jamais rendue heureuse. Je vais essayer de changer de voie pour aller mieux mais j'ai encore du mal à imaginer que je serai un jour satisfaite d'un travail. J'ai dit satisfaite, je n'ose même pas dire heureuse ou épanouie. Juste un "ça va". Je ne rêve que de retraite pour vivre des jours paisibles avec mon bien-aimé à écrire, dessiner, trafiquer des trucs et travailler mon jardin. Je ne rêve pas de passivité, ceci dit. Je rêve juste d'apaisement. Traitez-moi de feignasse autant que vous voudrez, je ne suis pas responsable de la haute toxicité de la plupart des secteurs professionnels. Et arrêtez avec vos "c'était pire avant, les enfants dans les mines". On doit toujours souhaiter le progrès social.    

Petit travail tranquille

La patine du souvenir

Et voilà-t-il pas que nos retraités ne veulent pas qu'on ait la douce délivrance au même âge qu'eux. Trimez jeunes gens ! Et  vraiment, j'aimerais savoir pourquoi ? Ma première théorie est qu'ils veulent avoir la paix. Pour mon anniversaire, un mercredi hors période scolaire, on a fait un petit tour de bateau vers l'Ile aux oiseaux. Dans le bateau : un couple de jeunes hipster et des retraités en pagaille. Ah ouais, ok, vous voulez garder vos excursions que pour vous, j'ai compris. Ah ça doit s'ajouter la patine des souvenirs. Je suis très forte à ça, moi, la patine du souvenir. Ce côté "non mais à y repenser, c'était pas si pire". J'arrive à me dire ça de la boîte qui m'a poussé à prendre du lexomil. Même là, je suis tellement épuisée par mon taf actuel que je me dis que ma boîte des enfers précédente n'était pas si pire. J'ai passé un an et quelques à mijoter dans ma détestation de ces gens et là, il suffit de trois mois de burn-out pour que je me dise "oh bah c'était pas si pire". La patine du souvenir. Je dois à tout prix reprendre l'écriture d'un journal intime dédié à ma vie pro pour me souvenir que non, ce n'était pas bien et que je dois dédier ma vie à empêcher mes neveux et nièces de vivre le même enfer.

Un meilleur avenir pour les enfants

De mon temps, on faisait pas tant d'histoire

Je parle de la retraite car c'est un sujet du moment mais ça marche pour à peu près tout ce qui concerne la douceur de vivre, on dira. Récemment, une entreprise a annoncé mettre en place un congé menstruel pour les personnes qui en auraient besoin. Evidemment, les homes sont choqués de ce privilège discriminant. Oui, pour une fois que c'est pas pour leur gueule, ils sont perdus. Je comprends... Mais dans le concert des récriminations, quelques femmes qui s'exaspèrent. "Oui, bah nous, on est toujours allées travailler malgré nos règles". Oui et vous aviez une orange à Noël, on sait Jacqueline, on sait. Mais il faut bien comprendre que le congé menstruel n'est pas systématique. Pour ma part, j'aurais plutôt besoin d'un télétravail menstruel. Je souffre peu. Mais je suis plus sereine avec une bouillote à portée et surtout la possibilité de me changer si jamais, la certitude d'avoir une bonne pile de protections à disposition. Mais il y a des femmes qui souffrent. On vient de reconnaître l'endométriose comme maladie, vous devriez vous pencher dessus les gars et les "moi, j'ai  jamais eu mal pendant mes règles, c'est du cinoche". Oui et moi, j'ai jamais eu de cancer, c'est pas pour autant que ça n'existe pas. La reconnaissance de l'endométriose est un énorme pas en avant. 10% des femmes sont touchées, c'est énorme. Vous connaissez forcément une personne concernée. Allez la regarder droit dans les yeux et nier sa douleur, pour voir.

Les douleurs de l'endométriose

On devrait toujours se réjouir d'un progrès social

Et j'ai entendu ce type de discours sur les vies privées, aussi. Les femmes qui ont subi des relations conjugales malheureuses, qui "ont fait avec" et qui ne comprennent pas les femmes, plus jeunes, qui disent stop. La notion de "c'est la mode de se dire violée" mais quelle horreur. Ce n'est pas une mode de porter plainte, Ginette. C'est juste une libération de la parole et tu devrais être soulagée de voir que ta petite fille ne subira peut-être pas les mêmes affres que toi car des femmes se sont levées et se sont cassées. Par exemple. Je pourrais multiplier les exemples à l'infini mais j'ai pas que ça à faire. Et j'ai déjà dit dans mon article sur le progrès social qu'on sait bien qui n'en veut pas. Ceux qui ont le plus gros du gâteau ou ceux qui ne veulent pas partager leur bateau pour l'Ile aux oiseaux. Cependant, je pense qu'il y a un verrou psychologique à faire sauter, aussi.

Cap Ferret

On devrait souhaiter le meilleur pour nos enfants ou ceux des autres

Je n'ai pas d'enfants mais je serais heureuse qu'ils ne subissent pas les mêmes choses que moi. J'en ai parlé sur le temps de travail, par exemple. Je veux que mes neveux et nièces aient le meilleur pour leur vie professionnelle. Qu'ils ne subissent pas les giclées de stress permanentes, le burn-out qui pointe son nez à la moindre occasion. Les humiliations, la méchanceté, les conflits qui n'ont aucune raison d'être. Et pour mes nièces, je ne m'appesantirai pas sur les agressions ou situations gênantes quelles qu'elles soient mais j'aimerais qu'elle arrivent dans leur puberté dans une société qui dit clairement non et qui prend immédiatement et sans concession le parti des victimes. Indépendamment de sa tenue. Je ne comprends pas la logique de "j'ai pas eu, tu n'aurais pas". Pour en revenir aux retraites, il n'y a aucune inquiétude à avoir, le système sera à équilibre horizon 2035. Ce prolongement des cotisations n'a aucun sens. A aucun niveau puisque l'on connaît la forte employabilité de nos seniors, en plus. J'aimerais comprendre d'où vient cette doxa du sacrifice. Il faut travailler plus, on n'a pas le choix. Pour qui ? Moi, ça ne me gênerait pas de travailler plus maintenant pour permettre à tous de partit plus tôt à la retraite ou aider ceux dans le besoin. Mais même pas vu qu'on participe de moins au moins au système global. Cette histoire de retraite reculée plébiscitée par ceux qui ne seront jamais plus concernés n'est finalement que la parfaite illustration de l'individualisme forcené induit par nos société ultra-libérales. Mais ça me dépasse que moi qui n'ai pas d'enfants soit plus soucieuse du bien-être que l'on pourrait apporter à la future génération que ceux qui ont eu une descendance. Et je crois qu'au-delà de l'individualisme forcené, il faut ajouter une couche de "ces jeunes feignants qui ne veulent plus rien faire".

Les jeunes sont feignants

Il va falloir porter ce message haut et fort

Et pour conclure, je vais me répéter mais tant qu'on n'aura pas trouvé une façon de faire entendre des voix discordantes, on ne s'en sortira pas. Et quand je parle de faire entendre une voix discordante, je veux dire la faire entendre dans les médias traditionnels. Non parce que les gauchistes sûrs font un super taf sur pas mal de médias (Youtube ou Twitch, par exemple) mais seront toujours écoutés par ceux déjà un peu convaincus. Et quelques trolls qui ont envie d'insulter en comm ou chat. Ca aussi, ça me dépasse...

 

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