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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

On finira par triompher

Publié le 19 Avril 2022 par Nina in Le progrès social, Evolution de la société, Demain le bonheur

En ces heures sombres de politique française, j’ai envie d’allumer un petit phare dans la nuit. Non, je ne parlerai pas du second tour. Non, je ne vous donnerai pas mon avis sur ce que vous devez faire dans l’isoloir. Déjà parce que je considère que vous êtes adulte. Ensuite parce qu’on a déjà débattu de ça y a cinq ans et que ça m’épuise de relire exactement les mêmes arguments enrobés de condescendance. J’ai pas l’énergie de mépriser ceux qui ne pensent pas comme moi. Surtout que je considère que le débat est ailleurs mais la passion est bien trop forte actuellement pour que l’on en parle calmement. Tiens idée d’article. Non, aujourd’hui, je vais parler sens de l’Histoire. Et qu’à la fin, le progrès social gagne. Je vous promets.

Le progrès social

La sensation d'aller droit dans le mur

Ces derniers temps, je suis pas super optimiste niveau sociétalo-politico-économico-écologique. A peu près. On a plein de murs sur notre route et il semble que le monde a une folle envie de tous les manger. C’est épuisant. On essaie de prévenir de plein de choses, chacun  à son petit niveau. J’avais écrit en 2017 que l’élection de Macron me terrorisait car je n’y voyais qu’une route pavée pour Marine Le Pen pour 2022. Alors peut-être qu’elle ratera le trône mais si elle le rate, ce sera d’un poil de couille. Et on le savait depuis 2017. Aucun mérite, hein. Chaque candidat se rêve d’un deuxième Tour avec l’éleveuse de chats la plus célèbre de France pour être sûr de passer grâce au barrage républicain. Sauf que Macron, il semble tout faire pour niquer son barrage. Pourquoi tu fais ça, gars ? Heureusement que cet article ne devait pas traiter du second tour. Bref, ces derniers temps, on est nombreux à jouer les Cassandre et ça fait chier, vraiment.

Macron voit des fantômes

Malgré tout, on progresse

Moi, j’aimerais croire en un lendemain meilleur. J’ai envie de croire que c’est pas si foutu que ça pour la Planète, qu’on va trouver une solution. Pas une solution de type technologique, hein. Les dystopies aiment nous rappeler que la technologie n’est jamais une bonne réponse. Matez Snowpiercer. Le film, pas la série. J’ai envie de croire qu’à un moment, on va inverser le paradigme et convaincre que la décroissance et la sobriété ne sont pas des décisions douloureuses. Que l’Etat a tout à gagner à reprendre le développement du rail et désenclaver de nombreuses poches territoriales où sans voiture, point de salut. Qu’on va abandonner la voiture en centre-ville, à l’exception des personnes à mobilité réduite qui peuvent conduire. Quand je doute, je ressors des vieilles photos de centre-ville. Vous savez, celles où la voiture était partout. Parlons de Bordeaux, par exemple, ma nouvelle ville d’adoption. J’étais venue à Bordeaux en 2001. J’avais passé quelques jours dans la ville pour mes études et je m’étais jurée de ne jamais y vivre tellement je trouvais la ville dégueulasse. Notamment les parkings géants le long de la Garonne. Aujourd’hui, les quais sont un lieu de flânerie fantastique. La place de la voiture a été réduite. Pas encore assez, sans doute, mais en tant que piétonne ou cycliste, j’ai mes espaces. Malgré les râleurs, c’est arrivé.

Bordeaux avant/après
Photos de Jérémy Buchholtz. Cliquez sur le lien pour plus de avant/après

Malgré les fortes têtes, ça avance

Et y a plein de changements sociétaux que l’on peut relever. Perso, quand je suis au désespoir face à la société dans laquelle je vis, je pense au tabagisme. Quoi ? Oui. Vous vous souvenez comme au 31 décembre 2007, on fumait tous dans les bars et comme au 01 janvier 2008, on a tous arrêté ? J’étais persuadée que ça ne marcherait pas, que ça allait créer une sorte de rébellion. Mais non. On a tous pris nos manteaux et nos clopes pour aller fumer dehors. C’est tellement ancré que quand on va dans des pays étrangers où l’on peut encore fumer dedans, ça nous interloque. C’est pareil pour les droits homosexuels. En 82, on dépénalise l’homosexualité. C’était hier, j’étais déjà née. Quinze ans plus tard, les couples homosexuels ont le droit de souscrire un PACS. En 2013, ils obtiennent le droit de se marier. En 30 ans, on a fait ces progrès là. Pareil pour le travail. En 1853, première notion de congés payés pour les fonctionnaires. En 36, congés payés et 40h. Vingt ans plus tard, voici la troisième semaine de congés payés, la 4e en 69, la 5e en 82. Puis les 35h en 2000. Té-ma le progrès en 70 ans.

Sablier de travailleurs

Je ne suis pas Bisounours non plus

Alors certes, tout n’est pas rose au pays des Bisounours. Les droits des homosexuels ne les protègent pas des discriminations et des violences. J’aurais pu faire la même chose sur le droit des femmes. Ne pas confondre le papier et la réalité. Et on sait tous que ces acquis sont fragiles. Cf la retraite. Et 70 ans, c’est certes peu à l’échelle de l’Humanité mais concernant l’écologie, si on en croit le GIEC, c’est beaucoup, beaucoup trop. Et si tu envisages de m’écrire un comm pour me dire que je suis débile de croire au GIEC, tu arrêtes de suite. Alors pourquoi cet article un peu neuneu ? Parce que l’autre jour, un abruti m’a laissé en commentaire que je ferais mieux de devenir conservatrice car rien ne changera jamais et que je m’épuise à attendre le Grand Soir. Alors je ne crois pas au Grand Soir mais surtout… ben non, Jean-Claude, tu as tort. La société avance, malgré les freins constitués par des personnes comme toi qui n’ont pas besoin que la société change. Qui n’en ont pas envie parce qu’il veulent pas partager leur part du gâteau.

Layering cake

On ne veut pas que des miettes

Alors certes, on nous lâche des droits qui ne nuisent pas aux intérêts bourgeois. Les grandes lois sociétales pour se donner un vernis gauchiste avant de virer la barre à droite toute, je connais. J’avais fait un article là-dessus sur le mariage pour tous mais je vais le réécrire pour le mettre ici, tiens. Les 32h, on va galérer avant de les avoir, idem pour le revenu universel. Forcément, on nous fait encore croire que le travail est une valeur positive, l'émancipation par le travail… C’est Castaner qui le dit. Oui, en plein entre-deux-tours contre La dame aux chats. Vraiment, pardon mais si elle est élue, j’aimerais que vous jetiez vos premières tomates pourries sur Macron et ses acolytes parce que vraiment, j’ai l’impression que c’est pile ce qu’ils cherchent. Mais si ces sujets sont débattus et pas juste dans un obscur bar associatif au coeur de la Dordogne, c’est que ça commence à avoir une certaine réalité. C’est pas juste un délire de doux-rêveurs. Il commence à y avoir des analyses chiffrées, certains pays l’adoptent. Et y a le très bon livre les Utopies réalistes qui donne un nouvel éclairage au sujet.  

Rutger Bergman

Plus de main d'oeuvre pas chère pour les Grands Bourgeois

On avance, petit pas par petit pas. Ne vous laissez pas éteindre par les esprits chagrins. C’est précisément leur but. Nous faire croire que la retraite à 60 ans, c’est irréaliste, les 32h, le revenu universel, ça va nous ruiner. Les grands Bourgeois, ils veulent de la main d’oeuvre gratuite genre les gamins du service civique ou les bénéficiaires du RSA. Et bientôt les 55-65 au chômage car personne ne veut les faire taffer. Reculer l’âge de la retraite alors que la seule façon de faire baisser le chômage, c’est d’exclure les chômeurs de la comptabilisation, c’est tellement… Ah oui puis les collégiens, aussi. 

Des stagiaires de plus en plus jeunes

On va se battre pour notre part de gâteau

Je veux vous rappeler que le progrès social n’est pas un pieux mensonge que se racontent les vieux gauchistes au coin de feu. Non, il existe. Il faut continuer à le porter, ne pas se résigner. Oui, quel que soit l’heureux élu dimanche, on est partis pour en chier. On en chiera pas pareil, ok, mais ce sera douloureux quoi qu’il arrive. Il va falloir trouver des façons de protester, de se battre, de remettre nos sujets sur le devant de la scène. Je ne sais pas comment mais gardons le phare allumé dans la nuit. Il le faut. Sinon, ceux qui ne veulent surtout pas partager leur gâteau auront gagné. 

 

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