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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

J’aime pas mon métier, en fait

Publié le 18 Avril 2019 par Nina in Le travail, Mon travail est inutile, Les forçats du marketing

Il y a 10 ans, j’arrivais, fringante et un peu excitée dans une petite SSII dans le XVe arrondissement de Paris pour débuter mon premier CDI. Le 16 avril 2007 (oui, y a un an et 2 jours mais j’allais pas publier un article sur le travail un jour où on en travaille pas, justement). 10 ans plus tard, j’ai progressé, doublé mon salaire et je parle comme une sale marketeuse. 10 ans que j’essaie d’évoluer car j’aime pas mon métier.

Je déteste mon travail

Côté pile, je raconte que mon métier a du sens

Pour ceux qui tomberaient ici sans me connaître, je suis marketeuse dans les réseaux sociaux. Community manager, social media manager, social paid media manager, stratégiste, consultante. Et même responsable social intelligence dans les prés’ pour faire genre qu’on est beaucoup et qu’on a tous beaucoup d’importance. Bref, l’intitulé change, les missions aussi : j’ai fait du SAV, j’ai vendu des billets sponsorisés, j’ai animé des forums, blogs, réseaux sociaux. J’ai écrit des articles, des statuts, j’ai raconté que tout ça, c’était important. Je le raconte toujours d’ailleurs car je fais aussi de la formation

Quand tu fais genre que tu crois que ce que tu fais est important

Hey, hey, t'as vu ma marque, tu l'as vue ??

Je l’ai déjà dit sur les trendhacks, j’ai toujours l’impression qu’on s’incruste dans la vie des gens qui n’ont rien demandé. On propose des statuts sans histoire où les gens vont répondre car ils résolvent toujours (mal) les équations. Qu’ils sont prêts à vendre père et mère pour un goodie. Qu’ils sont là à nous hurler dessus des fois qu’on pourrait résoudre leurs problèmes. Alors que certains sont de mauvaise foi… 

Un bien beau paon

Un métier où j'ai atterri par accident

Je n’ai pas choisi cette voie. Je n’ai pas fait d’études pour ça. Je m’en sors parce que je suis intelligente, bosseuse. Mais j’échoue parce que je ne suis pas politique. Ma carrière, c’est des tas de gens qui viennent me taper sur l’épaule en me disant que je suis brillante, “une pépite”. Mais jamais de promotion à la clé. J’étais trop occupée à travailler, pas assez à me faire voir. Et honnêtement, ça ne m’intéresse pas. J’en ai marre de ces boîtes où le copinage et le brossage dans le sens du poil poussent vers le haut des gens moins compétents mais qui ont fait croire qu’ils étaient fiables et reconnaissants. Je suis fiable mais je suis indifférente. Et surtout, ceux qui jouent ce jeu là, on le sait qu’ils ont un talent inné pour poignarder dans le dos. Ce doit être la génération Macron… Oui, j’en refous une couche mais ça me rend malade que des gens votent pour un projet de société qui représente absolument tout ce que je déteste… Ce qui fait que j’aime pas mon métier.

La démotivation

Mon métier disparaîtrait, personne ne s'en rendrait compte

Je l’aime pas parce que je n’apporte rien à personne. Je ne fais que brasser de l’air. Parce que je devrais me compromettre pour arriver à un niveau correspondant à mes compétences. C’est vain. Si je m’arrêtais de bosser demain voire même si mon métier disparaissait dans son intégralité, personne ne s’en rendrait compte. Je m’amuse juste quand je fais de l’analyse ou du social listening et que je dois trouver des leviers pour raconter mon histoire. Ca me fait un (tout petit peu) de socio.

Analyse comportementale

Je cherche ma voie, désespérément

Alors évidemment, je cherche un échappatoire, vous imaginez bien. Depuis presque trois ans, je cherche une épiphanie. Car voler de boîte en boîte en grattant un peu plus d’argent et un titre de plus en plus ronflant ne me rend pas satisfaite pour autant. J’ai fait un premier stage de yoga pour essayer de déclencher une révélation. J’ai chopé des courbature et une humiliation .J’ai persévéré : yoga (avec d’autres profs beaucoup plus bienveillantes), sophrologie, parcours Perspectives de l’APEC. Et puis un jour, c’est venu, ça m’a frappée. La révélation tant attendue…

Révélation

C'est par ici que ça se passe.

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