Alors, pour trouver un emploi, nous avons à notre disposition deux outils : le CV et la lettre de motivation. Parlons du premier. J’avoue ne pas du tout me souvenir de la première fois que j’ai fait un CV mais j’étais jeune puisque j’y ai mis mon brevet des collèges et mes babysittings car, à l’époque, ça permettait de mettre deux lignes de plus, pour vous dire la pauvreté de mon pauvre petit curriculum. Mais il faut bien commencer quelque part. A 19 ou 20 ans, je ne peux pas avoir ni beaucoup de diplôme, ni beaucoup d’expérience.
Personne n'est d'accord sur la forme
Honnêtement, rien ne m’énerve plus que de faire un CV. D’abord, la forme. Ce qui est bien, c’est que tout le monde a son avis sur la question et que forcément, la multiplicité des avis vous donnent pas mal de contradictions. « Non, un CV ne doit JAMAIS faire plus d’une page ! », « Non mais ton CV, il vaut mieux qu’il soit écrit assez gros et sur deux pages plutôt que tu serres tout et que tout soit illisible ». Perso, j’ai opté pour les deux pages. Parce que j’aime bien les documents écrits dans une police lisible. Et une mise en page assez aérée, histoire que les infos ressortent. J’ai même mis un peu de couleur, histoire que les noms ressortent. Du bleu, je reste sage.
La galère du nombre d'expérience
Cette histoire de longueur de CV m’interpelle et m’horripile. En gros : « ayez de l’expérience, mais que ça tienne sur une page, merci ! ». Du coup, pas mal de mes piges sont passées dans une rubrique « autres médias ». Un gars qui pour qui j’ai pigé récemment m’a fait remarqué que j’avais trop de choses dans la rubrique expérience et du coup, je donne une sensation d’instabilité. Mais bon, moi, je pourrais rester au même endroit, j’en serais la première ravie. J’ai pigé pendant deux ans sur un website pour étudiants mais après, dans la boîte de DRH choupinou, j’ai pu bosser que 3 semaines. Alors que j’aurais vraiment aimé plus. C’était une mission. Mais si je refuse tous les CDD de moins de 3 mois parce que « ça fait pas bien sur mon CV, ça fait instable », je suis pas sortie de l’auberge. Parce que si j’en fous pas une, on va me demander aussi comment ça se fait. Ca fait la fille paresseuse qui ne fait aucun effort pour taffer. Alors quoi ? En entretien, on peut justifier de cette succession (ou non) d’expérience mais encore faut-il y arriver à l’entretien, n’est-ce pas.
Formation, langue, loisirs : est-ce que ça me rend bankable ?
Autre rubrique : formation. On m’a expliqué que les mentions, ça ne sert que si je veux continuer ou reprendre mes études. Mais tous mes diplômes sont avec mention alors ça m’ennuie un peu de les enlever. Parce que ça montre que j’ai bien travaillé, que je suis une bonne élève. Je sais, c’est pas forcément un argument et les recruteurs s’en foutent mais ça flatte mon ego. Sinon, concernant les langues, j’ai fini par virer l’allemand que j’ai pas pratiqué depuis mon bac en 1998. Ich spreche deutsch aber I habe vergessen. Un truc du genre. Evidemment, je reprendrais des cours, ça reviendrait tout seul. Mais j’aimerais mieux apprendre une langue slave parce que je les trouve sexy et qu’en plus, avec l’élargissement de l’Union Européenne, ça peut toujours servir. Comme le croate. Mais après, mes niveaux sont-ils honnêtes ? J’ai pas vraiment l’occasion de parler anglais ou italien. Evidemment, j’en aurais besoin, ça reviendrait vite. Quant aux loisirs, je comprends même pas qu’on nous demande ça. Enfin, moi, j’aime écrire et lire pour de vrai, c’est plutôt un bon point pour mon métier. Mais la photo, qui s’en préoccupe ? Un ex m’avait conseillé de mettre un sport collectif sur mon CV, histoire de montrer que j’ai l’esprit d’équipe et tout ça. Ok sauf qu’à part deux ou trois matchs de basket en 5e, j’ai jamais pratiqué aucun sport co. De toute façon, je suis pas vraiment une sportive, moi. La natation ou la marche (ou le rameur, j’en ai un chez moi), je les aime parce que je peux les faire en automatique et rêvasser en même temps. Allez rêvasser
pendant un match de basket, vous allez rapidement vous retrouver sur le banc de touche !
Montre ta trombine ou pas...
Dernier point, et non des moindre. Photo ou pas photo. Là, encore, il y a deux écoles. Et elles me donnent gentiment des conseils, histoire de bien m’embrouiller. Alors, oui, non, peut-être ? Non parce que si je mets ma photo, je présume qu’elle va jouer en ma faveur tellement je suis belle. C’est mal. Mais un recruteur m’a expliqué une fois qu’à CV égal, le candidat qui présentait le mieux l’emportait. Bon, ok, on va mettre une photo où je fais pas trop ma séductrice alors. Je vais au photomaton, clic clac… Ok, je vais trouver une autre photo tant je suis hideuse sur la photo. Je me ressemble même pas ! Bon, mes photos de soirée, on oublie. J’ai certes un joli sourire mais on sent que mon taux d’alcoolémie n’est pas à zéro. Et quand il l’est, mon décolleté est bien trop plongeant, je peux pas mettre mes seins sur mon CV, tout de même. Et quand je n’ai pas de décolleté, j’ai un boa. On s’en sort pas. Bon, fouillons mes autoportraits webcamiques. Joli sourire mais il manque le dessus de mon crâne. Là, on voit rien. Raaaaaaaaaaaaaaah mais quel casse-tête. Bon, finalement, je choisis une photo pas du tout d’identité où je suis tout sourire… Mais peut-être que ça ne fait pas assez sérieux ? Bon, de toute façon, avec LinkedIn et les réseaux sociaux, la photo, elle se trouve si on cherche, hein...
L'important, c'est que votre CV arrive déjà dans les mains du recruteur
Bref, ce qui est magique avec le CV, c’est que si vous demandez leur avis à 10 personnes, vous êtes sûrs que vous obtiendrez 10 avis bien différents… et bien contradictoires. De toute façon, quand je cherchais du taf, j’ai pris une leçon de vie : il ne faut pas avoir le CV le mieux présenté… Mais celui qui arrive dans les premiers dans la boîte mail du recruteur.