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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Les N++ qui te foutent la honte

Publié le 14 Février 2023 par Nina in Une question de semaines, Chef toxique, Manque de respect, Le mépris

Dans ma vie, j’ai eu de la chance sur un point en particulier : mes parents m’ont jamais foutu la honte. Enfin, jusqu’à ce que je sois adulte parce que j’ai le souvenir d’un voyage en Martinique où vraiment… Bref. J’ai plutôt grandi sans me cacher le visage derrière ma main en désirant ardemment pouvoir me changer en petite souris et filer loin de tout ce merdier. Et puis j’ai été embauchée chez Epicea et là, tous ces instants de gêne, je les ai rattrapés. Entre le papa autoritaire et débile et la tante larguée, je suis au firmament.

La honte

Le respect, c'est pas dans la trousse de Gamblois

Il y a trois épisodes précis qui me reviennent en tête. Trois fois où j’ai été écrasée de honte, à deux doigts de rappeler les prestas pour m’excuser d’avoir des N++ aussi infects. On va poser un truc ici de suite avant de poursuivre. On peut être insatisfait du travail d’un prestataire, à tort ou à raison. On peut le lui signifier. On doit le lui signifier, même d’ailleurs. Ca ne sert à rien de dire que tout va bien pour après sortir un “bon ben on vous quitte” qui ne sort de nulle part. Cependant, rien ne justifie la grossièreté et le manque de respect. Car vous imaginez bien que le délire de puissance du père Gamblois, il ne s’arrête pas à ses petits employés, non non. Il est Dieu le père et il a droit d’écraser tous ceux à qui il donne de l’argent. Même si lui fait de la merde et qu’on fait ce qu’on peut dans les conditions données, il est Dieu et on doit essuyer son courroux ses jours de mauvaise humeur. Quant à Antoinette, si elle est moins effroyable, sa tentative de sauver sa tête à tout prix va aussi me valoir de grands moments de solitude.

La solitude

Le pitch social media

Depuis mon arrivée chez Epicea, il y a un point de tension : la social media manager freelance. Claire n’aimait pas son travail, Antoinette non plus. Moi-même, je la trouvais pas mal à côté de la plaque, à vouloir faire du luxe et de l’inspirationnel pour un univers qui ne l’est pas du tout. Sans parler du fait que son univers, c’était clairement plus la mode et la déco que le bien-être mais passons. Le souci, c’est que cette social media manager nous a été imposée paaaaar… Mme Gamblois. Donc autant dire que la bouger n’a pas été une mince affaire mais Antoinette a décidé d’en faire son combat. Soit. Parce qu’elle avait une idée derrière la tête : déclencher un pitch social media. Vers avril, c’est parti, on se lance. Je dois trouver des agences à interroger. Claire est catastrophée car elle sent la douille venir : ça va me prendre un temps infini pour rien. Effectivement. Déjà, je rédige le cahier des charges et Antoinette met un temps fou à valider. Puis je la relance et elle me sort en deux minutes “oui ok”. Meuf, t’as pas pu lire mon doc en deux minutes, hein… Ca pue. Ca pue la mort. Et justement, dilemme. Ma bonne amie Maëlle a rejoint une agence social media qui est pas mal du tout et j’ai envie de les mettre dans le pitch mais j’ai peur du traquenard. Finalement, ils intègrent le pitch avec une autre agence.

It's a trap !
Une pure perte de temps pour tout le monde

Durant la période de pitch, je dois consacrer pas mal de temps à discuter avec les compétiteurs pour lever toute zone d’ombre. Par téléphone, par mail. Puis évidemment, il y a les présentations, toujours en distanciel à l’époque. L’agence de Maëlle a fait un super job. L’autre, recommandé par Claire, a sabordé le travail. Je me demande si elle ne les a pas prévenus que ce pitch était suspect. Car oui, il y avait un loup. Quelques temps après les présentations, alors que je relance Antoinette pour qu’on donne une réponse, le couperet tombe. “Finalement, on va embaucher quelqu’un, tout le monde a perdu”. Je suis dégoûtée. Le pire, c’est que je le savais. Claire le savait, elle m’avait prévenue. Et le pire ? C’est que c’est à moi et à moi seule d’annoncer la mauvaise nouvelle aux perdants. Quand l’agence qui avait fait du super taf demande un call pour comprendre les raisons de cette défaite, Antoinette ne se joindra pas à nous. Elle nous avait déjà fait le coup avec un prestataire comme ça. Pendant un mois, Claire et moi nous sommes tapés des réunions en pagaille sur le sujet et à la fin “non, trop cher, merci”. Et elle a refusé de leur dire, à nous de nous démerder. J’avoue que faire bosser les gens pour rien m’a rendue folle de rage. Mais j’ai même pas le temps de digérer qu’il est l’heure d’un nouveau pitch…

Mickey s'est pendu

Le pitch SEA

Tuez-moi. Donc Antoinette est du genre à prouver qu’elle fait des choses en interrogeant les prestataires en permanence et en essayant de changer d’agence pour caler ses petits. Sur le SEA (les annonces Google grosso merdo), nous travaillions avec la même agence depuis quatre ans. J’avais rien à redire même si je trouvais le turn-over chez eux assez élevé et je pressentais une agence où il ne fait pas si bon vivre. Le SEA, chez Epicea, c’est crucial : 50% des visites, 40% du CA. Une trop grande dépendance certes mais quand tu changes le nom de ton site tous les trois matins, faut pas s’étonner. Comme c’est le canal number one de l’acquisition, Antoinette décide de déclencher un pitch “pour être sûre qu’on est avec les meilleurs”. En vrai, elle voulait juste signer avec la même agence que dans son ancien taf. 

La bonne équipe
Le Roi des lapins

Dans ce pitch, c’est le père Gamblois qui m’a foutu la honte à deux reprises. La première, c’est quand on a fait venir exprès des compétiteurs au siège pour qu’ils fassent la présentation à M. Gamblois qui n’avait pas pu être là la première fois. Le mec ne s’est pas pointé. Ah oui, c’est une spécialité Gamblois ça. Tu ne sais jamais s’il va venir ou pas… Bon, à la place, on a eu Adonis mais j’ai pas souvenir qu’il se soit comporté comme un connard. Après, j’ai juste le souvenir que je voulais juste disparaître tellement j’avais honte d’avoir fait déplacer des gens pour rencontrer un mec qui n’a pas daigné venir. Mais là, c’est l’entrée, c’est smooth. Sur le pitch, nous avions trois agences dont la sortante. Du jour au lendemain, il a été décidé qu’ils faisaient de la merde car le SEA ne fonctionnait pas autant qu’escompté. Avec le recul, je pense qu’on aurait pu repenser les campagnes.Mais bon, faut surtout rappeler que nos concurrents continuaient de grossir et de proposer de plus en plus de choses quand on avait un catalogue quasi immobile. Bah oui, entre un site qui te propose tout ce dont tu as besoin et celui qui te propose les mêmes choses moins un truc ou deux, tu choisis quoi ? Bref, cette agence m’avait demandé de pouvoir présenter en physique au siège. Ok, vendu. Le jour de la réunion, je les installe dans la salle de réunion et je vais chercher Gamblois pour lui annoncer qu’ils sont arrivés. Il décide de ne pas venir, il suivra “de son bureau”. Oh putain, ça pue. 

Un boss terrifiant
Un gros comportement merdeux

La présentation commence et au bout de la quatrième slide, celle où l’agence présente ses atouts, Gamblois les interrompt. “Oui oh, ça va, hein, on les connaît les arguments. Vous êtes toujours les meilleurs, vous allez tout révolutionner mais finalement, la différence, on l’a pas vue”. Je vais crever. Il les étrille pendant cinq minutes, je suis recroquevillée sur mon siège, étouffée par la honte. Quel connard. Quel immonde connard. Je le déteste, putain. Je le déteste d’autant plus qu’après avoir passé sa soufflante, il a quitté la réunion. Je le sais car je l’ai vu se balader dans le couloir. Hé oui, la salle de réunion a une paroi vitrée qui donne sur le seul couloir d’Epicea. Une ordure. L’agence a fait sa pres comme si de rien n’était mais on savait tous ce que ça voulait dire. Fun fact cependant : la dite agence a été rachetée à ce moment-là par l’agence qu’Antoinette avait choisie avant même le pitch. Et j’ai toujours considéré qu’un client comme Epicea, ce n’était pas une si mauvaise nouvelle de le perdre.

Des collègues contents

Le bilan SEO

Alors celui-là, c’est le petit coup de pied vicieux que j’avais pas vu venir. Le SEO, c'est comment tu écris tes contenus pour être bien positionné sur Google. Avec l’agence SEO, on fait des gros bilans tous les six mois environ. Sur celui-ci, je partage l’invitation avec Gamblois et Antoinette, comme d’habitude. On prépare le rendez-vous avec le prestataire, tranquillement. Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis en charge de ce sujet vu qu’on a une rédactrice web… mais qui a décrété que le SEO ne l’intéressait pas vraiment. Ah bah super, c’est pas comme si ça allait me retomber dessus si on n’est pas bien placés. Mais je n’ai aucun lien hiérarchique avec elle donc bon. Donc on prépare. Le prestataire est serein car on a de jolis résultats, je me charge de l’analyse concurrentielle avec notre outil dédié. Et c’est le jour de la présentation.

Data analyse
L'attaque sournoise

Gamblois n’est pas connecté. Bon, soit il va popper au milieu de la réunion et disparaîtra de la même façon, sans rien dire, soit il ne viendra pas. Le presta commence à expliquer les progressions des derniers mois quand soudain, la voix de Gamblois s’élève. Je me souviens très précisément avoir senti l’enclume me tomber dans le bide parce que j’ai compris que le massacre arrivait. Alors qu’à ce moment-là de l’histoire, mon départ était officiel. Et c’est parti pour se faire écharper “oui bah y a cinq ans, j’étais premier sur ce mot-clé alors que là, on est en page deux donc autant dire que ça ne rapporte plus aucune visite !”. Alors déjà, c’est faux. Je le sais parce que dans mon reporting que personne ne lit, je mets le top requêtes sur Google. Mais surtout, je doute qu’Epicea ait pu être premier sur une marque qui n’est pas la sienne… Bref, il étrille le presta et soudain “enfin bon, après, vous faites du mauvais travail mais faut dire qu’en interne, personne ne fait en sorte que vous travailliez correctement”. Et biiiiiiiim ! Dans mes dents. Donc voilà, il est arrivé, il a frappé tout le monde, exigé une autre réunion avec un vrai plan d’action sinon ciao l’agence. Evidemment, la suite, vous la connaissez. Il n’est pas venu à cette seconde réunion, exigée dans l’urgence. 

Faire des doigts à son écran
Un coup de pression et puis il oublie

J’aurais pu parler du déclenchement du pitch affiliation juste avant mon départ mais je ne sais pas s’il a finalement eu lieu. A partir de là, je suis ultra cash avec mes prestataires : Gamblois est une merde, Antoinette une incapable. Leur jugement n’a aucune valeur. Surtout qu’ils n’écoutent pas ce qu’on leur dit. Antoinette a passé un an à sauver sa tête comme elle a pu. L’autre est toujours persuadé que la Terre entière veut lui piquer son fric à ne rien faire. Alors que niveau piquer son fric pour rien foutre, y a son propre fils qui n’est pas mal. Que s’il n’est pas numéro 1, c’est qu’on est tous nuls. Pas du tout parce que la concurrence fait mieux sur de très nombreux niveaux, notamment en terme de catalogue, d’avantages… de respect du client, aussi, certainement. Quand tu penses que tous les gens sont des cons à arnaquer sauf toi, comment dire… 

Musk est un gros con
C'est rigolo, quand je cherche des illus sur des patrons connards, il sort systématique. Du coup...

Mais bon, j’ai échappé au burn-out et à la dépression. Comment ? Simple : je préparais un super projet d’évasion. 

 

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