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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

C’est pas parce que t’as démissionné qu’on sera moins cons

Publié le 28 Février 2023 par Nina in Rupture conventionnelle, Une question de semaines, quitter son job

Mi octobre, c’est l’heure. Drapée dans ma dignité, je sollicite un point à Antoinette pour lui signifier mon départ que je souhaiterais en rupture conventionnelle. “Oui, oki, on fait ça !”. Je savais que le père Gamblois ne m’aimait pas et qu’on ne me ferait aucune histoire. Je suis intimement persuadée que j’aurais attendu quelques mois de plus, ils me l’auraient proposé eux-mêmes, la rupture. Mais étant pressée de partir à Bordeaux, j’ai pas poussé l'expérimentation. Ils m’ont assez faite suer comme ça, laissez-moi partir.

Grosse fatigue au travail

Un départ qui aurait pu bien se passer

Si côté RH et Antoinette, mon départ se passe en douceur, n’allez pas croire que le Gamblois va me laisser respirer. Avec Antoinette, on se met d’accord sur un départ au 15 décembre puis finalement au 15 janvier “avec un mois en distanciel”, le temps qu’elle trouve quelqu’un pour me remplacer. Ce deal me va. Sur le coup. Parce qu’il va vite y avoir des situations de crise qui vont me faire regretter d’avoir accepté de prolonger un mois de plus. J’ai accepté par cupidité en oubliant qu’ils étaient tous totalement déraisonnables là-dedans.

Mon boss est un con

Un levier à la peine

Mon départ coïncide peu ou prou avec ce que je vais appeler la “crise Google”. En gros : on a eu des résultats dégueulasses tout l’été car on avait bien planté notre migration. Genre plein de gens ne pouvaient pas valider leur achat, un peu ballot pour un site e-commerce. Bref, on travaille pour réparer tout ça mais les résultats sur Google Ads vont un peu moins bien. On a un retour sur investissement inférieur à l’attendu, un coût d’acquisition plus élevé. Le taux de transformation n’est pas ouf. C’est la criiiiiiiise. Bon, my two cents: on a des meilleurs prix que la concurrence mais nettement moins de références et on est moins connus. Surtout qu’on change le nom du site régulièrement. On se savonne la planche avec enthousiasme, quoi.

Des bulles de savon

 

La crise du vendredi soir

Un vendredi juste après ma demande de départ, Antoinette me demande de venir en salle de réunion où elle est avec le père Gamblois et le DG. Youhou, mes êtres humains préférés réunis dans la même pièce juste avant le week-end, quel beau cadeau. Gamblois part de suite en coup de pression “ça va pas du tout, faut corriger ça, hein”. Moi, en mode “diplomate parce que je m’en fous, je pars bientôt” : “oui, oui”. Alors que je lance un vague “je vais analyser les résultats pour comprendre”, ça escalade vélocement. Gamblois “oui, il faut mettre la pression sur l’agence et s’ils se sentent pas capable, on les dégage”. Tu veux dire l’agence qui bosse pour nous depuis environ 3 semaines suite au pitch où tu m’as fait honte ? Et là, le DG qui ne sert qu’à faire de la surenchère “non mais sinon, on coupe Google”. Alors les annonces Google, il veut dire. Voyons, ça rapporte pas loin de 60% du trafic et plus de 40% du chiffre d’affaires… Je pense que ta stratégie est la bonne.

Sourire hypocrite

Un canalisateur qui canalise rien du tout

Cette réunion est d’autant plus lunaire que je remarque qu’Antoinette est assise de façon à me parler tout en tournant le dos à Gamblois. Elle me parle à moi, l’ignorant plus ou moins. Et sinon, j’ai appris peu après que le DG avait été placé là pour canaliser Gamblois qui fait un peu n’importe quoi. Alors oui pour Gamblois mais le DG ne le canalise pas du tout… C’est un petit toutou qui obéit très sagement à Gamblois et en rajoute une couche si nécessaire. Ils sont tous stratosphériquement nuls dans cette boîte, c’est fou.

Mes collègues sont nuls

L'excel de la mort

Mais voilà qu’arrive le moment de faire la projection des résultats attendus pour 2023. Le fameux business plan qui a marqué le début de la fin pour Claire. Je ne sais pas pourquoi on m’implique là-dedans. Ah oui, pour que je me tape l’imbitable Excel pendant qu’Adonis ricane en mode “non mais c’est n’importe quoi ces objectifs, on les atteindra jamais”. Alors pourquoi tu les poses sur la table, en fait ? Moi,  je m’en fous, je pars. Mais je sais très bien que vous allez mettre une pression de malade sur mon ou ma remplaçante car votre impossible, iel sera contraint de le tenir. Je vous hais. Là, encore, cet excel qui paraissait assez simple se transforme en gros n’importe quoi. Je m’applique à obtenir les résultats qu’ils veulent mais ça ne va jamais, ils remettent en question. “Mais Nina pourquoi tu as mis autant sur ce levier ?”. Heu ben c’est parce que c’est ce que vous avez dit. Ah oui, là, je suis en balek complet. J’ai rien discuté, j’ai rien challengé. Yo to the Lo. Au bout de la quatrième version, Antoinette se dit qu’il faudrait peut-être demander leur avis aux agences. Alors oui, elle a raison dans l’absolu sauf que nous, on part sur des objectifs que l’on sait inatteignables donc bon…

Sommet trop haut

Je ne suis plus assez corvéable

Bref, cette histoire commence à prendre de l’ampleur et voilà que Gamblois père veut s’en mêler. Et c’est là que mon histoire va se terminer. Un jour où je suis au bureau, Gamblois pose une réunion de 18h30 à 19h30 sur le sujet. Et bien ça m’emmerde. Je mets une heure pour rentrer chez moi et bof. Donc je prends l’initiative de rentrer chez moi entre midi et deux  et de faire la réunion en distanciel. 18H30, je me connecte. 18h40, Adonis déboule enfin dans la réunion teams pour me dire qu’ils s’installent et coupe son micro. 18h45 “oui, non, en fait, on va faire entre nous, c’est compliqué à distance. A demain !”. Sa voix est... mmm… embarrassée et je sens que mon absence physique passe très mal. Bon, à dire vrai, je m’en fous, je finis trois-quart d’heure plutôt que prévu, tout va bien, merci. Mais j’ai bien pressenti. Le lendemain, Antoinette me voit dans son bureau pour je ne sais quelle raison et me sort “oui, finalement, tu pars le 15 décembre, je vais prendre quelqu’un en interim pour un mois”. Bon, tant pis pour le gros salaire mais j’ai une piste solide pour un job à Bordeaux et je les supporte plus. Tout est bien qui finit bien. Déjà, ça finit et sah quel bonheur !

Le bonheur de la démission

Enfin, j'ai fini !

Je quitte Epicea avec un réel  bonheur et soulagement. Cette boîte a eu le don de faire sortir le pire des gens, vraiment. Sur mes derniers mois, j’ai essayé de “réconcilier” Claire, que je continuais à voir, et Hyacinthe dont j’étais devenue proche. Je suis persuadée que dans un autre contexte, ces deux-là auraient été amies. J’ai eu vent par la suite de quelques départs. Antoinette a tenu six mois après mon départ, je suppose qu’ils l’ont lourdée un peu salement. Je crois que la rédactrice web a tenu à peu près autant. Quant à ma successeuse, elle a tenu… environ un an. Elle est certes partie pour un poste qui a l’air canon mais je crois pas que grand chose l’ait retenue chez Epicea. Le premier jour, on m’a dit “y a pas de méchants chez nous”, j’ai dû m’asseoir tellement le mensonge était gros. 

Suspicion

Et j'enchaîne

Bref, je suis partie. D’Epicea et de Paris. Avec un nouveau boulot en poche. Pas de bol, ce fut encore une mauvaise pioche. Et je vous raconte ça semaine prochaine car on va enchaîner, oui !

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K
Quelle aventure !<br /> tu vis tjrs sur bordeaux à l heure actuelle ? en tant que toulousain, je t avais decouvert via les vintenaire il y a "un siecle" et l époque des "brouettes", gauthier etc.. que de chemin parcouru depusi<br /> bon du coup j attends la suite :)
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N
Hello ! Oui, toujours à Bordeaux, je suis pas prête de bouger. On adore trop notre vie ici. <br /> <br /> Effectivement, tu me parles carrément d'une autre vie, ahah ! Faut dire que c'était y a quasi 18 ans. Ciel, mon aventure bloguesque va avoir sa majorité !