Imaginez une PME tenue par un couple totalement abusif. Lui vire les gens de façon peu délicate, elle harcèle les équipes. Les deux se racontent qu’on est tous nuls et qu’on est des arnaqueurs en puissance. Genre quand le père Gamblois fait visiter l’open space à je sais pas qui un 23 décembre à 12h15 où nous sommes environ 5, il lâche un tonitruant “oui, là, y a pas beaucoup de gens avec le télétravail. Enfin, télétravail… téléshopping, oui!”. Mais va te faire cuire le cul, un peu ? J’ai partagé ça avec Claire qui me sortait donc régulièrement “je vais me mettre en téléshopping, tiens”. Donc a les Thénardiers mari et femme. Et bien, rajoutons les rejetons dans la marmite à caca !
Un rejeton rôde
Tout commence en décembre. Un jour de télétravail, on fait un point d’équipe et Hyacinthe s’enquit de l’identité d’une personne que je n’ai pas croisée. Claire lui répond que c’est le fils de M. Gamblois. Sur le coup, je comprends mal le prénom, mauvaise audition forever, et croit que c’est un prénom vieux et moche. Il était là “pour donner un coup de main sur un audit”. Ah oui, y a une histoire d’audit sur des coûts, je n’ai jamais compris cette histoire. Quelques temps plus tard, le père Gamblois me convoque “vous ne trouvez pas qu’on aurait besoin d’un data analyste?”. Evidemment Jean-Claude. Bon, je n’étais pas très cultivée sur le métier de la data à l’époque et en vrai, on avait surtout besoin d’un data scientist mais passons. A l’époque, je ne savais pas encore que j’allais me diriger vers ça mais c’était déjà un sujet que j’adorais et j’étais ravie à l’idée de pouvoir travailler avec un data analyste qui me partagerait son savoir. Evidemment, en temps qu’éternelle naïve, j’avais pas noté l’odeur de croquette…
Le ver est dans la pomme
Car le fameux data analyste arrive et laissez-moi vous présenter : Adonis Gamblois. Le fils ! Claire est à bout, dégoûtée par ce “recrutement”. Moi j’étais plus étonnée par l’audace de donner à son fils un nom de Dieu grec mais je m’attache à des détails, parfois. Parce que finalement, chez Adonis, le prénom, c’était vraiment pas un souci par rapport au reste de la bête. Le mec est data analyste comme moi dentiste. En gros, j’ai deux ou trois notions genre “se laver les dents, c’est une bonne idée” mais ne me laissez pas approcher ma fraise de vos dents. Adonis va se révéler être le digne fils de son père mais ça, je vous garde pour un prochain article.
Et un deuxième rejeton, tiens
Parce que là, c’est le volet nepotisme et Adonis n’est qu’un élément. Parce que let me introduce Jules Lefranc. Lefranc, c’est quoi, ça Lefranc ? Ah Lefranc, c’est le nom de famille du premier époux de Mme Gamblois. Et oui ! Alors qu’Adonis est placé dans l’équipe e-commerce, Jules intègre, lui, l’équipe comm. On n’est pas bien, là, entre fils de ? Alors pour le coup, j’ai toujours eu de bons rapports avec Jules mais il semble qu’il n’était pas si innocent que ça non plus et a été plutôt chiant avec l’équipe merchandising. Malgré tout, tu sais que tu bosses avec des gens qui ont un rapport familial direct avec tes N++, c’est… lourd. Surtout que si je n’ai pas eu l’occasion de collaborer avec Jules, je me suis mangée Adonis pendant sept ou huit mois et je peux vous garantir que le père Gamblois, il devrait plutôt regarder du côté de sa marmaille sur le côté arnaqueur, hein. Il est nul.
Le nepotisme, c'est que pour la famille dirigeante
Bon, ok, très bien. Le groupe Epicea est de toute façon un groupe familial, le père Gamblois est déjà un héritier et il colle maintenant ses rejetons dans l’affaire. On a du bol, le fils de l'actuel couple Gamblois est encore à l’école, on se le mangera pas. Mais attendez, il reste un membre de la famille caché ! Et c’est Claire qui va me révéler le pot au roses. En juin 2021, avant mon arrivée, elle part en quête d’alternants pour le pôle acquisition (le mien) et pour le pôle CRM (le sien). Elle choisit Amanda pour l’acquisition et Paul au CRM. Oui, Paul comme l’alternant que je vais finalement récupérer à l’acquisition mais accrochez-vous, sac de noeud en approche. Donc Claire annonce ce recrutement à M. Gamblois et celui-ci pète soudain un câble. Ca ne va pas du tout ! Pourquoi ? Parce qu’Amanda est la nièce d’une responsable d’Epicea et que ça va pas du tout ce favoritisme, bla bla bla. Et accessoirement, Paul est le petit ami d’Amanda. Evidemment, la filiation entre Amanda et la responsable avait été établie dès le départ. Donc gros non de la part de Gamblois pour notre petit couple et il impose à Claire de recruter Alix, “une jeune fille très bien”. Effectivement, Alix est très mignonne et consciencieuse. Finalement, en septembre, Claire n’a pas d’alternants pour l’acquisition, elle repasse une annonce, Paul repostule et le voilà intégré.
Et la dernière souris surprise
Mais un jour, alors que Claire et Alix font un point, c’est la révélation. “Bon, tu dois t’en douter mais voilà, Jules, c’est mon copain”. TA TA TAN ! C’est donc pour ça que la petite Alix était présente à la soirée des fournisseurs pré Confinement alors qu’elle n’était pas encore arrivée dans l’équipe et moi, non. Donc je récapépète pour bien que vous ayez tous les éléments : Gamblois a refusé une alternante car elle était de la famille d’une employée pour coller à sa place… la belle-fille de sa femme. Non mais cette boîte est tellement dans le foutage de gueule, c’est effarant. Sauf qu’en plus, Alix, elle est pas super jouasse de la situation. Elle n’est pas ravie de la présence de son mec, pas ravie que l’on sache ses liens avec la famille Gamblois mais surtout… elle déteste ce job. Elle s’ennuie à mourir. Elle devait faire deux ans d’alternance chez nous mais elle doute. En vérité, elle n’aurait pas été liée à cette famille, elle n’aurait pas eu le moindre doute, mais là…
Et ça va encore dégringoler
Bref, le népotisme dans la famille Gamblois, un véritable art de vivre. Et l’arrivée de deux rejetons va marquer une sérieuse dégradation de l’ambiance !