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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Une première semaine en up and down

Publié le 4 Avril 2023 par Nina in Lalala j'entends pas, Nouveau boulot, bullshit job

Vous savez ce qui est terrible quand on écrit un récit de vie a posteriori ? C’est qu’on voit tellement nettement les red flags qu’on a envie de retourner dans le passé pour guider notre nous de cette époque. Que j’aimerais retrouver la Nina de janvier 2021 pour lui hurler de demander une rupture de période d’essai au plus tôt. Mais puisqu’on ne peut rien changer, retour à ma chronique “Lalala, j’entends pas” ou la boîte où les gens qui devraient réagir ne le font pas car le déni. Et dès cette première semaine de taf, j’aurais dû sentir la douille.

Quand tu sens qu'il y a un loup

Une première semaine riche en événements

Sur cette première semaine, il devait se passer trois choses : la mise en ligne des annonces soldes, le rendez-vous chez le client dans la pampa. Et à un moment, je dois avoir un point avec Caroline N+1 pour qu’on fasse le tour de mes missions. Point que j’ai hâte d’avoir parce que je suis un peu turlupinée par le fait que je n’ai pas droit à une formation avec l’équipe de Lyon comme les autres. Alors que la formation faisait partie du deal de départ. Mais c’est pas grave, Lisa va déjà me montrer comment on utilise Power Editor, le logiciel pour programmer des annonces sur Google. Alors en gros, c’est pas compliqué. J’ai un excel, je vais copier coller les différentes parties de l’annonce, merci, au revoir. Sauf que le client pour lequel je vais faire ça quasi durant toute cette courte expérience, c’est Satan. Satan a deux marques, chacune sur quatre pays. Pour chaque marque et chaque pays, on a environ trois à cinq campagnes comprenant chacune de deux à dix groupes d’annonces, voire vingt sur l’une d’entre elle et dans chaque groupe d’annonces, j’ai trois annonces. Et faut changer tous les textes à chaque fucking fois. Des textes à personnaliser selon le groupe d’annonce, hein. C’est pas “je sélectionne tout, copié/remplacé, merci bisous”. Des heures et des heures. Et des heures. Un travail abrutissant à base de Ctrl C, Ctrl V, Ctrl H. Et des coquilles qu’on passait des jours à chasser et corriger.

Le travail abrutissant

Se lever à l'aube pour pas grand chose

Donc première petite folie : le mercredi des soldes. Où toute l’équipe, moi comprise, se connecte à 7h parce qu’on ne doit surtout pas communiquer avant. Donc de 7h à 7h30, je suis en call avec Lisa pour se coordonner. On a le go du client, on appuie sur le bouton. 7h30, j’ai plus rien à faire. Mais comme on a commencé à 7h30, on a le droit de finir la journée à 17h. Trop bien ! Je passe la journée à glander. Caroline n’a pas de temps à me consacrer et je n’ai pas d’infos particulière sur le rendez-vous du jeudi. Je lis les documents sur le réseau car le client est spécialisé dans les porte-fenêtres et je n’y connais pas grand chose. Le compte est assez compliqué car il y a pas mal de campagnes, je prends quelques notes et let’s go. De toute façon, j’y vais pour me présenter, va-t-on attendre plus de moi ? Alors que la journée se termine, Solène me prévient qu’elle ne viendra pas au rendez-vous. Elle est malade suite au vaccin Covid. Mais pas de soucis, Mathieu le commercial viendra avec Benoît, mon binôme sur ce compte, et moi. Oui parce que le client est précisément au milieu de nulle part, je ne voyais pas trop comment y aller sans voiture…

La campagne

Une journée grise

Jeudi, 11h. Nous voici, Benoît et moi, avec nos petits sandwiches à attendre Mathieu qui nous cueille. En route pour le Lot-et-Garonne. Pas à Agen, non. Pas même à Marmande, non. On va dans un hangar au bord d’une petite route départementale. Je vous jure que je ne blague pas. 1h30 aller, 1h30 retour. On quitte Bordeaux sous un soleil radieux mais dès qu’on sort de l’agglomération, c’est le brouillard. J’ai un souvenir très précis de cette journée, un souvenir gris. La verdure est figée dans le gel, j’ai froid aux pieds. Une journée perdue pour trois salariés. La visio, vous connaissez ? On arrive sur place et c’est gris, gris, gris. Un petit parking bordant un petit hangar en tôle. On mange nos sandwiches dans la voiture. Sur le parking, une grosse BMW tunée qui fait tâche. A l’heure du rendez-vous, on va sonner au hangar. On se présente et une voix nous fait “vous avez vos papiers d’identité ?”. On se regarde tous les trois, un peu surpris… “Non, c’est une blague, entrez !”. Ah mais le client est un blagueur, ahah. Oui, enfin, j’aurais dû la savourer cette vanne parce que la suite du rendez-vous n’a pas été… Bref. 

Un hangar moche

Une claque et on repart

Voici donc Renaud, quadra Agenais un peu prototype du Blanc hétéro multi entrepreneur. La grosse BM sur le parking, c’est la sienne. Renaud qui sera une des raisons de ma démission. Enfin, à la réflexion, je crois que j’aurais plus vite fait de compter les raisons qui m’auraient fait rester… Renaud nous fait nous installer autour d’une table dans une pièce aménagée et chauffée de son hangar. Et nous pourrit la gueule. Littéralement. Y a rien qui va et il en a marre. Les interlocuteurs changent tout le temps et depuis le départ de Grégoire, plus rien ne va. Benoît et Mathieu font des claquettes, moi, je prends des notes. Je n’y connais encore rien au métier donc je ne veux pas dire de conneries. Je prends un peu la parole sur Facebook que je maîtrise bien histoire de ne pas trop passer pour une potiche. Puis on repart de là comme on est venus. Il fait toujours aussi gris mais l’humeur dans la voiture est moins détendue qu’à l’aller. On se remotive tous en se disant qu’on va rattraper le coup vu que nous sommes une nouvelle équipe, youpi. La question que je me pose aujourd’hui, avec le recul, c’est sur l’absence de Solène. Ayant eu un peu de fièvre suite à mon dernier vaccin, je sais que ça peut arriver. Mais au vu de la réunion houleuse, je me demande si elle n’a pas pris le premier prétexte pour éviter la confrontation. Je me pose la question aujourd’hui car je sais que Solène est une grosse lâche, ce que je ne savais pas à l’époque.

Mauvais rendez-vous

Enfin, je sais à quelle sauce je vais être mangée

Le vendredi après-midi, j’ai enfin mon point avec Caroline ! Je n’y croyais plus. Sachant que là, j’avais déjà atteint le stade “bon bah je vais me mater un téléfilm et faire un article dessus vu que personne ne me donne rien à faire”. Donc je découvre un peu plus concrètement mes clients et mon agenda se remplit instantanément de réunions hebdos. Dont trois pour le client chouchou, Ludéo. Trois réunions hebdos pour un seul client ? Avec tous les copier-coller que je dois faire pour Satan ? Gosh. Ah et Renaud, le roi de la fenêtre, je vais être en lead dessus. Et attention, il ne fonctionne que par téléphone, il n’aime pas les mails. Ok mais moi, je n’ai pas de téléphone pro… “Oh, tu l’appelles en privé”. Attends, le mec ne veut pas fonctionner par mail mais n’a aucun numéro pour nous joindre ? Tu m’étonnes qu’il soit pas content. Me voici dans la foulée propulsée dans la réunion hebdo numéro trois pour Ludéo et je découvre Arnaud, un Renaud passé à la sauce Guillaume Canet, quadra un peu séducteur et ambitieux qui surjoue son rôle de client important. Et puisqu’il y a une nouvelle dans la place (moi), il faut qu’on se rencontre de visu dès le mardi suivant. En période de covid, se rencontrer en vrai, ça ne manque pas de sel.

Porter le masque au travail

Je ne suis pas enthousiaste

Et c’est la fin de la première semaine, je suis… déroutée. Ma formation, ce sera Julie qui s’en chargera. Oui, la meuf arrêtée et d’ailleurs son arrêt est prolongé de deux semaines, oups. Le seul truc qui me rassure un peu, c’est Benoît. Le gars, il a l’air solide et ça va m’aider. Mais pour le reste, je termine cette première semaine un peu mi figue mi raisin. Même si je termine à 17h30, toujours ça de pris. Mais rassurons-nous. Cette première semaine était bof, les suivantes seront pires !

 

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