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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

La douce délivrance

Publié le 16 Mai 2023 par Nina in Lalala j'entends pas, Immaturité professionnelle, Les dirigeants lâches

Parce que même si ce contrat s’est fini en eau de boudin, j’ai néanmoins eu quelques mesquines satisfactions. Ah oui parce que je vous préviens, ce dernier article de la saga Lalala j’entends pas va se vautrer dans la plus pure mesquinerie et j’assume totalement. Oui, un jour, j’arriverai à trouver un juste milieu entre “mes bosses, c’est mes parents, ça me rend malade de les décevoir” et le “de toute façon, t’es pas ma mère et je souhaite que tu crèves !”. A peu près. Pour ce dernier article, on va donc voir que la lâcheté quand t’es dirigeant, ça peut te coûter très cher. 

Des dirigeants lâches

Une boîte en roue libre

Résumé des épisodes précédents : nouveau boulot, trop de taf et de clients, situation ingérable. Je démissionne au bout de trois mois. En même temps que Benoît, mon binôme sur trois de mes clients. Trois sur cinq. Sachant que Benoît part pour les mêmes raisons que moi : gestion catastrophique de l’équipe et lâcheté de la direction, matinée d’immaturité. En gros, ils ont cru que le départ de la team leader et du directeur média pouvait être compensé par la numéro 3 du bureau… celle qui avait pour mission d’étiqueter les souris et les claviers pour que chaque poste soit bien équipé. Et qui appelait régulièrement les teams leader pour l’aider à défaire des cartons. Et aussi par une account manager de 25 ans peu appréciée par l’équipe et qui a donc fait un burn-out. A un moment, d’ailleurs, ils ont dû prendre un peu conscience qu’il manquait d’un capitaine qualifié à la barre vu qu’ils ont cherché à refourguer l’équipe à un mec de Lyon souhaitant s’installer sur Bordeaux, une team leader parisienne fraîchement installée dans la capitale girondine… sans se demander ce qui allait se passer au retour de Caroline qui était juste partie en congés mat. Potentiellement trois personnes sur un même poste, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Bon en vrai : la parisienne ne voulait surtout pas de ce poste, le Lyonnais est venu sur Bordeaux parce que, plot twist, il commençait à sortir avec Agnès. Et la team leader a récupéré ce qu’il restait de son équipe en revenant de congés mat. 

Game of Thrones

 Un seul client prévenu par la direction

Donc à force de mettre la tête dans le sable, y a de la délicatesse sur trois clients qui vont se retrouver sans personne puisqu’on est deux à partir. Une nouvelle un peu compliquée à annoncer à un client d’ailleurs. Rassurez-vous, grâce à son grand courage, Solène ne l’a annoncé qu’à Ludéo, le client chouchou… qui part donc à Lyon. Mais avec Julie en program coordinator pour garder un lien avec Bordeaux. Oui, on sait toujours pas ce que c’est ce job mais voilà. Donc Ludéo part à Lyon et ils seront trois sur le doss’. Versus deux quand c’était à Bordeaux. Ah oui, intéressant. J’ai eu droit à un dernier repas avec le client un midi. On est tous allés au restaurant ! Le client, sa chargée de marketing, les deux Lyonnaises qui reprenaient le dossier, Julie et Solène. Et pas Benoît, en congés ce jour-là. Et je me suis bien fait chier. J’ai eu la bonne idée de me mettre loin de Solène que je pouvais plus voir en peinture à ce moment-là de l’histoire. Et elle avait elle-même décidé que je n’existais plus donc l’un dans l’autre, on se retrouve. J’ai été d’autant plus inspirée qu’elle nous a annoncé être positive au Covid trois jours plus tard… Aaaaaah. Un repas chiant parce que le client n’a voulu parler que de boulot et m’interpellait de temps en temps vu que j’étais à côté de lui. Mais je m’en fous, en vrai. D’ailleurs, pour terminer sur ce client : pendant trois mois, le mec a essayé d’instaurer un rapport un peu chelou entre nous, une sorte de séduction mais vraiment professionnelle. Rien d’ambigu. Le mec était dans son Game of thrones chez Ludéo et voulait s’assurer de ma totale loyauté. Une fois mon départ acté, j’ai eu droit à un “merci pour tout” et j’en ai plus entendu parler.

Ghosting

Quand le client sait que tu as trop de taf

Et Satan dans tout ça ? Là aussi, y a à dire. Parce qu’autant j’ai roté du sang avec eux, autant c’étaient des gens qui me voulaient relativement du bien. Lors de mon dernier bilan avec eux, juste avant l’annonce de la migration du compte à Paris, je termine la présentation seule car Lisa a dû se déconnecter. On parle d’une dernière campagne qui a dû mettre du temps à se lancer ou je ne sais plus quoi et je commence à faire des claquettes. Et là, le responsable acquisition m’arrête “Ecoute, Nina, le problème, c’est que c’est trop de travail tout ça et que tu es souvent seule à le faire. Si tu as besoin, j’escalade auprès de ta direction pour qu’il y ait une personne en plus sur le compte”. Tu veux dire parler à Solène, la meuf qui s’est pas pointé au workshop où on aurait dû aborder ce point-là précisément ? A noter que l’équipe parisienne qui récupérait le dossier comptait, une nouvelle fois, une personne de plus. Décidément…

Une armée de Playmobil

Une crise ignorée par la direction (encore)

Le Roi de la fenêtre ? Non, je garde ça pour la fin car il m’a offert un cadeau de départ délicieux. Il y avait un autre client que j’étais censée gérer en binôme avec Lisa, un truc de maquillage. Le fameux cinquième client qu’on m’a collé alors que j’avais dit que j’avais pas le temps. Autant dire que je ne me suis jamais investie dessus. Je faisais acte de présence sur les réunions avec Lisa. Et pour le coup, j’avoue qu’on fonctionnait bien ensemble. Mais voilà que Lisa s’absente dix jours, un combo semaine de cours et quelques jours de vacances. Je n’ai pas regardé le compte… mais Benoît qui était le back-up non plus. Du coup, des campagnes qu’on venait de lancer ont surdépensé et le client, déjà mécontent, a menacé de claquer la porte. Et là… rien. Le gars de Lyon qui gérait plus ou moins l’équipe d’account managers à ce moment là organise une réunion avec Lisa et moi pour comprendre ce qu’il s’est passé. Il ne comprend pas comment un compte peut être laissé à l’abandon pendant dix jours. Mais surtout, il aimerait savoir… pourquoi personne ne se bouge à la direction pour essayer de rattraper le client. Le mec étant un peu colérique, il commence à s’énerver. “Non mais j’en peux plus de Bordeaux, sérieux. Elle fout quoi Caroline ? Chez nous, à Lyon, un truc comme ça, ça ne passe pas.”. Et bien Caroline n’a jamais rien fait, le client est parti et je l’ai appris presque par accident. 

Un client s'en va

Je bois ma prime

Arrive le mois de juin, le dernier pour moi. Il y a deux événements festifs : un team building à la con et l’inauguration des locaux. Enfin, ça fait dix ans qu’ils sont là-dedans mais je sais pas pourquoi ils se sont obstinés à parler de nouveaux bureaux et à communiquer autour de ça alors qu’ils ont juste bougé deux bureaux et mis un coup de peinture. Et puisqu’ils m’ont refusé ma prime de non-concurrence que j’aurais jamais réclamé… j’ai décidé de la boire. Cinq coupes de champagnes pour la soirée, quatre ou cinq verres de ponch au team building… Bon, ok, faites pas ça chez vous. Et autant vous dire que je me suis fait un malin plaisir à raconter le pourquoi de mon départ. Surtout auprès du commercial qui est venu me causer en mode “hé Nina, j’ai entendu dire que ça se passait pas top pour toi et que tu envisageais de partir ?” “Euh bah c’est à dire que je pars la semaine prochaine…””Quoi ? Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Il faut vraiment qu’on tire des conclusions de nos erreurs pour éviter que ça se reproduise”. Quoi ? Bon sang, y en a un, un seul, qui s’est dit qu’ils avaient vraiment merdé ? Miracle ! Sinon, ce soir-là, j’ai croisé pour la première fois Caroline, ma fugace team leader. Je m’en voulais un peu de la planter mais la meuf m’a vue, m’a fait un “oh salut” avec un vague signe de la main avant de se barrer. Alors qu’elle avait fait la bise juste avant au nouveau de l’équipe, arrivé moins d’un mois plus tôt. Vraiment, Nina, n’investis plus ton affect au boulot. Dernière anecdote nulle sur ces petites sauteries : le moment où j’ai compris que Caroline (la numéro trois de l’agence, pas la team leader) était juste stupide. La direction fait des claquettes parce qu’on recrute à balle et la voilà qui part en mode anecdote “ah oui, moi, je suis trop douée en entretien maintenant. L’autre jour, j’ai demandé à un candidat de me vendre le moteur thermique en cinq minutes. Pas vrai Arthur ?”. Sourire gêné du Arthur, Agnès et moi sommes consternés. Pourquoi ? Je veux dire pourquoi tu demandes ça à des gens qui vont juste faire de la pub sur Google ? Sachant que la moyenne d’âge est de 27 ans, neuf chances sur dix que le candidat concerné passait un entretien pour une alternance ou un premier boulot. Pourquoi t’es conne comme ça ? Sérieusement ?

Un petit champagne

Un ultime cadeau du pire client

Mais parlons du Roi de la Fenêtre ! Parce que là, aussi, nous avons toute la quintessence de ce qui ne va pas dans cette boîte. Donc début mai, il vient, il est content. Mais rapidement, ses ventes traînent et il commence à me mettre la pression. J’essaie de booster les campagnes comme je peux mais j’ai une limite de budget et il a du mal à entendre que maintenant qu’il n’y a plus les confinements et qu’il y a la guerre et l’inflation, les gens sont moins branchés travaux à la maison. Et puis le mec est dans l’exagération totale “ça fait un mois que je te dis de booster” “Alors non, ça fait dix jours. Et puis sinon, je me barre dans quinze jours. Maintenant, ce sera Justin, ton account manager”. Et là, ce fut le feu. Dès le lundi, je reçois un mail super froid de Solène “oui, le Roi de la Fenêtre se plaint qu’il n’arrive plus à joindre personne depuis un mois et que rien ne va”. Moi “ah, je suis très étonnée de ce message vu que je l’ai eu au téléphone pas plus tard que vendredi”. “Ah mais je ne remets pas en cause ta gestion du dossier, je passe juste le message”. Attends, quoi ? Pardon ? Je t’explique que ton client te ment et toi, tu trouves legit de ne pas réagir ? Genre “oh oui, il me ment mais il est comme ça”. Surtout qu’entre Justin et notre Roi, ça devient “les couillus du 47 croisent le fer. Bonhomme contre bonhomme”. Justin m’a dit textuellement “tu vas voir, je vais le dompter, moi”. En me prenant légèrement de haut mais hé, j’en avais plus rien à foutre. Résultat : le Roi harcèle Solène au téléphone car les dépenses n’arrêtent pas de grimper mais Justin, il gère. Et le jour de mon départ, grosse situation de crise : le client va porter plainte contre nous et réclame 20 000 euros de dommages et intérets parce qu’en gérant n’importe comment son compte, Justin l’a mis dans le rouge. Alors c’est pas très gentil pour mon petit camarade mais à ce moment-là, je buvais du petit lait. Surtout que je voyais Caroline en mode “non mais c’est pas grave, on a des assurances pour ça”. Ouais ou alors, vous auriez pu intervenir et éviter que ça ne dégénère au lieu de vous planquer et laisser vos accounts managers gérer. Je dis ça…

Garder son calme

Un nouveau type de manager nul

Bref. Mon départ fut assez nul vu que la moitié de mon équipe a annulé pour mon pot de départ à quelques jours car ils avaient mieux à faire. Ca m’a minée un temps et puis finalement, tant pis. Je garde un vague contact avec Agnès et Benoît mais je préfère tourner la page de cette boîte. La suite des aventures, pour ce que j’en ai eues, fut assez intense dans le nawak. Entre la réunion improvisée où Caroline a forcé tout le monde à dire à Julie pourquoi ils ne l’aimaient pas pour “apaiser les choses” et la nouvelle qui a travaillé le premier jour dans la cuisine parce que y avait pas de place pour elle, je ne regrette rien. Rien de rien. Et oui, Julie a un très solide syndrome de Stockholm. La page est tournée, d’autant plus avec cette série qui m’a permis de finir de vider l’abcès mais reste une question : entre le manager hypercontrôlant et celui qui ne prend pas une once de sa responsabilité, je doute. C’est qui donc le pire ?

 

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K
Et puisqu’ils m’ont refusé ma prime de non-concurrence que j’aurais jamais réclamé… j’ai décidé de la boire.<br /> <br /> mort de rire :)
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