Voilà, j’ai annoncé ma volonté de partir. Dès le lendemain, la RH me contacte pour me caler un point de réunion sur mon départ. Il n’y aura plus de marche arrière. De toute façon, il en était hors de question. Même si Satan part effectivement dans l’agence parisienne, la charge de travail reste déraisonnable et surtout je n’ai plus du tout confiance en la direction. Trop lâche et immature. Et à propos d’immaturité, je vais clairement déguster. Car si cette agence se veut une famille, c’est un peu une famille dysfonctionnelle où la maman a ses enfants prefs… et les autres.
C'est pas moi qui ai merdé mais néanmoins, c'est moi qui paierai
J’avais annoncé mon départ en estimant que j’aurai forcément droit à une rupture conventionnelle vu que ça leur coûterait rien. Erreur. Déjà, Solène m’avait balancé lors de notre confrontation larmoyante que j’avais qu’à prolonger la période d’essai. Clairement, Micheline, clairement. Me voici donc dans une boîte “nous, on ne fait pas de rupture conventionnelle”, sans doute pour les garder pour virer les gens. Vraiment, les boîtes qui refusent les RC, c’est un red flag, je l’ai déjà dit. Bref, la mignonne RH m’explique que c’est à moi de démissionner. J’avais prévu cette éventualité et je sais que financièrement, je peux me le permettre donc ok. On convient d’une date de départ au 30 juin. J’ai déjà la tête dans mon bilan de compétences. Si financièrement, c’est pas le meilleur scénar, je suis prête à payer ce prix pour avoir la tranquillité d’esprit. Je ne cherche pas à discuter, même quand la RH me dit “oui, Solène m’a dit que tes conditions d’arrivée étaient difficiles, bla bla bla”. Ah oui donc elle admet qu’elle a chié dans la colle mais n’assume pas. Ok. Suis-je étonnée ? Vous mêmes, vous savez.
Partir au bon moment
Cependant, la vie devient un peu compliquée. En réalité, j’ai vraiment bien fait de démissionner car je suis clairement celle qu’ils ont oubliée dans leur plan d’évolution ou je ne sais quoi. En gros, depuis que je suis program coordinator, je suis éjectée des points d’équipe. Les points d’équipe, c’est que pour les account managers. Alors moi je veux bien mais dans les faits, je suis account manager. Je suis censée passer mon temps à piloter les comptes clients mais en vérité, je gère les campagnes, comme les autres. Je me retrouve donc à faire des points le vendredi avec Julie pour voir comment on crée un peu notre poste vu que personne ne sait ce que c’est, un program coordinator. Pour de vrai. On a fait une réunion avec d’autres program coordinators et le début de la réunion, ça a été “bon, on sait pas trop ce qu’on est censés faire, en vrai”. Et bah, heureusement que j’ai démissionné…
Une direction qui gère queud'
A partir de là, la direction m’ignore complètement. J’ai un échange une fois avec Solène et une fois avec Caroline, chacune me reprochant que l’équipe est déjà au courant de mon départ et qu’elles auraient souhaité maîtriser cette communication. Caroline devait planifier une réunion d’équipe pour rassurer les survivants du fait que nous étions trois à partir. Oui : Benoît et moi mais aussi Lisa qui part dans l’agence parisienne. Evidemment, cette réunion n’a jamais eu lieu. Mon départ n’a jamais été un point dans aucune réunion d’équipe, pas plus que celui de Benoît. Tout comme ce fut le cas pour Maxime. Maxime ? Ah oui, le gars dont j’ai appris l’existence au moment de ma démission “ah bah t’as tenu encore moins longtemps que Maxime !”. C’était un gars qui avait rejoint l’équipe à peu près en même temps que Benoît et Agnès et qui est parti dans les mêmes conditions que moi au bout de sept mois. Moi, j’aurai fait 6 mois deux-tiers. Fait amusant, le mec a annoncé son départ… le jour de son départ. Genre il est arrivé le vendredi “bon bah c’est mon dernier jour”. Sans doute que la direction avait voulu gérer la communication sur son départ.
Utiliser ce que je dis contre moi
Donc voilà, je n’ai plus d’équipe, indépendamment de ma démission et la direction me fait franchement la gueule. Seule la RH communique avec moi sur mon départ, m’informant au passage qu’on ne me verserait pas ma prime de non-concurrence vu “que je pars pour faire autre chose”. J’ai vraiment l’impression de vivre une rupture amoureuse avec un gros connard qui retourne tout ce que j'ai pu dire contre moi. Sachant qu’au départ, j’ai dit que je souhaitais me réorienter et co pour éviter toute rancœur de la part de Solène pour avoir ma rupture conventionnelle. Littéralement, c’est comme si j’avais dit “c’est pas toi, c’est moi” et que l’autre en face m’avait répondu “ah oui, c’est carrément toi. Du coup, je garde tout ce qu’on a achetés ensemble, tout ce que je pourrais te devoir. Et va crever, tu n’existes plus pour moi”. Holy shit. Sachant que je l’aurais jamais réclamé, cette prime. En 15 ans de carrière, je ne l’ai jamais touchée. Mais le fait de me le mettre en pleine tronche, c'est...
J'ai changé de poste mais en vrai, pas du tout
Mais je ne suis pas épargnée par le travail pour autant. J’ai beau être passée program coordinator, mon quotidien ne change absolument pas. Et voilà que le roi de la fenêtre décide de passer nous faire un coucou. Ah putain, manquait plus que ça. Je suis ras la gueule car je dois mettre les annonces de Satan pour les French days et Lisa est en cours. Heureusement que Benoît vient me prêter main forte. La réunion avec le Roi de la Fenêtre est assez lunaire… essentiellement parce que Solène ne parle pas du tout de ma démission. Le mec vient début mai donc à un mois et demi de mon départ mais le sujet n’est pas abordé. Très bien. La réunion se passe bien en soi, le client est content de moi. Toujours ça de pris. A la fin, il me tape la bise en plein open space et des collègues d’une autre équipe s’étonnent “Tu fais la bise à tes clients ?” “Non, c’est le client qui m’a fait la bise…”. Et c’est environ le dernier échange que j’ai eu avec Solène en physique.
Et bah ça va vous coûter cher
Mais mon départ allait provoquer pas mal de remous dans la gestion clientèle et j’ai décidé en parallèle de raconter mon histoire à qui voulait bien l’entendre. Parce que l’image de la famille unie où on s’aime tous, non merci. Je vous raconterai ça la semaine prochaine parce que décidément, j’en ai des choses à dire sur cette courte expérience.