Un petit article léger pour changer. Sans doute parce qu’au vu de l’état du monde, j’ai l’impression que prêcher une parole de gauche revient à pisser dans un violon. On a beau savoir qu’on est du bon côté de l'Histoire et que vos petits-enfants ne comprendront pas comment on a laissé faire l’Extrême-droite, ça reste fatigant. Oui, aujourd’hui, on fait léger mais j’ai pas pu m’empêcher cette petite touche de provoc’. Quoi qu’il en soit, reparlons réseaux sociaux parce que leur principal carburant, c’est notre ennui.
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Personne ne te force à regarder de la merde
Je ne suis pas de celleux qui rejettent les réseaux sociaux en bloc en mode “abrutissement des masses”. Je suis certes régulièrement agacée de toute une création de contenus vides avec juste des gens qui mettent leurs têtes sur d’autres vidéos. Ah et j’avais pas cité les gens qui pompent littéralement les contenus des autres en rejouant des sketches. Mais à côté de ça, il y a des gens qui créent des choses très bien. Des contenus drôles et/ou pédagogiques. Je suis souvent agacée des discours un peu génériques sur les médias qui abrutissent. Le média est un outil, c’est la personne en face qui choisit comme l’utiliser. A la télé, tu peux choisir de regarder Touche pas à mon poste ou 28 minutes, par exemple. Bon, n’ayant plus la télé, je suis pas du tout au fait des programmes mais personne ne te force à regarder de la merde. Idem sur les réseaux sociaux.

Des timelines de plus en plus aléatoires
Même si, sur les réseaux sociaux, c’est un peu moins vrai aujourd’hui. Longtemps, ma timeline était constituée de gens que j’avais choisis. Il pouvait arriver qu’un compte que je suis m’énerve mais c’était une friction sur un détail, une posture. Je n’entrais jamais en contact avec une parole raciste ou machiste, par exemple. Sauf dans les cas de partage du message avec mention. Et puis, petit à petit, les réseaux sociaux ont préféré confier nos timelines à des algorithmes qui pensent mieux savoir que nous ce que l’on souhaite voir. Ce qui est un peu embêtant quand tu décides de mater plusieurs vidéos sur un sujet sur Youtube par exemple. Genre maintenant, j’ai 90% des vidéos proposées sur l’Eurovision. Et pas forcément des vidéos intéressantes. Genre des vidéos de random personne qui fait son top 10 des gagnants des dix dernières années. Des matchs “les 10 premiers de 2025 vs les 10 premiers de 2024”. Des awards aléatoires à base de “c’était qui le plus beau ou la plus belle ?”. Le pire étant Thread qui m’invente des intérêts spécifiques et me noient de messages sur des sujets sur lesquels je n’ai absolument rien publié. Genre cette fois où j’ai lu des centaines de messages sur la nouvelle chanteuse de Linking park. Alors déjà, à la base, Linking park, j’en pense pas grand chose, je connais une chanson. Et la chanteuse, Emily Amstrong, je la connais même pas. Pourquoi suis-je donc spammée d’avis de gens que je ne connais pas qui parlent d’un sujet qui ne m’intéresse pas ?
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Les réseaux sociaux meurent aussi
Vous allez me dire “bah va pas sur les réseaux si ça t’énerve”. Et on en arrive au coeur de mon sujet. Ouais, il était temps… Je ne me rends pas sur les réseaux sociaux par pur intérêt mais plutôt… par ennui. Il est temps de parler du réseau social qui a été leader fut un temps et qui illustre parfaitement le fait que rien ne dure, pas même le succès : Facebook. Je suis persuadée que votre utilisation de Facebook donne une indication directe de votre âge. Typiquement, mes anciens alternants jeunes vingtenaires avaient un compte mais ne l’utilisaient pas. A peu près pareil pour Insta, d’ailleurs. Quelques épisodiques stories, souvent un partage d’un réel “qui fait le buzz” ou une musique. D’ailleurs, c’est moi ou plus personne ne dit “faire le buzz” et que buzz est désormais uniquement associé au bad buzz… Et encore, il me semble qu’on dit plus shitstorm désormais. Mmm…

Facebook, le repère des boomers réacs
Bref, Facebook ne m’intéresse plus depuis longtemps, si ce n’est un neurchi, celui sur la flexibilisation du marché. Et le groupe des gens du quartier où, de temps en temps, y a de la bagarre. Surtout quand quelqu’un vient chialer parce que ok, il s’était garé n’importe comment en gênant tout le monde mais il avait une bonne raison et le problème, ce sont les gens qui dégradent les voitures. Big up à celle posée plusieurs jours sur l'arrêt minute et a justifié ça par “je suis tombée malade et j’ai oublié que j’avais laissé ma voiture là”. L’Alzheimer foudroyant, je ne connaissais pas. Mais le problème, c’est que quand tu ouvres Facebook, tu es vite pris dans un tourbillon de réels et de messages de boomers. C’est ainsi que j’ai pu revoir 46 fois la même scène de Friends postés par des comptes différents. Ou les compils dashcam qui te rappellent que le danger sur la route, ce ne sont toujours pas les cyclistes. Et pourquoi je tombe dans cet espèce de vortex du vide ? Parce que j’ai l’appli sur mon téléphone.

Supprimer les applis pour supprimer le scroll tentateur
Et oui, ça ne pisse pas plus loin que ça. Je vais sur les réseaux sociaux dans mes moments de vide. Ces moments un peu d’ennui où on a le réflexe de prendre son téléphone et de cliquer sur les icônes disponibles. D’ailleurs, j’ai arrêté Facebook comme j’avais arrêté Twitter à l’époque : en supprimant l’appli. Facebook, j’y passe une ou deux fois par jour sur mon ordi. Les jours où j’utilise mon ordi, donc. Je checke ce que disent les voisins ou si y a un truc rigolo sur le neurchi et bye. Je n’ai quasi plus aucun réseau social sur mon téléphone à part Instagram, installé de base, et Youtube. Pour mater mes réseaux, je passe vite fait via le navigateur. Pas de notifs, un scroll limité. Quand je m’ennuie, je lance le jeu que j’ai sur mon téléphone. Pas plus constructif mais au moins, je n’y vois aucun message raciste, homophobe, mascu ou anti-vélo. Juste des pubs Temu nulles que je m’empresse de quitter.
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Regarder un écran pour combler le vide
Les réseaux sociaux me font penser à une certaine consommation de télé. Quand j’étais chômeuse au milieu des années 2000, la télé était allumée quasi tout le temps. Je la regardais certes distraitement mais j’ai dû voir chaque série AB plus d’une dizaine de fois. Même celles qui me vrillaient le plus les nerfs comme les Filles d’à côté ou Le miel et les abeilles. Heureusement, à l’époque, ils repassaient pas les Musclés. A cette époque, le cliché, c’était de mater Motus en jogging en mangeant des Chocapics. Epoque révolue puisque Motus n’existe plus et les céréales sont empoisonnées. On matait la télé non par réel intérêt mais pour occuper vaguement. Aujourd'hui, ça a été remplacé par les réseaux sociaux. Quand j’étais petite, ma mère me coupait la télé pour aller jouer dehors. La génération de mes neveux et nièces, c’est la tablette.

Le cerveau disponible est sur les réseaux sociaux
Bref, moralité ? Si Coca veut acheter du temps de cerveau disponible, il ferait mieux de faire des deals avec des influenceurs plutôt qu’avec TF1. Même si je doute : est-ce que la Gen Z boit du coca ?