J’avais dit que j’arrêtais de parler boulot mais j’ai un peu menti. En fait, j’ai consulté ma liste de tous les sujets dont je voulais parler (liste infinie, ce blog disparaîtra avec moi) et j’ai trouvé deux ou trois trucs sur le boulot. Dont Gaston Lagaffe. Mais de quoi tu parles ? Tout simplement de ce que notre procrastination fait de nous des génies créatifs. On est à la limite du développement personnel, là… Mais laissez-moi vous expliquer.
Alors cette idée de Gaston Lagaffe comme génie créatif car procrastinateur, ça ne vient pas de moi mais d’une vidéo d’Arte sur le sujet. Des fois, je me dis qu’Arte devrait être remboursé par la sécurité sociale. Bref. Sur le sujet de la procrastination, on nous parle de Gaston Lagaffe qui fait des tas de choses chouettes à part bosser et que finalement, la seule chose qui le fatigue, c’est le travail. Et force est de constater que moi aussi. Alors il est possible que, dans mon cas, le trajet vers mon boulot soit le plus gros facteur de fatigue. Mais retenons ceci : Gaston n’aime pas son travail et trouve toujours mieux à faire.
C’est vrai, qu’est-ce qu’on peut être efficace, tous autant qu’on est, sur des tâches n’ayant rien à voir avec notre taf tant on a la flemme de s’y mettre. En ce moment, je réfléchis pas mal à mon tempo de vie pour une vie plus jolie et j’ai une paralysie liée au travail. Ca donne “ah, faut que j’envoie ce mail, là, pffff”. Parfois, je suis sérieuse. Souvent, je négocie avec moi-même. “Ah ok, mais avant, mets-toi une petite vidéo ou une petite musique…” et c’est souvent la porte ouverte à la procrastination. Je rebondis de liens en liens, je pars loin, si loin. Parfois, j’atterris sur des choses intéressantes, j’accumule des petits savoirs. Et d’autres fois, je consulte la fiche d’une random télénovela aperçue sur Twitter et je m’intéresse à la vie d’Angélique Boyer. Star de la télénovela Teresa… vous saviez qu’elle était en couple avec un acteur de telenovela qui jouait justement son mari dans Teresa. Mais ils ont commencé à se fréquenter sur le tournage de Lo que la vida me robò. Je le sais parce que j’avais pas envie de travailler et que je suis allée trop loin dans ma curiosité.
J’aimerais avoir la procrastination magnifique comme Gaston. Je ne parle même pas forcément de créer un incroyable instrument de musique. Ni de cuisiner un plat de roi. Juste faire un truc qui me plaît au lieu de juste travailler. De faire semblant de travailler dans mon cas. Pourquoi ne pas assumer ma procrastination, après tout ? C’est ça, ma vraie paralysie, faire genre que. Et nous sommes tous pareils. Enlevez les kilotonnes de réunions que vous vous enquillez, les pauses cafés et les gens qui viennent vous parler pour rien, on travaille quoi en réalité ? Deux heures par jour ? Mais on passe notre temps à faire les débordés.
Quand j’étais plus jeune, il y avait des add-ons qui transformaient l’icône msn en icône excel, je crois qu’il existait une application où tu appuyais sur une touche, ça affichait un excel. Depuis que je travaille, je crois que je cherche comment gérer mes fenêtres persos en toute discrétion. “Ah oui, oui, je suis sur mon reporting” (alors que je suis en train de parler sur Twitter). Au début, je culpabilisais, je culpabilise même encore un peu… mais je n’ai jamais connu quelqu’un de focus sur son taf huit heures par jour. On est tous sur un petit jeu de dupes mais faut pas que ça se voit. On est étriqués sur nos petits bureaux, à tapoter sur nos claviers en faisant genre.
Alors j’en suis pas encore à faire comme Gaston alors que moi, je rêve de ce super coussin de sieste pour le bureau:
Je rêve d’être la pasionaria de la sieste, celle qui a encouragé ses camarades à fermer les yeux 10-15 mn après le déjeuner sans aller se cacher aux toilettes ou dans une salle de réunion. Après tout, si je fais la sieste, c’est bien pour avoir la patate et être plus productive l’après-midi. Je serai au top pour faire semblant de bosser !