Je commence ma série d’articles de bonnes résolutions ! Bon, là, je vais pas être tant dans la résolution que dans le prêche mais y a une pensée qui me trotte dans la tête depuis pas mal de temps et j’ai envie de la partager. C’est le moment. En gros, j’ai envie de prêcher la gentillesse. Hein ? Oui, j’ai vraiment envie d’être activement à contre-courant de la subversivité, de l’injonction à supprimer toute empathie car on confond cool et connard. Expliquer que, non, la gentillesse, c’est pas “être fragile”. Surtout qu’au pire, être fragile, ça n’est un mal que pour les mecs très à droite qui se raccroche à une idée de la virilité totalement dépassée. Bref, en 2023, on va être gentil.
La gentillesse est à la mode !
Cette idée n’est pas née du néant. Elle est directement tirée du film Everything, everywhere, all at once que j’ai vraiment adoré que je veux que tout le monde voit. C’est pas tant le film qui m’a inspirée que la très bonne analyse de M. Bobine qui y voyait le retour de la gentillesse au cinéma. Ah oui, moi, c’est ça que je veux. Je rajoute à ça la dernière saison de Dead to me qui est un double crève-coeur. Pour l’histoire en elle-même mais surtout une des deux héroïnes doit affronter une terrible maladie… et une des deux actrices est gravement malade. L’effet miroir m’a rendue tellement triste. Bref, dans cette série, on a le personnage de Judy jouée par Linda Cardellini que j’ai toujours bien aimée. Essentiellement pour son petit visage adorable. Judy est le personnage le plus gentil du monde. Elle a toujours une petite parole gentille pour les gens qui l’entourent et ce n’est pas de l’hypocrisie. C’est un personnage qui a une vie de merde mais essaie de toujours voir le positif. Un pur rayon de soleil.
Résister à la violence
Alors attention, je ne dis pas qu’il faut se transformer en stakhanoviste du positif. Déjà parce que ça devient souvent prétexte à minimiser la douleur des autres avec les “non mais c’est pas si grave”. D’ailleurs Judy ne voit le positif que sur ce qui la concerne. Quand Jen se confie à elle sur ses problèmes, elle l’écoute. Elle l’écoute vraiment, elle ne balaie pas ça d’un “oh mais ça va aller, parlons d’autre chose”. Et puis Judy ne minimise pas la gravité des choses, elle ne se réfugie pas dans le déni. Et si elle doit pleurer, elle le fait. Bref, tout ça cumulé, ça m’a fait du bien. Parce que mine de rien, notre société est de plus en plus violente. Violence physique, certes, mais pas que. Il y a une violence étatique insidieuse qui dénigre chaque jour ceux qui ne sont pas du côté des winners. On tape sur les pauvres, les chômeurs, les grévistes, les immigrés, les féministes et même parfois les femmes, les écolos… Avec une morgue proprement insupportable. Surtout pour des gens qui mentent, souvent. Consciemment ou non. J’ai parfois la sensation qu’on se construit plus en opposition à qu’en accord avec. Les wokes ont fédéré une large bande de réacs souvent racistes et miso… alors qu’ils n’existent même pas. Mais le fameux homme de paille… Un peu comme les écolos qui n’ont jamais été au pouvoir mais ont tout niqué le nucléaire français. C’est pas du tout à cause de la perte de savoir et du lobby des industries fossiles. Un petit rappel de l’affaire Pannier-Runacher, zappée bien trop vite.
Dénoncer, ok, mais se donner du baume au coeur
Perso, ça me fatigue de me construire contre. Alors évidemment, le militantisme contient une partie de démontage de discours/comportements problématiques. Tu peux difficilement être féministe sans dénoncer le patriarcat et toute la galaxie de comportements toxiques qui vont avec. Cependant quand j’écris un article sur les amours toxiques, mon but n’est pas de fédérer une haine autour d’un groupe mais de prévenir d’un danger. Oui, un danger, on va mettre les mots. Par contre, quand je vois les réacs hurler d’indignation parce que plus personne ne dit joyeux noël alors que c’est complètement faux ou qu’à cause des wokes, on peut plus faire de blagues racistes et que c’est pour ça que la société va mal… Oui, oui, on m’a vraiment dit ça. Tout ce délire autour de la cancel culture et co… Bref. Cependant, j’ai envie de ne pas juste dénoncer, de ne pas juste étudier les travers du patriarcat, de l’extrême-centre. De mettre des paillettes et des licornes dans l’orage. Ca ne résoud rien, hein. Je ne prétends pas ça. Mais si on est nombreux à être doux, les uns envers les autres, on peut peut-être initier un truc. A minima un peu de baume au coeur.
Je vais être gentille et ce sera super
Alors ça, c’est ma résolution majeure. Etre gentille. Déjà avoir de petites attentions pour mon entourage. Saluer, féliciter et complimenter. Quand je pense le compliment, évidemment. Mais au pire, si j’aime pas, je me tais. Les gens “pas diplomates” qui descendent ton travail ou un truc que t’aime un peu gratis, ce sont des trous du cul. Un fond de méchanceté purement gratuite mal dissimulé sous un “non mais c’est pour toi que je dis ça”. Non, tais-toi. Et puis on va élargir. Etre attentive à ce qu’il se passe autour et proposer d’aider des gens qui en auraient besoin. Je faisais ça à Paris à l’époque où les transports en commun étaient chargés en escalier mais je dois essayer d’ouvrir au maximum. Etre serviable. Travailler pour un monde où on ne sent pas seul, où il y a de l’entraide. Je crois que c’est vraiment en mettant autour de douceur que l’on peut que l’on peut renverser la vapeur effrayante du moment. Et tant pis pour ceux qui ricaneraient qu’on est des Bisounours. Les cons, ça reste des cons.
On est ensemble !
Bref, soutenons-nous, soyons doux et empathiques les uns envers les autres. Prônons la gentillesse et la tolérance. Puisque le camp d’en face déteste les fragiles, inondons-les de bons sentiments qui les rendent fous. En 2023, on abuse de la gentillesse… avec ceux qui le méritent. On reste sur un “pas de pitié pour les fachos et les machos”. Et les racistes, homophobes, transphobes, Emmanuel Macron, Gérald Darmanin, Adrien Quatennens… Notre lumière est trop précieuse pour eux.