Qu’est-ce qui peut bien se passer dans une entreprise toxique de compète ? Des salariés débordés, démotivés, cramés et donc… des arrêts maladie ! Et là,ça va être l’hécatombe, accrochez-vous.
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L'arrêt maladie, c'est juste de la survie
Avant de poursuivre, si vous tombez ici la première fois, on repose les bails. Si ça se passe mal au travail, il faut s’arrêter. Ne vous laissez pas contaminer par le piapia médiatico-libéral qui diabolise l’arrêt maladie, que c’est un truc de fragile ou de tricheur. Moi, ça m’a permis de planter le dernier clou du cercueil d’un chef toxique. Ou au pire, ça vous permet de reprendre des forces pour vous remettre en ordre de marche. Ou de réaliser que vous préférez être étalée sur un lit en frissonnant de tout votre corps plutôt que de vous connecter à une énième réunion inutile, ce qui indique que ça va pas et qu’il faut se tirer de ce job. Un arrêt maladie n’est jamais un caprice. La légende des gens qui prennent des arrêts maladie pour aller chez le coiffeur, on arrête. Jamais personne n’a fait ça. Surtout avec le délai de carence. Et je rajouterais qu’il faut pas s’étonner de la diffusion massive de chaque épidémie avec le présentéisme à la con. Voilà, je pense que vous situez à peu près mon avis sur les arrêts maladie et si un jour, vous voulez en prendre un mais que vous douter, venez en parler à Tatie Nina.
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Une équipe en pleine décrépitude
Le début d’année 2021 est extrêmement tendu chez Epicea, du moins dans notre équipe. Claire sombre totalement, Antoinette est nulle et Hyacinthe est en plein burn-out qui la rend très agressive. J’ai déjà parlé de Hyacinthe à ce moment-là de l’histoire. Ce moment où tu te répètes que c’est elle la victime et que tu ne dois pas la détester pour son caractère difficile. En vrai, ce n’est pas son caractère qui est difficile mais sa situation. Car Hyacinthe a eu son lot de dégueulasserie. Comme, par exemple, le jour où une marque lui a demandé si elle quittait l’entreprise vu qu’il y avait une annonce pour son poste. Oui, ils ont tenté de la dégager comme Florent en mode “on recrute quelqu’un en loucedé puis on te dégage”. Sauf que pour mon poste, ils avaient été discrets en passant par un cabinet de recrutement qui ne citait pas la marque. Pour Hyacinthe, le père Gamblois a posté l’annonce tranquillou bilou sur la page de l’entreprise. Claire m’a raconté cette histoire en estimant que Gamblois avait été maladroit. Je pense qu’il l’a fait exprès pour accélérer la démission de Hyacinthe. Donc Hyacinthe barbote en pleine parano et soupçonne que chaque sujet est l’occasion de lui en foutre plein la gueule.
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On va sacrifier le maillon faible
Et elle n’a pas tort même si, à ce que j’en sais, elle a joué les mauvaises cartes. Je n’étais pas proche d’elle du tout à ce moment-là donc je ne sais pas ce qui est vrai ou non. Je sais pas comment mais je me suis retrouvée à rapidement être au courant de plein de dramas tout en restant un peu dans ma bulle. Bon, Claire m’en a raconté beaucoup mais pas que. A l’arrivée d’Antoinette, Hyacinthe aurait tenté un “coup d’état” pour dégager Claire au cours d’une réunion avec son équipe. Une réunion qui servait à l’origine à présenter le pôle à Antoinette et qui est rapidement devenu “Je déteste Claire, elle doit partir”. Ce qui est très triste dans cette histoire, c’est que je suis absolument persuadée que dans un autre contexte, Claire et Hyacinthe auraient pu être super potes. Là où Hyacinthe a mal joué, c’est que la direction la déteste alors qu’ils ne font que mépriser mollement Claire. Antoinette ayant perçu à qui elle avait affaire, elle a donc décidé de pousser un peu plus Hyacinthe vers la sortie, en s’appuyant sur Claire. Et c’est ainsi qu’un jour où il n’y avait que Claire et moi dans l’open space, Antoinette est venue baver sur Hyacinthe auprès de Claire. Cette dernière en ayant assez m’appelle à l’aide et là, Antoinette ne fait même pas semblant “je ne sais pas si Hyacinthe est folle ou incompétente, t’en penses quoi ?” Pardon ? Pardooooooon ? Tu me demandes vraiment si une personne de mon équipe est psychologiquement instable ou ne sait pas faire son job ? Job que je ne connais pas, en prime ? Je réponds alors ce que je pense être la vérité. “Je pense qu’elle est surtout en burn-out”.
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Un dossier qui part en cata
Ressortons maintenant le gros dossier drama d’Epicea : la sortie du nouveau site. Le nouveau site, c’est un de mes marronniers préférés. J’ai eu beaucoup de clients qui devaient sortir un nouveau site et c’est invariablement la même ritournelle “le nouveau site est prévu pour mars. Ah non, juin. Finalement, septembre”. Chez Epicea, ça tourne au gag. Comme à peu près tout dans cette boîte. Le nouveau site devait donc sortir en juin 2020. Mais c’est un peu compliqué quand tu vires ta directrice e-commerce pour en mettre une autre à qui tu donnes le titre en loucedé sans prévenir les équipes et donc en créant des frictions. Ah et l’ancienne équipe IT a sauté, aussi… Quand j’arrive en septembre, le nouveau site n’est ni fait, ni à faire. Il existe une version brouillonnne qu’il faut recetter. Seules Claire et moi nous attelons à la tâche, tout le monde a l’air de s’en foutre. Les dates de sorties prévisionnelles n’arrêtent pas de bouger puis on arrive dans la Danger zone de novembre-décembre où tu fais une grosse partie de ton chiffre annuel donc ça attendra février. Antoinette prend le sujet. Enfin, en gros, elle planifie des dailies tous les midis. On a un product owner côté agence web qui nous aide à construire le site mais tout ceci est bien laborieux. Surtout qu’Antoinette implique le nouveau directeur IT dans le ballet. Vous vous souvenez quand je disais qu’Antoinette était nulle et qu’elle avait été embauchée juste parce qu’elle bossait pour une marque luxe ? Le directeur IT, Antoine, c’est la même. Ils font bien la paire, les deux quinquas placardisés qui font la compétition à celui qui lubrifiera le mieux le fion du Gamblois. Oups, je deviens vulgaire.
S'arrêter avant de s'effondrer
Donc là, le nouveau site devient le terrain de jeu de ces deux incapables et le travail de Claire sur le dossier est descendu en flèche. Au point que le directeur IT décide d’envoyer une mise en demeure à l’agence web et ne prévient Claire, seul contact avec la dite agence pendant des mois, une fois le recommandé parti. Là, elle s’effondre complètement. On s’appelle pendant une heure durant laquelle je parcours la Défense en long, en large et en travers et je pose ma recommandation : arrêt maladie. Elle pleure tout le temps, chaque dossier la rend nerveuse et parano. Stop, maintenant. Elle hésite et je sors mon meilleur argument “écoute, soit tu le prends maintenant, soit tu le prendras dans un mois parce que tu seras tout à fait au fond du trou”. Gagné ! Le vendredi matin, elle va chez le médecin et elle est arrêtée pour une semaine. Arrêt qui sera prolongé de deux semaines suite à une infection rénale. Car oui, ce boulot nous a pulvérisées, physiquement parlant. J’ai eu deux crises de vertiges vestibulaires et je ne le recommande à personne, ce fut horrible. Et encore, j’ai eu du bol, elles n’ont duré qu’une grosse semaine en moyenne. Sachant que la deuxième s’est arrêtée net… avec un départ en vacances. Et mon bide est parti totalement en vrille à ce moment-là aussi. Je le répète : si ça va pas, on s’arrête. Aucun job ne mérite votre santé, aucun. Surtout qu’on ne sauve pas des vies, ici.
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Une ambiance tendue
Mais par le fait du hasard… Hyacinthe se fait arrêter au même moment. Trois semaines direct. L’équipe est donc assez violemment amputée et l’ambiance commence vraiment à s’en ressentir. Surtout que comme si c’était pas assez la merde, on a un nouvel arrivant dans l’équipe. Et vraiment pas n’importe qui… On en parle semaine prochaine.