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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Le moment où j’ai pris la mauvaise décision

Publié le 18 Avril 2023 par Nina in Lalala j'entends pas, Période d'essai, Mauvaise décision

Celle de valider ma période d’essai. N’étant plus cadre, ma période d’essai durait deux mois. Et c’est fou comme avec le recul, ces deux mois me paraissent looooooong. Au moment de ma validation de période d’essai, il se passe plein de trucs et je vais essayer de raconter de façon synthétique, ce qui s’annonce peu évident. Et je vais essayer d’expliquer pourquoi j’ai pris la pire décision, même si j’en ai déjà parlé dans mon article sur l’injonction “fais plaisir”. 

Oups, j'ai fait un mauvais choix

Le souci, c'est mon manque de maîtrise

Le contrat avait plutôt mal commencé. Je me retrouve jetée au feu dès ma deuxième semaine et l’équipe est en piteux état. Les arrêts maladie se succèdent et tout le monde est en souffrance. Même Benoît que je pensais solide et motivé. On se fait régulièrement des calls pour bitcher pendant dix ou quinze minutes. Mais je m’accroche parce que je suis sûre que je suis dans le dur uniquement parce que je ne maîtrise pas les bails. Mais quand je saurai, ça ira mieux. Et justement, après six semaines d’arrêt pour surmenage, revoilà Julie qui “va me former”. Je l’attendais de pied ferme et… elle n’est pas très sympathique. Elle me pourrit même la gueule un vendredi parce que j’ai mal fait un truc pour un de ses clients. Je fulmine. J’ai accepté de l’aider en partant du principe que plus je fais, plus je maîtrise, mieux ça ira. Ca et mon avidité à tout faire pour tout savoir. Et je vous garantis que je maîtrise le ctrl C/ctrl V à la perfection. Je réussis à avoir quelques séances de formation avec l’équipe de Lyon en récupérant les heures de Lisa, en cours, ou d’Agnès, en arrêt. Mais je me sens en difficulté et j’en discute avec Caroline et Solène. Alerte rouge. Ok, partons donc passer trois jours avec l’équipe de Lyon !

Lyon, capitale burgonde

Alone in Babylone

En parallèle, il y a la strat Ludéo 2022 à pondre. Le client m’en parle dès notre petite entrevue dans les locaux mais le sujet est un peu nébuleux pour moi. J’en parle à Solène qui me renvoie vers la strat 2022. Ah super mais sans personne pour m’expliquer tous les schémas chelous, je pine pas grand chose. Je sollicite donc un point avec Solène qui me parle pendant une heure, je prends tout en note, surtout que nous sommes au tout début de notre contrat et je suis loin de maîtriser le sujet. “Oui puis là, c’est LIA et…”. C’est quoi, ça, Lia ? Un joli prénom mais il ne me semble pas que l’on parle d’une personne. Bon, je vous le dis : c’est un acronyme pour Local Inventory Ads. Des pubs qui proposent votre inventaire à des gens à proximité. Typiquement, je cherche un livre ou un jeu vidéo, il peut me dire “hé mais ça tombe bien, il est dispo dans ton Leclerc !”. Je pars de tellement loin. A la fin du rendez-vous, elle me lâche un “merci d’avoir organisé ce point, j’aime les gens qui prennent des initiatives”. Heu… de rien ? Ce que je n’avais pas compris à ce moment-là, c’est que la strat, c’était moi qui allais la faire. Quasi de A à Z. Alors que je n’y connais rien.

Travaille seule

 

La pression monte

Quasi parce qu’il y a une autre agence impliquée dans l’histoire. Une agence dans l’agence qui propose de la programmatique et que je croise régulièrement sur le client Ludéo. Le rendez-vous pour la strat Ludéo est posée au 11 mars. Ma période d’essai se termine le 10, ahah. Cette semaine là va être clé pour plein de choses mais d’abord, on part à Lyon la semaine précédente ou à peu près. Sachant que la strat Ludéo n’a pas du tout avancé. J’arrive pas trop à choper Solène et je n’ai aucune idée de ce que je suis censée faire. Ah si, j’ai une consigne “tiens, on a une collection de schémas sur Google slide. Moi, j’aime bien en choisir un et je construis la strat par rapport à ça”. Ah, d’où la pyramide imbitable de l’année précédente. Après, j’avoue que construire un fond sur une forme, je ne connaissais pas comme technique. On apprend tous les jours. J’essaie de construire une strat un peu comme je peux, je travaille en collaboration avec Benoît et Philippe, le mec de l’agence dans l’agence mais je suis en déroute. Surtout que côté Satan, ça ne se calme pas. Un nouveau responsable acquisition vient de débarquer et il veut organiser une réunion avec Solène pour comprendre pourquoi c’est le bordel sur le compte. Je suis ravie à cette perspective mais Lisa me calme de suite. “N’attends rien de Solène”. On convient tous collectivement d’un workshop “qu’est-ce qui déconne, comment on améliore ça”. 

Réunion de crise

Je vais enfin savoir

Nous voici à Lyon. J’en attends beaucoup en terme de savoir. Et pourtant, ces trois jours vont me mettre mal. Déjà, j’ai à peine mis le pied dans la capitale burgonde que Renaud de la Fenêtre m’appelle pour me dire que les résultats sont pas bons et que je dois booster les annonces. Stress numéro 1. Philippe, le gars de l’agence dans l’agence, me demande si j’ai le template pour la pres Ludéo et me fait remarquer que j’aurais pu l’envoyer plus tôt parce que ça les fait bosser dans le rush. Je prends cette remarque très mal. Essentiellement parce que je sais qu’il a raison. Mais j’attendais que Solène me dise oui. Ou non. Ou merde. Elle est venue deux jours sur les trois à Lyon avec nous, je m’attendais donc à ce qu’on passe du temps sur le sujet. Pas du tout… Elle n’a pas eu le temps. Ludéo est notre gros client, notre prestige, le “client chouchou” pour qui je dois respirer et elle confie sa strat annuelle à une meuf qui ne maîtrise pas les bails. Et elle le sait, je rappelle que j’ai été embauchée avec la perspective d’être formée. Formation que je n’ai pas eue car “je suis sur la stratégie”. Ah c’est marrant car je passe mes journées et mes soirées à faire de l’opérationnel, dis donc. 

Travailler la nuit

Un séjour mi-figue mi-raisin

Ce séjour à Lyon sera vraiment en demi-teinte. En négatif, la pression de Ludéo, de Satan et du roi de la fenêtre. En positif, nos collègues de Lyon sont bons et j’ai vraiment l’impression d’apprendre des trucs, je crois fermement que la lumière est au bout du tunnel. Mais ce séjour est à double-tranchant. D’abord, je réalise que toute l’équipe déteste Solène, ce qui me turlupine. Mais surtout, je passe trois jours dans une agence où ça bosse dur mais intelligemment. Les boss sont impliqués, l’ambiance est cool, les gens compétents. A ce moment-là de l’histoire, je m’étais tissée une histoire dans ma tête à base de “notre équipe va être détachée et être sous la responsabilité de Lyon”. Et je voulais vraiment ça. Parce qu’autant le trajet Bordeaux-Lyon est chiant de fou, le quartier où est situé l’entreprise assez nase, autant ces gens sont brillants et je veux bosser avec eux. Pas avec Solène ou Caroline qui sont franchement à la ramasse. Humainement, c’est intense aussi. Ca se passe bien, on passe de bons moments avec les gens mais je suis dans la chambre d’hôtel avec Julie et on se confie pas mal sur le taf. Elle, elle revient de son burn-out, moi je suis en train de me noyer et j’apprends plein de choses. Vous vous souvenez de Grégoire, le mec qui aurait dû être mon N+2 mais qui s’est barré ? Il était déjà parti une première fois. Il était revenu puis il est reparti car rien n’a changé. Elle m’explique la “méthode Sunlight”. En gros, on prend des gens qui ne connaissent rien au métier et on les forme. Sauf que, je cite “ça ne marche pas. On ne forme pas les gens, on les balance direct face client. Ce qui s’est passé sur les arrivées d’Agnès et Benoît est une honte”. En gros, la même histoire que moi, on nous jette dans la fosse au lion mais t’inquiète, on t’apprendra à les maîtriser à l’occase. En espérant que tu te fasses pas bouffer avant… 

Un lion va manger une femme endormie, gravure

J'ai mon phare dans la nuit

Je rentre à Bordeaux un peu lessivée. Mais j’y crois encore. Lyon est notre sauveur, notre espoir, notre phare dans la nuit. Mais en attendant, j’ai une strat Ludéo à rédiger car on soutient le vendredi suivant et rien n’est fait. Le samedi matin, on va bruncher avec Victor. Un pur moment de bonheur, je m’en souviens parfaitement. Un ciel bleu, une place qui fait village. Je suis partagée entre l’instant présent parfait et la perspective d’un week-end foutu ou à peu près. Curieusement, j’ai un regain d’énergie et ça tombe bien car la semaine qui s’annonce va être la semaine qui aurait dû me faire prolonger ma période d’essai mais je ne l’ai pas fait. Et je raconterai ça dans un prochain article car celui-ci est déjà trop long. J’ai bossé six mois là-bas et ma série s’annonce aussi longue que celle pour Epicea. Je crois que je n’avais pas réalisé l’ampleur du merdier, même avec le recul...

 

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K
c'est bien si c'est long, j'ai mon popcorn, j attends la suite :)
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