Après avoir quitté Twitter et sans doute avant Meta. Avoir des convictions, parfois, c’est chiant. On a l’impression de se priver alors que tout le monde profite, que tout le monde s’en fout. Et puis, après tout, pourquoi s’emmerder ? Pourquoi les citoyens devraient supporter le poids du monde quand celui-ci court à sa perte ? Et pourtant, en tant que citoyenne, il me reste une arme et pas n’importe laquelle : le portefeuille.

Mon argent est mon arme
A gauche, on n’aime pas trop l’argent. Assertion assez fausse mais je pense qu’on a parfois trop de pudeur sur ce sujet. Car dans un système capitaliste, même déclinant, l’argent est ce qui fait tourner la société. L’oxygène, le sang. J’avais déjà rédigé un article sur l’importance de donner à des organismes, médias… de gauche quand on le pouvait. Choisir à qui on donne son argent, c’est encore plus important que de donner son attention. Evidemment, il faut en avoir les moyens et c’est ce qui devrait nous porter à avoir de l’ambition. De l’ambition en terme de revenus, hein. Moi, je m’en fous d’être head of Claquettes mais je veux de la moulaga. Tout l’argent que je peux avoir en plus, c’est de l’argent que je peux investir dans des médias qui me plaisent, donner à des créateurs de contenus qui me donnent des clés de compréhension. Des syndicats, assos ou partis à soutenir…
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Twitter est totalement mort
Et puis à l’inverse, il y a l’argent que l’on ne donne plus. Quand je dis argent ici, ça vaut aussi pour “j’ai une valeur monétaire sur tel ou tel réseau". Par exemple Twitter. Je suis encore existante sur ce réseau que je n’utilise que pour diffuser l’actu de mes blogs. Et je constate de plus en plus que ma timeline est désormais remplie de vidéos repompées à droite à gauche par des comptes massifs n’ayant pour seul modèle économique que le vol de contenus. Et 50 à 75% des likes sur mes public sont des bots de type “prénom féminin et photo de profil avec une très jolie jeune femme peu vêtue”. Ca envoie du rêve. Je pense que je vais arrêter de l’utiliser et supprimer mes comptes car… ça fera chier Elon.
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Qui va payer pour parler dans le vide ?
Je ne paie pas pour utiliser Twitter. Contrairement aux comptes premium. Ce qui est assez ironique, cette histoire de compte premium, c’est vraiment un attrape-nigaud dans lequel tombent les fafs, les mêmes qui idôlatrent Trump qui les pigeonne bien profond… Sauf que ça va de moins en moins fonctionner vu que Twitter se vide. Tu enlèves les bots, il reste combien de comptes encore réellement actifs. D’ailleurs, nos fafounets commencent à se taper l’incruste sur Bluesky car, je cite : “on va pas laisser les gauchiasses rester entre eux, quand même !”. Bah si ? Vous avez votre réseau rien qu'à vous qui vous donne la sensation d'être quelqu'un grâce à une coche bleue et qu'une super bombasse s'intéresse à vous. Restez-y.
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Plaie d'argent fait mal aux cul des "génies des affaires"
Sauf que les abonnements premium, c'est pas forcément ce qui rapporte le plus. Sans parler du fait qu'à un moment, payer pour parler à des bots, même le plus gros des pigeons finit par ne plus contracter. Ce qui rapporte, c'est la pub. Et qui veut annoncer sur un site désormais sulfureux à l'audience de plus en plus limitée ? Donc fuir Twitter, supprimer ses comptes ça a un impact réel. Ca va coûter des sous à Elon et on arrêtera avec cette légende de génie des affaires. C'est juste un gros con narcissique. Et quand tu as une tirelire à la place du coeur et du cerveau, la plaie d'argent, c'est celle qui fait le plus mal.
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Spotify a cassé sa tirelire pour Trump
OK mais sinon, y a Spotify dans le titre, est-ce qu'il n'est pas temps d'en parler ? Si, absolument. Lors de l’investiture de Trump, on a vu le gratin de l’American tech, les CEO de X, Meta, Google, Spotify, Amazon… Tiens, Bernard Arnault, ahah. Ah. On pourrait jouer l’avocat du diable en disant “oui mais faut pas être con et se mettre le pouvoir à dos”. Admettons. Côté Spotify, on a fait un peu de zèle en prime. Ils ont investi 150 000 balles dans la cérémonie d’investiture de Trump. La veille de l’investiture, ils ont organisé un brunch de la victoire avec tout un tas de podcasteurs réacs qu’ils posent comme artisans de la victoire de Trump. Ils ont beau se défendre d’une volonté stratégique de bien se mettre pour développer leur plateforme à travers le monde, je… Bon.

Que faire de ma playlist de 60h ?
Et ça me fait chier. Déjà parce que j’ai une playlist de 60h de musique, qu’ils viennent de proposer les livres audio, ce qui me permet de mettre fin à mon abonnement Audible et Nextory et de faire du ménage dans mon téléphone. Vraiment, Spotify est une appli qui m’accompagne depuis 2009-2010, j’ai pris un abonnement premium à ce moment-là. Alors que faire. Déjà, on va zieuter les outils de déménagement des playlists puis on verra qui me propose le meilleur match entre Deezer, soundclound ou je ne sais qui. Parce que oui, je vais partir. Le portefeuille, on n’oublie pas. Surtout que Spotify galère à être rentable. On dégage, on dégage.

Le prix à payer n'est pas si élevé
C’est finalement la même histoire. On ne mange plus d’avocats parce que c’est très consommateur en eau et que les avocats du Chili (empreinte carbone) sont mélangés à ceux d’Israël (BDS) au Franprix de ma banlieue parisienne, quittée il y a trois ans. Ca fait chier de se priver mais le prix à payer est faible. Peut-être que je perdrai quelques chansons dans l’aventure mais c’est pas grave. Et puis de toute façon, Spotify ne rémunérait pas bien les artistes alors l’un dans l’autre… Et puis pour les livres audio, on va tranquillement repartir sur Nextory.