Ah ben oui, merci de l’info. Avant toute chose bonne année et surtout bonne santé. Parce que vu l’état des hôpitaux en France, on va en avoir besoin. Mais je ne vais pas parler politique aujourd'hui, non. Mon titre n’est pas un appel à la révolte à présent que les fêtes sont finies. Non, on va vraiment parler du réveillon du Nouvel An et injonctions sociales. Car apparemment, le réveillon n’a plus la côte.
![réveillon entre amis](https://image.over-blog.com/NzelCMwzbFPQ2Z4ojERamCGLtwo=/filters:no_upscale()/image%2F3152837%2F20250101%2Fob_577484_new-years-eve-party-ideas.jpg)
Pas de réveillon, pas d'amis
Longtemps, j’ai été angoissée de n’avoir rien prévu pour le réveillon. Ça sonnait à mes oreilles comme un aveu. Celui de ne pas avoir d’amis. D’être celle laissée sur le bord de la route, un soir de pluie avec une musique d’Evanescence en fond. Je ne cherchais pas forcément le gros réveillon, juste un plan. Sauf que. Bah, je n’aimais pas ça. Je me souviens avec précision d’un réveillon, dans les années 2010, où j'avais passé l'après-midi à cuisiner. Des trucs à ramener sur le lieu du réveillon. Au moment de me mettre en route vers 18h, une flemme terrible s'était emparée de moi. Il faisait déjà nuit, il faisait froid et j'avais juste envie de rester couchée sous un plaid à regarder une série en mangeant des tartines. Mais on ne refuse pas un réveillon.
![Des tartines à déguster](https://image.over-blog.com/9Y4Nanz4iEo5dXgsLJdr4NzmaLs=/filters:no_upscale()/image%2F3152837%2F20250101%2Fob_0fb873_tartine-tele.jpeg)
Se faire oublier pour ne pas être invitée
Depuis, aux alentours de décembre, je me fais discrète. Si je ne dis pas que j’ai rien prévu pour le réveillon, personne ne se sentira obligé de m’inviter et moi d’accepter. Oui parce que l’injonction sociale est à double sens. Il est autant mal vu de refuser un réveillon que de ne pas inviter quelqu’un qui se retrouve esseulé. Ce qui m’a valu quelques répliques de type “ah mince, je t’aurais bien proposé de venir avec nous mais on va chez les cousin de ma moitié alors…” Ah oui mais moi, je n’ai rien demandé. Cette absence de réveillon, j’y ai goûté pour le réveillon 2009-2010. Situation : j’avais prévu de passer le réveillon en tête-à-tête avec ma besta. Plan tranquille, on sent déjà mon potentiel déglingos. Mais voilà, je chope un sale virus et je suis clouée au lit. Je passe donc le réveillon chez moi à me fair un petit gueuleton solo. Mes petits fours, mon petit prosecco, mon petit plaid (mes petits mouchoirs) à regarder une série dont j’avais vaguement entendu parler, How I met your mother. Ce fut tellement bien.
![Passer le réveillon en peignoir devant la télé](https://data.over-blog-kiwi.com/3/15/28/37/20250101/ob_1dc9ca_reveillon-peigoir-tele.webp)
On ne veut plus être obligés de faire la fête
Bref, d’un côté sortir un jour de froid et de nuit avec des galères potentielles de transports et des gens bourrés partout. De l’autre, une soirée pépouse à faire ce que j’ai envie. Cornélien, ce choix… Et cette année, que vois-je ? Un article qui explique que plein de gens ne veulent plus faire le réveillon. Une tradition qui se perdrait. Et j’ai envie de nous applaudir collectivement car je sens l’effacement progressif d’une injonction sociale. Et je n’aime pas les injonctions sociales. Comprenez bien que je ne critique pas le fait de faire un réveillon à partir du moment où ça nous fait plaisir. Là où je me réjouis, c’est que ça n’est plus une obligation ou une sorte de température de popularité.
![L'ennui en soirée](https://data.over-blog-kiwi.com/3/15/28/37/20250101/ob_551290_ennui-soiree.webp)
J'ai pas besoin d'une soirée obligatoire pour voir mes amis
Pendant des années, j’ai entendu des gens soupirer à l’idée du réveillon. Sortir pour sortir parce qu’il le faut, c’est un peu la soirée à ne pas manquer. Et c’est ainsi qu’on se retrouve à passer une soirée un peu nulle, à regretter son pyjama alors qu’on s’ennuie ferme, en tenue trop légère pour la saison. Bien sûr, il y a eu des réveillons qui se sont très bien passés, où j’étais ravie de passer du temps avec les personnes avec qui j’étais. Mais le poids de l’obligation sociale me pesait. Je veux dire, mes amis, je peux les voir 365 jours par an, j’ai pas besoin d’une date spécifique. On peut même se faire une soirée chic et choc un autre jour que le 31 décembre. Genre fin juin c’est bien, fin juin. Il fait jour tard, il fait chaud, on peut siroter de la soupe de champagne en robe à bretelles.
![boire du champagne en soirée](https://image.over-blog.com/woOiDCFzaLfS2__F0n1Hs5twZmE=/filters:no_upscale()/image%2F3152837%2F20250101%2Fob_b91ca3_boire-champagne-soiree.jpg)
Coût de la fête et grosse pression pour vivre un truc dingue
Bref, j’aime bien observer les évolutions de la société. Voir que le fait que les gens ne font plus de réveillon peut faire l’objet d’un article. Même si, on va aussi souligner que la flemme du réveillon peut être motivée par des raisons plus prosaïques comme le prix des denrées alimentaires. Selon cette étude, le réveillon 2023 a coûté 25% de plus que celui de 2021. Mais de ce que je peux lire des témoignages, c’est surtout la pression de “passer la soirée de l’année” et le fait que le résultat est toujours en deça des attentes. Excellent exemple de pression sociale : il faut passer un réveillon de fou comme on doit passer des vacances de rêves. Tout voir, tout vivre, tout mieux que son voisin.
![grosse fête](https://data.over-blog-kiwi.com/3/15/28/37/20250101/ob_2b4888_new-years-eve-party-related-1920x1080.webp)
Lutter contre l'injonction du toujours plus
Et si, finalement, on tenait là une clé pour sortir de ce late capitalism mortifère. Ah, vous ne l’aviez pas vu venir, hein. Moi non plus, je dois vous dire. J’avais pas prévu d’en arriver là en commençant cet article. Mais un des agents de la surconsommation me paraît être cette injonction à faire toujours plus que le voisin, à avoir plus gros, à vivre plus intensément. A partir à l’autre bout du monde, plusieurs fois par an, parce que Bali, ça fait plus rêver que le Grau-du-Roi. Et puis ça crée des envies, de voir nos amis dans des paysages idylliques sur les réseaux sociaux. Moi-même, à une époque, j’ai rêvé d’aller en Polynésie parce que j’en voyais des photos de fou. Il y a des tas de destinations qui ne me suscitaient rien de base mais à force de les voir en photo, je finis presque frustrée de ne pas me rendre là où je n’avais pas prévu d’aller. J’ai l’impression de ne pas être cool parce que je ne possède pas ceci ou ne fais pas cela.
![Le boloss](https://image.over-blog.com/U16LyRG6yIDfdALuZQTDWLSuOcI=/filters:no_upscale()/image%2F3152837%2F20250101%2Fob_87165d_boloss.jpg)
Passion tisane et grosses chaussettes
Et soudain, ça commence à dire stop. Stop à cette grosse nuba obligatoire qui sera toujours décevante. Avec la galère pour rentrer, pour ceux qui rentrent en vie chez eux. Avec les pépins de santé liés à des produits pas frais ou une trop grande ingestion de gras ou d’alcool. Cette obligation sociale qui fait chier un grand nombre mais qui reste une stigmate si on refuse de s’y plier. Vraiment, ne pas fêter le réveillon, refuser la fête, c’est genre être pisse-froid, chiant·e, mamie. Mais en vrai, moi, je vis ma meilleure vie depuis que j’ai accepté d’avoir l’âme d’une “mamie”. Je kiffe mes infusions, ma bouillotte, mon pyjama. Je préfère être douillette au chaud que sexy au froid. Je me suis même achetée de grosses chaussettes à la montagne et rêve de me lancer dans la confection de chaussettes rigolotes, maintenant. D’ailleurs, je pense qu’à l’occase, j’écrirai un article pour expliquer pourquoi la fête est problématique, notamment par ce qu’elle légitime ou excuse.
![Un réveillon en pyjama](https://image.over-blog.com/ab63D9rErJlJpTys3ZK8lsFXdGk=/filters:no_upscale()/image%2F3152837%2F20250101%2Fob_d9818f_reveillon-25.jpg)
Vive la verveine
Alors assumons le minimalisme de nos soirées de nouvel an. Et je pense que globalement, la société profiterait qu'on boive moins d'alcool et plus de verveine. Santé !